Les étudiants de Tours témoignent de leurs galères

Et la fac reconnait dispenser un enseignement dégradé.

Ce mardi après-midi, après une manifestation du corps enseignant le matin, c’est au tour des étudiants. De nombreuses pancartes de revendications ornent le portail de la fac de médecine, rue Tonnellé. Une assemblée générale est organisée par l’AGATE (Association Générale des Associations Tourangelles Étudiantes) dans le grand amphithéâtre. Une centaine d’étudiants s’installent en respectant l’espacement d’un mètre: de cette façon ils veulent démontrer qu’il est possible de faire cours en présentiel en respectant les gestes barrières. Depuis ce lundi le gouvernement autorise de nouveau l’accueil de quelques cours mais de façon très limitée et en petits groupes.

Oscar Bretonneau, membre de l’AGATE, lance l’assemblée générale en citant les revendications : le besoin d’écoute, de relations sociales, et l’attente d’aides financières pour les bénéficiaires d’APL et de bourses.

Dans la salle, beaucoup d’inquiétude et l’envie de parler de la crise sanitaire. En premier vient la qualité des cours délivrés, et la valeur du diplôme à la sortie des études. Marina, étudiante en orthophonie, témoigne de la difficulté de progresser :

“Quand on doit apprendre la langue des signes ou encore réaliser des bilans orthophoniques, c’est impossible en distanciel, parce que l’on ne dispose pas du matériel nécessaire”.

Beaucoup d’étudiants témoignent également de conditions économiques dégradées, n’ayant plus de petit boulot, ils doivent faire appel à leurs parents pour compenser leur perte de revenus. Eugénie, étudiante en psychologie, constate des problèmes d’égalité :

“il y a bien plus d’étudiants en seconde année que d’habitude, les partiels s’étant déroulés en distanciel, il y a beaucoup de triche. Au final j’ai peur d’une dévalorisation de mon diplôme”

Les témoignages abordent également la détresse psychologique, liée au confinement : “on dort, on mange, on travaille, on se divertit au même endroit, ça devient dur” explique un jeune homme. On entend des cas de décrochage, de situations économiques très tendues, ou encore l’appariton dagoraphobie (la peur de la foule).

Emilie Vierron, vice-présidente de l’Université chargée de l’initiative pédagogique et numérique, prend la parole pour faire le point sur les moyens déployés, les problèmes encore à régler :

“Le distanciel ne peut être une perspective à long terme. Clairement nous travaillons dans l’urgence. On est très conscient que l’on délivre un enseignement en mode dégradé. Nous faisons remonter beaucoup de demandes au Ministère, notamment pour permettre à plus d’étudiants de faire à minima les TD en présentiel.”

Un soutien clair de la direction de l’Université aux revendications de ses étudiants.Cela dit son pouvoir est limité. Les conditions restent complexes, l’économie des étudiants précaire, mais la sortie de crise n’est pas en vue.

Pascal Montagne

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