Tours-Pornic à cheval : à 25 ans, Justine part 12 jours avec sa jument

Et à la fin, elles vont galoper ensemble en bord de mer.

C’est l’histoire d’une mordue d’équitation… La première fois que Justine est montée sur un cheval, elle avait 4 ans : « depuis toute petite je parlais des chevaux alors on m’a inscrite dans le club à côté de chez moi » raconte-t-elle. Le début d’une passion fougueuse… Fille d’agriculteur, la jeune Tourangelle devient rapidement une cavalière talentueuse avec l’obtention de son Galop 6 à 14 ans. Le summum pour beaucoup, juste une étape pour elle.

La mère de Justine étant aussi passionnée que sa fille, l’envie de faire des promenades en famille se fait vite très forte. Pour ça, il faut une seconde monture : « on avait déjà un cheval à la maison, et de la place, donc ça ne posait pas de problème d’en accueillir un autre. » C’est à ce moment précis que se déroule la rencontre avec L’Arkia, une ex jument de course réformée, « sauvée de la boucherie », à vendre depuis une grave chute de son propriétaire : « mon moniteur ne voulait pas trop que je la monte à cause de l’accident mais un jour j’ai eu la surprise de voir un van arriver à la maison, et elle était dedans. »

6 an de compétition avec L’Arkia

Installée au pré après des années en box, L’Arkia débute une nouvelle vie : « son grand-père était champion dans le monde du trot et ses parents ont gagné des courses mais ses performances à elle n’étaient pas bonnes c’est pour ça qu’elle a failli aller à la boucherie » raconte la cavalière qui a dû la prendre en main : « elle ne savait rien faire à part du trot. Il a fallu lui apprendre le galop et c’était difficile, elle avait des marques de maltraitance sur les jambes, sans doute des coups pour l’empêcher de galoper pendant les courses de trot » explique Justine.

A force de patience, la jeune femme parvient à ses fins et entreprend de faire de la compétition avec sa jument : « d’abord de l’endurance en 2009 mais ce n’était pas pour nous. On a donc fait du trek entre 2010 et 2015, en individuel puis en équipe. » Le trek, c’est un mix d’épreuves (100m à pas rapide puis à pas lent, 3 à 4h d’orientation puis un parcours d’obstacles…) Le meilleur résultat du duo ? 6ème aux championnats de France par équipe (15ème en solo).

30km de randonnée par jour, jusqu’à 4h30 non stop au pas et au galop

Aujourd’hui, L’Arkia a 19 ans, « l’équivalent de 55 ans pour un humain » précise Justine qui l’entraîne désormais dans des randonnées au pas, à Blois, à La Baule… et cet été sur un long parcours entre Tours et Pornic, « j’ai eu l’idée après avoir vu le film Into the wild » confie Justine. Son programme : 30km par jour, jusqu’à 4h30 de balade à 8-10km/h de moyenne + un peu de galop quand les chemins s’y prêteront. Intense mais loin d’être insurmontable car « un cheval au pré marche en moyenne 20 à 40km par jour » assure la jeune tourangelle. Il a tout de même fallu s’assurer que la santé de l’animal était au top d’où une double dose de rendez-vous avec l’ostéopathe. Le feu vert obtenu, grand départ ce jeudi à 9h30 devant la mairie de Tours pour une arrivée en Loire Atlantique d’ici 12 jours.

Cette épopée estivale jument-cavalière, c’est un peu le projet de fin d’étude de Justine. « Je viens de finir un Master II à Sup de Com, à Nantes qui est mon principal partenaire » explique la jeune voyageuse qui se prépare depuis de longues semaines. Car randonner à cheval sur la longueur ça ne s’improvise pas : « j’ai déposé de la nourriture, des granulés et du foin dans tous les endroits où je vais m’arrêter et je pars avec des compléments alimentaires pour L’Arkia qui ne pourra pas manger 16h par jour comme elle le fait habituellement » détaille la Tourangelle qui va dormir en gîte, dans des centres équestres mais aussi chez le maire de Bréhémont, chez un producteur de vin bio du Chinonais qu’elle a rencontré à l’US Tours Rugby (elle est bénévole au club) ou encore dans une famille qui a proposé de l’héberger après avoir découvert son projet sur Internet.

Départ au lever du Soleil pour éviter la chaleur

Habituée à voyager « juste avec le minimum dans un sac à dos », Justine compte raconter ses aventures chaque jour sur son site afin d’informer les internautes, en particulier ceux qui ont participé à sa campagne de financement participatif. Vu les fortes chaleurs prévues dans les prochains jours, elle n’hésitera pas à commencer ses journées dès le lever du jour (6h-6h30 du matin) pour ménager L’Arkia.

Sur son chemin, Justine a pour mission de repérer les spots idéaux à cheval pour que d’autres randonneuses et randonneurs puissent suivre son exemple sur ce parcours pey emprunté par les cavaliers. Enfin, une fois à Pornic, elle s’arrêtera quelques jours pour profiter de la plage : « avec le sol souple c’est très bon pour les chevaux et la mer leur masse les tendons. » Une pause détente avant le retour – en van – vers Tours, à la mi-août. Ce sera la fin des vacances… Justine cherche d’ailleurs activement du travail, en espérant un poste dans le domaine de l’équitation, ou au moins dans le monde du sport.

Olivier Collet

Photos : Elsa Delavault

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