[Sans filtre] Faut-il craindre une nouvelle sécheresse en Indre-et-Loire ?

Ce n’est pas impossible…

[Sans filtre] est une rubrique d’Info Tours dans laquelle on interroge des personnalités tourangelles sur des sujets forts de l’actualité locale.

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Les bonnes averses des derniers jours seraient-elles trompeuses ? A bien regarder la Loire ou les étendues d’herbe, il faut bien reconnaître que le niveau de l’eau est bas et les brins souvent jaunis. Deux signes que l’eau n’est pas en abondance. Alors peut-on redouter une sécheresse comme celle de l’été 2019, avec de fortes restrictions dans tout le département, des cours d’eau à sec (ou quasi) et des dommages sur les habitations ? On a posé la question à un homme qui connait bien le sujet : Eric Beaugendre, de la Maison de la Loire à Montlouis (précisons qu’il a représenté le parti EELV aux législatives en 2017).

Quelle est la situation actuelle de la Loire ?

J’ai eu cette impression en ramassant des restes de larves de libellules au bord du fleuve. Même si chaque année est différente, il y avait déjà ces grandes grèves, ces grandes plages de sable qu’on voit habituellement en juillet-août. J’ai fait des recherches : à Tours, sur 64 ans, le débit moyen de la Loire est de 290m3 par seconde. Le 10 juin, il était de 109m3 par seconde ce qui correspond à un niveau moyen du mois d’août.

C’est inquiétant selon vous ?

On n’est pas à l’abri d’avoir trois semaines de pluie et de voir remonter les niveaux d’eau mais ça ne semble pas prévu. Ce qu’il faut savoir c’est que quand le niveau de la Loire est bas ça a une influence sur la nappe alluviale – l’eau qui circule entre les grains de sable. L’an dernier, ce manque d’eau avait obligé les communes de Vouvray et Vernou-sur-Brenne à demander l’aide de la Métropole pour s’approvisionner en eau potable car elles ne pouvaient plus pomper dans le fleuve. Il existe bien une réserve plus profonde – la nappe du cénomanien – mais elle est déjà sollicitée par certaines communes ou par le milieu agricole.

Cela veut dire que vous plaidez pour que l’on réduise nos usages, sans attendre des restrictions ?

J’ai l’impression que oui en prenant des douches au lieu des bains ou en se construisant des toilettes sèches. Si on attend juillet j’ai peur que ce soit trop tard. En Haute-Loire et en Loire-Atlantique il y en a déjà, mais pas entre les deux. Ça me questionne.

A long terme quelles sont les conséquences de la sécheresse ?

On observe des changements d’espèces végétales : des plantes exotiques commencent à arriver comme la renouée du Japon, l’ambroisie et ses pollens très allergisants ou encore la jussie.

Après le confinement, la Maison de la Loire rouvre ses expos au public. Elle devrait accueillir des groupes début juillet pour reprendre les observations du fleuve en désinfectant les jumelles après chaque utilisation.

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