Tests à grande échelle, reprise des soins… Le plan de déconfinement du CHU de Tours

Il pourra réaliser beaucoup plus de dépistages d’ici la fin du mois.

La forteresse rouvre le pont-levis. A partir du 11 mai, le CHU de Tours va adopter une nouvelle organisation adaptée à la période de déconfinement décidée par le gouvernement. Ces dernières semaines, l’hôpital a mis en pause une grande partie de ses activités pour se concentrer sur le traitement du Covid-19. La cancérologie, les urgences, la maternité ou les transplantations ne se sont pas arrêtées (à l’exception des greffes rénales) mais de nombreux services ont réduit la voilure, notamment pour éviter des contaminations à l’intérieur de l’établissement.

Cet étau va progressivement se desserrer dans les prochaines semaines. « Les médecins vont d’abord reprogrammer les rendez-vous des patients déprogrammés pendant la période de confinement » détaille la directrice Marie-Noëlle Gérain-Breuzard. Objectif :« Anticiper le plus possible leur venue dans l’établissement. »Pour cela, ils recevront un questionnaire à remplir 48h avant leur déplacement afin d’identifier d’éventuels symptômes liés au nouveau coronavirus. S’il y a un doute, le corps médical s’adaptera en proposant une téléconsultation ou en prescrivant un dépistage Covid. Cette démarche ne sera pas spécifique à Tours, mais partagée avec l’ensemble des hôpitaux publics d’Indre-et-Loire (Loches, Chinon, Amboise).

Encore des visites très contrôlées

En parallèle, le CHU met l’accent sur un respect strict des gestes barrières :

« Dans l’ensemble des halls d’accès il y aura du personnel d’accueil qui vérifiera les convocations, proposera une friction des mains avec du gel hydroalcoolique et fournira un masque. »

Les chambres qui accueillent deux patients seront « provisoirement » supprimées, les salles d’attente réaménagées pour favoriser la distanciation physique et les 80 postes de téléconsultation créé ces dernières semaines resteront actifs pour éviter au maximum les déplacements.

Concernant les visites, les conditions actuelles continueront de s’appliquer après le 11 mai :

  • Les papas seront uniquement autorisés en salle d’accouchement, ensuite pas de visite jusqu’à la sortie de la maternité
  • Visites autorisées pour les personnes en fin de vie dans la limite de 2 personnes
  • Visites autorisées en EHPAD avec un protocole strict pour éviter toute contagion
  • Visites autorisées pour les parents d’enfants hospitalisés en pédiatrie

Les visiteurs devront également remplir un questionnaire pour détecter d’éventuels symptômes. Quant aux patients hospitalisés, ils continueront de dialoguer avec leurs proches via la centaine de tablettes de l’hôpital, acquises grâce à des dons.

Montée en puissance des dépistages

Le 2e enjeu du déconfinement pour le CHU, c’est sa capacité à augmenter le nombre de tests Covid quotidiens. Depuis début mars, il en a réalisé 5 300 pour le département de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et de l’Indre. 1 000 d’entre eux se sont avérés positifs, soit moins de 20%. Jusqu’ici, l’unité de virologie était seulement en capacité de traiter quelques centaines de prélèvements chaque jour. Ce chiffre va progressivement grimper pour atteindre 2 400 dépistages journaliers avec 50 professionnels qui se relaieront 7 jours sur 7 et 24h/24 sur les installations.

Les tests seront donc analysés au CHU de Tours mais ils ne seront pas tous réalisés dans le centre dédié à cette opération, installé dans les locaux de l’école de sages-femmes sur le site de l’hôpital Bretonneau. Certains proviendront toujours du Loir-et-Cher et de l’Indre, et d’autres des hôpitaux d’Amboise, Chinon et Loches qui devraient mettre en place prochainement un protocole de prélèvements pour les cas suspects et les cas contacts vu que le gouvernement veut tester un maximum de personnes. Des brigades mobiles pourraient également circuler dans le Nord-Touraine et le Sud-Touraine selon les besoins. D’autres équipes seront chargées des EHPAD ou autres sites qui nécessitent une campagne de dépistage.

Pour réussir cette montée en puissance, le CHU a mobilisé 300 000€ (en attendant un remboursement de l’Etat), somme nécessaire pour acquérir de nouveaux matériels, notamment en provenance de Chine. « C’est une société qui a très bonne réputation et qui a séquencé le virus très tôt après son apparition à Wuhan » explique Catherine Gaudy-Graffin de l’unité de virologie. « Nous en sommes encore à l’étape de mise en place, nous attendons toujours plusieurs appareils » poursuit la professionnelle qui estime que tout sera prêt d’ici fin mai. Les résultats seront par ailleurs transmis à une base nationale « pour mieux suivre la circulation du virus. »

Une inquiétude demeure : combien de temps faudra-t-il maintenir un tel dispositif ? Aujourd’hui, il fonctionne notamment grâce au recours à des étudiants. « Si ça continue en septembre, il faudra recruter » note la directrice Marie-Noëlle Gérain-Breuzard.

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