Les couturières de Touraine mobilisées pour fabriquer des masques (en tissu)

Des milliers de masques produits en quelques jours.

Les constructeurs automobiles mis à contribution pour fabriquer des respirateurs, des usines tourangelles comme Synthron ou Dellpharm qui se lancent dans la fabrication de gel hydroalcoolique… Face à la crise du coronavirus, les professionnels mobilisés sont nombreux, quitte à transformer leur activité initiale pour répondre aux besoins du moment. Le milieu de la couture est également concerné : dès les premiers jours du confinement, la ville de Tours a annoncé que ses 4 couturières se lançaient dans la fabrication de masques en tissu, bientôt rejointes par des bénévoles pour en produire 2 500. Un exemple parmi beaucoup d’autres. Au niveau régional, un groupe baptisé Les couturières masquées du Centre-Val de Loire s’est créé pour fédérer les petites mains de nos six départements.

Certes, le masque en tissu n’est pas aussi efficace qu’un masque chirurgical et encore moins qu’un masque FFP2. Mais il peut dépanner, par exemple parce qu’il empêche de se toucher directement le visage. Surtout, il fait office de système D face à la pénurie de vrais masques, distribués en priorité aux soignants (sachant qu’on a vu des infirmières tourangelles utiliser ces protections en tissu faute de réapprovisionnement dans les temps). Pour des commerçants ou du personnel qui vient en renfort dans les EHPAD, se couvrir avec un tel masque c’est mieux que rien, tout en respectant les autres gestes barrières (il faut aussi le laver au quotidien et en changer régulièrement).

Un appel aux dons de tissus ou d’élastiques

A Saint-Avertin, la production de Béatrice Mexmain n’a eu aucun mal à trouver preneur : « J’en ai distribué au Simply Market, à ma boulangerie ou à la maison de retraite Paul Doumer » explique-t-elle. Couturière son compte, elle entame sa 4e année d’activité et se remet tout juste de l’incendie de sa maison et de son atelier survenu il y a un an. « Avec le coronavirus, mon activité risque de ne pas reprendre pleinement avant le mois de septembre » explique l’artisane spécialiste des chapeaux mais qui produit également des sacs, en tissu, ou en cuir (son Instagram : Cœur de Fil).

Les masques, elle a commencé à en fabriquer juste avant l’annonce officielle du confinement. Et elle n’a pas chômé avec la réalisation de 350 unités : « J’ai ralenti un peu faute de matière disponible » nous dit Béatrice Mexmain qui commence notamment à manquer d’élastiques et de tissus : « J’ai commencé à travailler sur des chutes, sur les premiers masques il y avait des petits poissons mais ce n’est pas toujours possible car nous avons quand même besoin de morceaux de 40cm par 20cm pour les concevoir on lance donc un appel aux dons. »

L’activité de la couturière est entièrement bénévole et donc coordonnées avec les autres professionnelles du secteur (dont 3 à Saint-Avertin) : « Si on a une demande de Tours Nord on va essayer de faire en sorte qu’une couturière proche se positionne » nous explique-t-elle, ce qui permet aussi de réduire les déplacements. Pendant ce temps, son activité de création est en pause alors qu’elle devait gérer la production de sa nouvelle collection pour la rentrée mais « il y a pire » philosophe Bétarice Mexmain.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le groupe Facebook Les couturières masquées du Centre-Val de Loire.

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