Un face-à-face entre pro et anti-PMA dans le centre-ville de Tours

C’était ce samedi matin.

Tensions. C’est le mot qui résumait l’ambiance en centre-ville de Tours ce samedi matin. La raison : opposition entre deux manifestations place Anatole France, la première contre la loi de bioéthique, qui souhaite élargir l’accès à la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. En face, les militants de la cause LGBTQI+ avaient mobilisé pour organiser un second cortège.

Se tenait entre les deux un solide cordon d’une centaine de forces de l’ordre en tenue anti-émeute, la dernière mobilisation du genre ayant été émaillée de violences du côté des Halles, notamment.

La manifestation contre la loi bioéthique rassemblait environ 300 personnes de différents courants, parmi lesquels La Manif pour Tous, l’association Marchons Enfants, opposée aux “lois familiphobes”, jusqu’à l’extrême droite identitaire. Dans ce défilé jusqu’à la place Jean Jaurès, Anne-Laure, simple manifestante, considère que la loi bioéthique franchit une ligne rouge morale, mais regrette le manque de discussion avec la communauté gay. Florence, représentante pour sa part de Marchons Enfants, tient à expliquer “son amour de l’être humain, sa vision d’une société où le corps ne doit pas être une marchandise ainsi que son inquiétude pour la manipulation des embryons, pour être plus résistant au Covid par exemple”, notions introduites selon elle par la loi bioéthique.

A l’eugénisme supposé, de nombreux manifestants parlent de “chimères mi-homme, mi-animal” alors que la loi précise explicitement que “la création d’embryons transgéniques ou chimériques est interdite”.

Plusieurs enfants et jeunes défilant en tête, nous avons interrogé Ombelline, 15 ans, dont le discours inspiré de ses aînés reste confus, expliquant refuser “la marchandisation du corps et de la procréation, mais n’étant pas contre l’adoption par des couples gays”, concédant toutefois ne pas avoir rencontré de famille homoparentale pour confronter ses idées à la réalité.

Tout au long du parcours, les 250 manifestants LGBTQI+ se font puissamment entendre de l’autre côté d’un cordon policier. Marie-Caroline, et Marianne, sont venues lutter pour leurs droits et s’opposer aux anti-PMA pacifiquement. En tant que médecin, Marie-Caroline a pu constater l’encadrement strict du processus de PMA pour les hétérosexuels, la longueur et la difficulté d’un parcours de PMA :

“Le discours sur la marchandisation ou l’eugénisme n’ont aucun sens. Le principe même de légiférer, c’est d’éviter les dérives” complète Marianne. Elles regrettent toutes les deux “le manque d’information des manifestants anti-PMA, leur volonté d’être dans la croyance”.

Au final, deux manifestations sans heurts, étroitement surveillées par les forces de l’ordre, mais où la tension reste importante. Deux visions de la société qui s’opposent.

Pascal Montagne

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