[Rencard] Nicolas crée des cadres végétaux et il a grave la main verte

Il travaille pour des commerces ou des particuliers.

[Rencard] c’est une rubrique d’Info Tours où on pose des questions décalées à des personnalités qui font l’actualité en Indre-et-Loire.

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Samedi 14 décembre (10h-22h) et dimanche 15 décembre (10h-18h) Radio Béton organise son marché de Noël à l’Hôtel de Ville de Tours avec une grosse quarantaine de créatrices et créateurs locaux. Dans le groupe, un certain Nicolas Chapleau, 35 ans, concepteur de cadres végétaux basé zone de la Châtaigneraie à Ballan-Miré avec son entreprise Chap Créa Végétal. Une société créée il y quasiment 3 ans. Depuis, il a séduit plusieurs commerces tourangeaux qui lui ont fait confiance pour leur déco (salon de coiffure, agence immobilière). Sélectionné par la galerie Lavoisier, on a également pu le voir au salon L’Art au Quotidien.

 

La passion de la nature, ça vient d’où ?

J’ai toujours eu des plantes vertes chez moi, juste un peu plus que tout le monde. Ça a commencé dans mon enfance : j’ai eu de la chance j’ai grandi entouré de nature, notamment auprès de mes grands-parents qui avaient une ferme à Azay-le-Ferron dans l’Indre. Très vite j’ai eu l’idée fixe d’adapter la nature à l’intérieur. Quand je faisais mes études (en fac d’anglais puis en horticulture), dans mon premier appartement, il y avait déjà des murs végétaux naturels.

Vous confectionnez des cadres à partir de végétaux stabilisés qui ne nécessitent aucun entretien. C’est parce que les gens n’ont pas la main verte ?

Ils ne savent pas s’occuper des plantes ou ne veulent pas s’y intéresser. Le souci principal c’est qu’ils veulent tout le temps arroser. C’est vrai que quand on a des plantes à l’intérieur, il faut les aider. Mais pas trop, donc pas tous les jours ! Chez certaines personnes, dès qu’elles ont un verre d’eau qui n’est pas terminé il sert pour arroser. Alors qu’une plante, il faut l’analyser, comprendre ses besoins. C’est ça avoir la main verte. Et, contrairement à ma mère, j’ai cette chance de ressentir quand la plante a soif, ou pas. Je ne l’ai pas choisi, c’est inné : certes j’ai fait des études pour ça mais quand j’étais petit et qu’on faisait pousser des lentilles à l’école, j’avais les plus belles de la classe !

A quoi ressemblent vos tableaux ?

Je dirais que ce sont des œuvres réalistes, en général avec 5-6 variétés de plantes différentes : eucalyptus, fougère, papyrus, olivier… tout dépend du thème. Je travaille à l’instinct, en essayant de garder une logique végétale. Par exemple j’aurais du mal à mélanger du blé et du papyrus car ce n’est pas le même climat ni le même environnement. Je peux également ajouter des galets résineux pour donner un côté aquatique d’autant que le minéral et le végétal s’accordent très bien. Et puis je fais de plus en plus des tableaux avec du relief, des bosses, ou qui donnent l’impression que les plantes poussent sur des rochers.

Il n’y a vraiment aucun entretien nécessaire ?

Je conseille juste de passer un sèche-cheveux à froid tous les 2-3 mois pour enlever la poussière.

Revenons sur les végétaux stabilisés qui constituent votre matière première : concrètement, comment ça marche ?

Je ne les fais pas moi-même, je les achète. Il s’agit de remplacer la sève naturellement présente dans toutes les plantes par un mélange de glycérine, de colorant naturel et d’eau. On plonge la plante dedans pendant un certain temps et ensuite on peut la garder pendant 7 à 10 ans, ce sont des plantes qui fanent très lentement : elles auront tendance à jaunir, ce qui peut donner une couleur automnale que je trouve assez jolie. Un jour j’ai même rencontré une femme qui avait son tableau depuis 13 ans !

Vos tableaux sont composés sur des planches recouvertes de mousse stabilisées. En plus des plantes et des galets vous y incorporez également du bois flotté que vous récupérez dans le Lac Léman. Pourquoi le Lac Léman ?

Le bois du Lac Léman est comme les Suisses : il a pris le temps de vieillir. En fait il est poncé naturellement par les eaux tranquilles du lac alors que dans le bois de la Loire on ressent la puissance du fleuve, qu’il a été malmené dans sa vie. Je préfère donc le bois du Lac Léman sachant que je ne retravaille pas le bois, je le garde tel quel.

Propos recueillis par Olivier Collet

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