Les corticoïdes contre la Covid-19 : une étude tourangelle donne des résultats intéressants

Une analyse confirmée par d’autres travaux dans le monde.

L’apparition de l’épidémie de Covid-19 a entraîné un boom de la recherche médicale ces derniers mois : des équipes travaillent pour élaborer un vaccin, d’autres pour identifier précisément les symptômes et d’autres se concentrent sur les possibilités de traiter la maladie. Comme Tours dispose d’un hôpital universitaire de premier plan, la ville est pleinement impliquée dans plusieurs programmes dont un baptisé CAPE-COVID, et porté par le Pr Dequin qui dirige le service de réanimation sur le site de Bretonneau.

Lancée au printemps, son étude visait à vérifier la potentielle efficacité des corticoïdes pour limiter l’impact du coronavirus sur les patients les plus gravement atteints. Certains malades ont donc reçu de la cortisone, et d’autres un médicament placebo sans effet. Au total ils sont 149 à avoir pris part à l’expérimentation, sur un objectif initial de 290. L’évolution de leur état a ensuite été comparée. A Tours… mais pas que. Des travaux similaires ont eu lieu dans plusieurs hôpitaux français et dans le monde. Mises en commun, ces différentes études ont fait l’objet d’une analyse publiée ce mois-ci par une revue scientifique réputée, le Journal of the American Medical Association.

Les résultats sont clairs : pour CAPE-COVID, la mortalité est moindre chez les malades qui ont eu la cortisone mais comme il n’y a pas eu un gros effectif de personnes participant à l’essai, l’efficacité du médicament ne peut pas être clairement prouvée pour accélérer la rémission et éviter les décès. Cela dit, les effets secondaires redoutés lors de son administration n’ont pas été plus nombreux chez les patients qui ont reçu le traitement par rapport à ceux qui ont eu le placebo. Par ailleurs, une étude britannique plus large a également abouti à la conclusion que les corticoïdes étaient bénéfiques pour traiter les formes sévères de Covid-19.

Au final, ce sont 1 703 patients qui ont participé à ce processus dans le monde. « Entre 3 et 4 semaines après le début du traitement, les patients traités par un corticoïde présentaient un risque relatif de mortalité inférieur à 21% par rapport aux patients recevant le seul traitement symptomatique ou le traitement symptomatique associé au placebo. De plus, aucun effet secondaire spécifique au traitement par corticoïdes n’a été mis en évidence » justifie le CHU de Tours.

Les médecins estiment qu’il s’agit d’un « tournant » dans la lutte contre la pandémie. Mais le travail n’est pas fini, l’étude se poursuivant notamment pour évaluer l’évolution des patients sur du long terme.

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