Emmanuel Denis maire de Tours : ce qui attend la ville pendant 6 ans

Retour sur le programme du candidat.

Avec 55% des voix et donc dix points d’avance sur Christophe Bouchet, Emmanuel Denis chasse la droite et le centre de la mairie de Tours pour les cantonner dans l’opposition. L’écologiste de 49 ans, ingénieur de profession, militant associatif de longue date, mène désormais une majorité rassemblant le soutien de son parti EELV mais aussi des socialistes, des communistes, de la France Insoumise, de Place Publique… Des non encartés sont également dans cette équipe de 43 personnes amenée à rester en place jusqu’en 2026 (malgré un mandat raccourci par la crise du coronavirus qui a écarté les deux tours de l’élection municipale).

Emmanuel Denis prendra officiellement ses fonctions ce vendredi 3 juillet au cours d’un 1er conseil municipal. Après ça, il nommera son bataillon d’adjoints et d’adjointe avec notamment la socialiste Cathy Münsch-Masset au poste stratégique de 1ère adjointe en charge d’un large pôle social (notons qu’elle est déjà vice-présidente en charge de l’éducation à la région Centre-Val de Loire et que le nouveau maire ne souhaite pas qu’elle conserve ce niveau de responsabilité au-delà des élections régionales programmées d’ici un an). C’est seulement une fois que l’exécutif municipal sera en place que les actions pourront réellement s’engager. Et que le plus dur commencera.

Les 100 premiers jours de mandat :

Quand quelqu’un est élu, on a tendance à dire que les 3 premiers mois de sa gouvernance donnent le ton. Les premières actions, la communication, le style, les débats… Autant de choses à observer pour Emmanuel Denis que l’on a connu dans l’opposition et qui est désormais aux affaires. Il va à la fois devoir reprendre en main les dossiers en cours (la préparation de la prochaine rentrée scolaire, la gestion de la crise économique et sociale liée au coronavirus…) sans négliger son programme.

Entre les deux tours, le candidat a édité un ajout à son programme initial comportant des mesures adaptées à la période post-Covid. Cela comprend la volonté de créer – dès le mois d’août – un festival d’art de rue pour animer le centre-ville et attirer du monde dans les commerces. Des rues pourraient être piétonnisées pour l’occasion. Emmanuel Denis souhaite également créer encore plus de pistes cyclables transitoires (et les pérenniser si l’essai est concluant), lancer des états généraux de la culture et trouver des solutions pour les acteurs culturels en difficulté ou encore créer une épicerie municipale solidaire ainsi que des jobs étudiants pour aider les personnes âgées.

Si on en croit le document de campagne, tout cela pourrait se concrétiser dès les prochaines semaines. Ce sera un bon baromètre de la faculté du nouveau maire à se mettre dans ses habits.

La mise en œuvre du programme :

Emmanuel Denis a 6 ans pour parvenir à transformer la ville et réussir son objectif de la rendre plus écologique et plus solidaire. Promesse faite à Grenoble en 2014 et qui semble avoir séduit les habitants puisque leur maire Eric Piolle a été réélu. Promesse identique qui a permis aux Verts de s’imposer également à Poitiers, Lyon, Strasbourg, Besançon ou Bordeaux. Quand on reprend les grandes orientations de Pour Demain – Tours 2020, on y trouve la volonté de créer un vaste pôle photovoltaïque à proximité de l’aéroport, une Maison de l’Hospitalité dédiée à l’accueil des migrants près de la gare ou un réseau de 50km de pistes cyclables. Le nouveau maire veut planter 30 000 arbres soit 5 000 par an (une petite quinzaine chaque jour, dimanche compris).

Parmi ses projets, il souhaite encourager l’installation d’agriculteurs, développer le bio et la nourriture locale à la cantine via une régie agricole métropolitaine, stopper l’augmentation du nombre de caméras de surveillance (mais en déplacer certaines), recruter des ilotiers pour renforcer les missions de proximité de la police municipale. Il se dit ouvert à la création d’une police métropolitaine des transports, veut un lieu spécifique pour les musiques anciennes, rénover le musée des Beaux-Arts, ouvrir une grande vélo-station à la gare, créer des locaux d’artistes dans le quartier des Casernes qui doit bientôt sortir de terre, rénover le Palais des Sports et la Rotonde ou reprendre le projet de rénovation des Halles à zéro. Il est enfin question d’un budget participatif annuel pour réaliser des projets d’habitants.

Pourra-t-il tout faire ?

C’est un peu la question qu’on se pose à chaque élection… Ce qui est sûr, c’est qu’Emmanuel Denis devra composer avec les difficultés financières de la ville qui a une forte dette et des capacités d’investissement réduites. En plus de ça, il devra également obtenir l’accord de la Métropole pour plusieurs projets comme la deuxième ligne de tramway (il est favorable au tracé La Riche-Chambray déjà voté). Des décisions de l’agglomération dépendront aussi la réalisation de certains de ses désirs comme la fin des subventions à Ryanair pour financer le transport de passagers au départ de Tours. La mairie ne paie rien à l’aéroport, c’est la Métropole qui le fait. Si jamais la majorité de ses élus décident de poursuivre avec Ryanair, le maire de Tours n’y pourra pas grand-chose.

On attend également de la part du nouvel élu qu’il traduise dans les faits des phrases de son programme qui n’étaient pas suivies de propositions concrètes (« Proposer un accueil périscolaire abordable et de qualité aux familles » ; « Sanctuariser les moyens du Centre Communal d’Action Sociale et repenser ses actions » ; « Accompagner la transition écologique des entreprises par les low-tech et le numérique, en lien avec la recherche »).

Rideau sur les anciens projets ?

Ce n’est pas si simple. Par exemple, inimaginable de stopper la construction du projet Porte de Loire avec ses hôtels et ses commerces mais la nouvelle mairie pourrait ralentir les prochaines phases du chantier. Elle peut aussi revoir des projets annoncés mais pas encore réalisés comme le Haut de la Tranchée, le futur quartier des Casernes ou les Hauts de Ste Radegonde. Parmi les questions en suspens : quid des Appels à Projets Innovants qui imaginaient une rénovation de l’EHPAD de l’Ermitage à Ste Radegonde, de l’échangeur de l’A10 à Tours Centre ou du site de l’ex Projet 244 ? Des plans avaient été présentés… Emmanuel Denis prolongera-t-il l’aventure ?

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