Projet Porte de Loire : Tours à Gauche doute de la sincérité du maire

Et prépare une consultation des Tourangeaux dans son coin.

On passe devant presque tous les jours et on s’y attarde à peine. Même après un temps d’absence de la ville, on revient en haut de la Rue Nationale sans surprise parce qu’on sait ce qu’on va y trouver : le vide, le néant, la jachère urbaine. A force de ne pas voir les travaux du projet Porte de Loire commencer et être repoussés, on va finir par y découvrir des herbes folles aussi hautes que les tours imaginées par les architectes.

En attendant, c’est les politiques locaux que ce projet rend fous : « on est fâchés » attaque la socialiste Cécile Jonathan devant les palissades ce lundi après-midi. Membre du groupe politique Tours à Gauche du conseil municipal, elle a réuni une partie des élus PS, EELV et PCF pour faire le point sur leurs positions depuis les dernières déclarations du maire et du président de la métropole sur la remise à plat du chantier (si vous avez besoin d’un rappel des faits, c’est par ici que ça se passe).

« On n’a toujours pas compris pourquoi Eiffage était écarte »

Ce qui énerve les opposants de Christophe Bouchet, c’est que le projet initial du haut de la Rue National (deux hôtels Hilton de 3 et 4 étoiles, des commerces et des logements) « a été validé par la majorité de Jean Germain et celle de Serge Babary », mais rien n’avance depuis 4 ans « à part les démolitions » fait remarquer une autre socialiste, Monique Maupuy.

Eiffage étant mis hors jeu pour que la ville reprenne la main sur l’architecture globale du dossier Porte de Loire (avec par exemple l’hypothèse de l’ouverture d’un hôtel 5 étoiles), Tours à Gauche s’attend encore à de longs mois de tergiversations : « il va falloir faire de nouvelles études et il y aura de nouveaux recours, on repart pour dix ans », sachant que les élus doutent sérieusement de la pertinence d’un hôtel très haut de gamme dans la ville.

Boycott du groupe de travail du maire

Ce lundi, le groupe a par ailleurs annoncé qu’il ne saisirait pas la main tendue du maire pour participer à la mission municipale sur l’évolution du chantier. A la place, il préférerait un débat officiel lors d’un conseil municipal extraordinaire ainsi qu’une consultation auprès des Tourangeaux. A défaut de l’obtenir, les élus de gauche vont organiser cette discussion eux-mêmes le 26 avril à 19h à la Salle Anatole France de l’Hôtel de Ville, lors d’une réunion publique car ils ne veulent pas, disent-ils, s’engager dans un processus dont Christophe Bouchet pourrait ensuite se servir lors de la campagne des municipales en 2020.

Selon Cécile Jonathan et ses collègues (Pierre Texier, Emmanuel Denis, Nadia Hamoudi étaient aussi présents), il y a surtout dans les derniers rebondissements de l’affaire de quoi douter des réelles intentions du maire : « il dit qu’il remet le projet à plat mais ne repart pas de zéro, il y a donc une ambigüité » souligne Pierre Texier, « et on a toujours pas compris pourquoi Eiffage posait problème » ajoute Emmanuel Denis. Dernier point, et non des moindres, la justice serait sur le point de se prononcer sur les recours engagés contre le projet, notamment de la part des riverains. Un obstacle de plus à franchir ou l’ouverture d’une voie dégagée ?

Olivier Collet

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