A Fidélia Assistance, des salariés toujours inquiets pour leur santé

En cause, le nombre grandissant de chocs acoustiques depuis plusieurs mois.

En droit de retrait depuis le 1er février, une partie des salariés de Fidelia Assistance, entreprise spécialisée comme centre d’appel pour assurances, dénonce des conditions de travail difficiles avec des chocs acoustiques à répétition. Malgré tout, le travail a repris ces derniers jours. Certains délégués syndicaux évoquent des pressions de la direction. Explications.

Bien que le choc acoustique, terme utilisé pour définir « toute perturbation temporaire ou permanente du fonctionnement de l’oreille ou du système nerveux auditif pouvant être causé à l’utilisateur par une élévation brutale et inattendue de la pression acoustique du système de télécommunication », soit méconnu, ce problème est reconnu comme accident du travail. Un problème de santé pouvant entraîner sifflements, acouphènes ou encore malaises auxquels les employés de centres d’appels sont particulièrement exposés.

C’est à ce titre qu’une partie des salariés du centre d’appels du site de Tours de Fidelia Assistance avaient exercé leur droit de retrait depuis le 1er février dernier. En cause, la multiplication des chocs acoustiques dans l’entreprise depuis septembre dernier. Inquiets des effets sur leur santé, les salariés – jusqu’à la moitié des effectifs nous explique un membre du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) – refusaient depuis de répondre aux appels.

« Depuis le mois de septembre, il y a eu 40 cas d’accidents du travail déclarés » explique notre interlocuteur, soit 10% du personnel du site tourangeau qui regroupe 400 personnes. « Certains souffrent d’acouphènes, de bruits permanents ou encore d’hyperacousie. » Une situation qui a poussé le CHSCT de l’entreprise à déposer un droit d’alerte le mois dernier.

Un mois plus tard, bien que la cause des problèmes ne soit toujours pas trouvée, la grande partie des salariés ont repris néanmoins le travail cette semaine. Une situation que dénonce aujourd’hui les syndicats. « La direction a ordonné la reprise du travail par courrier estimant que même si la cause n’avait pas été trouvée, il n’y avait pas de danger grave et imminent » explique un membre de la CGT. Et ce dernier de dénoncer des pressions, notamment sur la perte de salaire en cas de non-reprise du travail. « Les salariés sont doublement sous pression. D’un côté parce qu’ils ont peur pour leur santé et de l’autre parce que la direction les presse pour qu’ils assurent leurs missions. La situation devient tendue ».

« La direction conteste l’avis du CHSCT parce que l’expertise qu’elle a lancé n’a rien donné. Du côté de l’nspection du travail, ils ont reconnu que l’on ne pouvait pas dire qu’il n’y ait pas de danger, mais ont été dans l’incapacité de trancher, du coup on se retrouve dans le flou et nous sommes un peu dépités, parce que les problèmes de santé existent bien », explique un élu du CHSCT.

Nos interlocuteurs, y compris les élus, réclament l’anonymat « de peur des pressions » expliquent-ils. Un signe de la tension qui semble régner sur place.

Mathieu Giua

Ndlr : Bien que contactée à plusieurs reprises, nous n’avons pas réussi à joindre la direction de Fidélia.

 

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