6 BD immanquables au festival A Tours de Bulles

Rendez-vous samedi et dimanche Place Châteauneuf à Tours.

Il y a quelques jours nous vous présentions la 14ème édition du festival A Tours de Bulles qui se tiendra ce samedi 15 et ce dimanche 16 septembre en journée Place Châteauneuf à Tours, avec une entrée gratuite, plus de trente auteur(e)s en dédicace, des expos, des événements pour les enfants… A quelques jours de l’événement, voici une sélection de 6 BD à découvrir absolument durant le week-end. Elle a été réalisée par l’équipe organisatrice d’A Tours de Bulles :

 

Florida de Jean Dytar chez Delcourt :

D’abord discret et plein de promesses avec Le sourire des marionnettes, puis affirmant ses choix, graphiques et narratifs, dans La vision de Bacchus, Jean Dytar emprunte à nouveau ses chemins de prédilection.

S’interrogeant sur le rapport à l’image et sur les balbutiements de la cartographie, Florida revient sur la conquête des Amériques au XVIe par les Huguenots français. Il est ainsi question des desseins géopolitiques de l’époque, mais aussi – et surtout – des rêves oubliés d’une femme déçue.

Entraînant le lecteur dans un scénario au long cours où le fil des événements tisse méticuleusement la toile de l’Histoire, Florida s’avère à la fois didactique et plaisant.

 

La valise de Diane Ranville, Morgane Schmitt Giordano et Gabriel Amalric chez Akiléos :

La Valise est un récit multiple. Conte fantastique sur l’éternelle jeunesse, allégorie sur la perversion du pouvoir et l’ambivalence du Bien et du Mal, Diane Ranville n’a pas opté pour la facilité ! Quoi qu’il en soit, le scénario de la co-fondatrice du collectif Blend Awake est solide et les références historiques autant que cinématographiques ne viennent pas surcharger son script, mais l’inscrire dans la lignée de ces récits qui interpellent aussi bien qu’ils divertissent. Graphiquement et visuellement, le travail de Gabriel Amalric et Morgane Schmitt Giordano est bluffant de maîtrise et puise sa force dans une mise en couleurs qui structure – avec une belle efficacité – la dramaturgie de planches tour à tour sombres ou lumineuses.

Assumant sa filiation au monde de l’animation et sachant parfaitement la retranscrire selon les canons du 9e Art, La Valise se révèle être un album surprenant, esthétique et envoûtant.

 

La mille et unième nuit d’Étienne Le Roux et Vincent Froissard chez Soleil Productions :

Brassant toutes les références emblématiques du conte oriental dont il s’inspire, La mille et unième nuit se révèle être un récit poétique et complexe. De hasards merveilleux en coups du sort inopinés, les destinées s’accomplissent, non sans humour et ironie.

Graphiquement, Vincent Froissard emprunte aux miniatures ottomanes leur mise en pages enluminées, leur iconographie si particulière et sait, pour s’en démarquer, ajouter de curieux effets de matières recouvrant ses planches d’une douce patine.

D’un esthétisme certain La mille et unième nuit sait flatter l’œil et ravir l’esprit.

 

Le suaire de Gérard Mordillat, Jérôme Prieur et Éric Liberge chez Futuropolis :

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur s’intéressent depuis longtemps à la question religieuse que ce soit avec Corpus Christi diffusé sur Arte ou de nombreux essais publiés aux éditions du Seuil. Après avoir pensé en faire un film, les voici qui parcourent les arcanes du 9e Art non pas pour s’attarder sur Jésus Christ en personne, mais sur les traces qu’il a laissé ici-bas. Avec ce premier tome, les deux scénaristes dépeignent une France médiévale qui doute et qui a froid, au sein de laquelle deux hommes et une femme tissent le fil d’une histoire qui marquera la grande pour les siècles des siècles ! Relevant autant de l’étude de mœurs que de la fiction, Le suaire possède, au travers des passions humaines qu’il explore, une dimension romanesque indéniable qui doit beaucoup au trait magistral d’Éric Liberge.

Triptyque en devenir, Lirey 1357 est de ces albums qui bénéficient d’un scénario et d’un dessin de qualité… alors ce serait péché que de ne pas y succomber.

 

Heidi au printemps de Marie Spénale chez Delcourt :

Heidi au printemps est une métaphore pour parler de tous – et peut-être de soi – à travers une figure mythique de la littérature jeunesse.

Avec un dessin aux effets de ligne claire et une mise en couleurs toute en aplats, Marie Spénale imagine une Heidi qui aurait grandi et sait évoquer avec douceur, voire un brin d’humour et d’idéalisme, une période de la vie souvent troublée par de nombreuses incertitudes et contradictions. Attention, cette Heidi-là ne s’adresse pas aux plus jeunes. Toutefois, pas de quoi se relever la nuit !

Délicat, un rien naïf, Heidi au printemps dépeint une manière idéalisée et pleine de fraîcheur de (re)vivre son adolescence.

 

Versipelle d’Isabelle Bauthian et Anne-Catherine Ott chez Akiléos :

Récit surgit des brumes nordiques, Versipelle peut être, tout à la fois, lu en solitaire ou partagé avec un jeune auditoire prouvant ainsi le talent d’Isabelle Bauthian à imaginer des histoires à l’orée du conte et du fantastique.

Expressif et joliment mis en couleurs, le dessin d’Anne-Catherine Ott séduit par son charme et sa vitalité. Sobre, il dépeint justement une large palette de sentiments et remplit, selon l’humeur du moment, chaque planche de magie, de peur, de haine ou de tendresse.

L’évidente complicité entre les deux auteures fait que sur ce diptyque, scénario et graphisme se complètent intelligemment pour le plus grand plaisir de tout un chacun.

 

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