Village des Marques : le maire de Sorigny très remonté contre le maire de Tours

Il refuse de renoncer à son projet de centre commercial.

Le congrès annuel des maires d’Indre-et-Loire est organisé ce mardi au Vinci à Tours, et on sait que l’ambiance sera tendue voire exécrable entre certains élus… « C’est la guerre des territoires » nous dit le maire de Sorigny Alain Esnault, qui a en travers de la gorge l’interview de Christophe Bouchet publiée vendredi 23 novembre sur Info Tours. Dans cet entretien, le maire de Tours se réjouissait du rejet du projet de Village des Marques tourangeau par la Commission Nationale d’Aménagement Commercial, en se félicitant d’avoir été « seul contre tous », c’est-à-dire seul à dire non au centre commercial face – par exemple – à plusieurs députés du département.

« Il est clair que depuis des années les élus de Tours Métropole ne veulent pas mettre des commerces sur Isoparc » déplore Alain Esnault. Isoparc, c’est ce site de 235ha à Sorigny où sont implantées des sociétés comme le fabricant de tracteurs d’avions TLD et où le maire de la commune envisage l’ouverture de son Village des Marques, sur un terrain de 20ha.

« Ce combat est primaire »

« Au début des années 2000 Isoparc a été créé pour accueillir de grandes entreprises industrielles, logistiques et commerciales. Donc le projet est parfaitement adapté » assure Alain Esnault qui refuse que la Métropole mette son nez dans ses affaires : « jamais elle n’a mis un sou dans le développement du site. Il n’y a que le Conseil Départemental qui nous a aidés » (le Département qui s’est d’ailleurs prononcé en faveur du Loire Valley Market).

« C’est de la mauvaise politique, ce combat est primaire » lance encore Alain Esnault, qui ne décolère pas : « 40 personnes sont mobilisées depuis un an sur ce projet. On a présenté des études environnementales, sur l’impact qu’aurait le Village des Marques sur la nature ou la circulation. Après l’ouverture, il restera encore une capacité d’accueil de 50% sur les routes, donc que Christophe Bouchet arrête de raconter des bêtises, les accès sont suffisants. »

« Je n’en resterai pas là »

Selon le maire de Sorigny, la construction de ce centre commercial répond à un besoin : « on vit dans une société libérale, il faut permettre aux gens de vivre de la façon dont ils souhaitent. Il y a une clientèle pour ça. On ne peut pas s’asseoir sur 500 à 600 emplois et 20 millions d’euros de retombées économiques indirectes sur les commerces, l’hôtellerie et la restauration. Ce modèle fonctionne : à Miramas ils attendaient 1,5 million de visiteurs, ils feront 2,2 millions cette année. »

« J’aimerais trouver des interlocuteurs positifs et non destructifs » se plainte encore Alain Esnault qui assure avoir fait les choses dans les règles en prévenant le maire de Tours et le président de la Métropole de son projet dès le mois de mars 2018 : « Christophe Bouchet n’a pas répondu à mes 3-4 demandes de rendez-vous. » Et de charger aussi les écologistes : « l’environnement je le prends en compte, j’ai signé la Charte de l’Arbre, on fait un centre routier pour faire tourner des véhicules au gaz, au gaz liquéfié, à l’hydrogène et à l’électricité. Je suis pour l’environnement mais je défends une société que souhaite la majorité populaire. » Son seul regret : ne pas avoir informé assez tôt les commerçants tourangeaux, « mais j’ai rencontré les Vitrines de Tours ce lundi » note l’élu de la vallée de l’Indre décidé à ne pas lâcher… Il prépare un recours devant le Conseil d’Etat : « vous allez voir, je n’en resterai pas là. » Une promesse qui sonne comme un défi.

Olivier Collet

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