Le déconfinement approche : la Touraine prépare le retour en classe

Non sans inquiétudes.

Le 1er ministre Edouard Philippe doit s’exprimer mardi devant l’Assemblée Nationale et préciser le plan du gouvernement pour le déconfinement, ce qui comprend les modalités de retour en classe. Depuis la dernière déclaration d’Emmanuel Macron à la télé lundi 13 avril, c’est l’un des points les plus commentés. Combien d’enfants en même temps devant les enseignants ? Quid de la cantine ? Du transport scolaire ? Des internats ? Des masques et des tests ? Et que penser d’un exécutif qui s’obstine à vouloir une réouverture des établissements dès le printemps quand le conseil scientifique aurait vu d’un bon œil une reprise en septembre ?

Dans tous les cas, la Touraine se prépare à appliquer les consignes venues de l’administration. Ce lundi 27 avril c’est la rentrée dans le département et rien ne change par rapport aux semaines précédentes : seules quelques dizaines d’élèves seront accueillis. Des enfants de soignants, policiers, gendarmes ou travailleurs sociaux. Mais que va-t-il se passer à partir du 11 mai ? Avec 9 500 élèves et 58 écoles publiques, Tours est naturellement au centre du jeu. Ce week-end son maire a indiqué que le lundi 11 serait plutôt consacré à la pré-rentrée des enseignants avant l’arrivée des enfants le mardi 12. Pareil pour les collèges et lycées : pas de rentrée le lundi 18 (sauf les profs) mais le lendemain. Des précisions obtenues après une visioconférence avec le ministre de l’éducation.

A ce jour, tous les détails ne sont donc pas connus. Y’aura-t-il une cantine ? Des transports scolaires ? Combien d’élèves viendront vraiment en cours ? Quelles solutions pour les autres ? Les pouvoirs publics et l’Education Nationale travaillent. Par exemple le président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire suggère que ce soient plutôt les profs des collèges du département qui changent de classe plutôt que les élèves et propose de multiplier les services de cantine pour favoriser les distances de sécurité sanitaire. Des pistes parmi d’autres et en l’absence de certitudes on sent de l’impatience au sein des familles et du corps enseignant.

« Nous exercerons notre droite de retrait si les conditions ne sont pas réunies » annonce ainsi Jérôme Thébaut, enseignant et représentant du syndicat FO en Indre-et-Loire. Lui demande des tests réguliers et quotidiens pour les élèves et le personnel, ainsi que des masques FFP2 (les plus protecteurs). « Dans les établissements ça va être difficile de respecter la distanciation sociale. Nous avons des couloirs étroits et si tous les élèves commencent à la même heure ça va être Woodstock, même avec des classes moins nombreuses » s’inquiète Philippe Connil, représentant du personnel enseignant au lycée Grandmont de Tours.

« Comment on va faire pour donner un cours à une moitié de la classe en présentiel et à l’autre moitié à distance ? A part avec des caméras dans les classes, je ne vois pas » se demande pour sa part Anne Bluteau, prof d’espagnol en collège. « Ce qui parait simple pour le ministre ne l’est pas » déplore Paul Agard du syndicat SNUIPP37 qui se dit agacé des « ordres et contre ordres ». Le déconfinement à l’échelle locale devrait être abordé ce mercredi lors d’une réunion du Comité Départemental de l’Education Nationale même si son objet initial c’est la future carte scolaire.

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