Deux ans après, les retrouvailles des Gilets Jaunes à Tours

Près de 300 personnes rassemblées vendredi soir.

17 novembre 2018 – 20 novembre 2020 : deux ans que le mouvement des Gilets Jaunes a marqué la France. A l’origine c’était pour protester contre l’augmentation du prix du carburant. C’est ensuite devenu un rendez-vous contre les injustices sociales dans le pays. Après les rassemblements massifs des premières semaines – voire des premiers mois – l’affluence s’est tarie mais un noyau dur s’est retrouvé à Tours ce vendredi pour marquer l’anniversaire de la contestation et rappeler ses revendications.

Rendez-vous fixé dans la soirée Place Velpeau avant un défilé deservant les étapes symboliques des manifestations tourangelles : préfecture, Place du Grand Marché, Place Jean-Jaurès… Ne manque à l’appel qu’un passage devant le commissariat, étape régulière des premières manifestations marquées par les tensions avec les forces de l’ordre (en particulier les 1er et 8 décembre 2018, avec plusieurs blessés). 

300 personnes ont participé à cette manifestation anniversaire. Ambiance bon enfant, débats sur les sujets d’actualités, retrouvailles, distribution d’attestations de sortie spécifiques pour les paticipants, désormais rodés aux cortèges mais qui n’étaient – pour beaucoup – jamais descendus dans la rue avant…

Quoi qu’il en soit, l’affluence n’est plus celle des origines. Depuis le début de l’année 2020, à l’heure de l’épidémie de Covid-19, le mouvement a des difficultés pour perdurer : “Les réunions sont difficiles à organiser, la coordination est plus complexe en période de confinement” témoigne Yannick, une des figures du mouvement qui reconnait une prise de conscience des problématiques de précarité dans la société mais reste profondément déçu par une classe politique qu’il estime toujours déconnectée des réalités. A ses côtés, Michel, retraité, s’interroge sur l’utilisation qui est faite du mouvement par les pouvoirs économiques et politiques en cette période de pandémie. Comme beaucoup de Gilets Jaunes, il voit le mouvement comme visionnaire des problèmes d’aujourd’hui.

Malgré sa déception, Yannick n’abandonne pas son combat : “je me bat pour les gens qui gagne 495€ par mois” dit-il. En dehors de la question sociale, l’examen de la loi sur la « sécurité globale » en ce moment par les députés inquiète également le manifestant qui parle d’un certain élan liberticide de la part du gouvernement. On a entendu par ailleurs des revendications en faveur des commerçants, contre les violences faites aux femmes, pour une meilleure considération du handicap, la légalisation du cannabis… jusqu’à de supposées déclarations de faux cas de Covid-19 au CHRU Bretonneau ou des propos confus sur le port du masque. Certaines interventions laissent supposer une perméabilité des manifestants aux théories complotistes

Après 2 ans, le mouvement est donc toujours vivant, ayant constitué un noyau dur de citoyens qui ont développé une culture politique plus élaborée, un esprit d’entraide. Tous réaffirment les axes majeurs de la mobilisation initiale : justice sociale et économique, confiance très relative dans les médias et surtout vis-à-vis du monde politique. Chacun partage un désir d’évolution du mouvement face aux enjeux sociaux qui s’annoncent, pour l’instant, contrariés par la pandémie.

Pascal Montagne

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