Les photos de ces deux étudiants de Tours sont surprenantes

Philippe et Laura subliment les quartiers, de Giraudeau au Sanitas.

Sur un cliché, on reconnait clairement le beffroi de Tours Nord. Sur un autre, pas de doute, c’est un immeuble du Sanitas. Mais pour ces grandes cheminées, on sèche. On pense à une usine… Raté : c’est l’hôpital Bretonneau.

Depuis quelques mois, Philippe et Laura photographient Tours avec leur angle de vue bien à eux. A 20 et 21 ans, ces deux étudiants de l’ESTEN (école installée sur le site Mame) qui veulent travailler dans le monde de l’image ont envie de capter l’atmosphère de la ville, mais pas dans ses lieux les plus passants, ni les plus historiques. Ils vont dans les quartiers, photographient le monde urbain en noir et blanc pour lui donner une certaine solennité… Un procédé qui plait : depuis quelques semaines, ils exposent au Petit Atelier (Rue Colbert) et ont également collaboré avec nos confrères de TMV pour un projet photo centré sur Joué-lès-Tours.

Cet été, et avant le début de leur troisième année d’études, les deux jeunes ne prennent pas de vacances. Laura (originaire de Lorraine) est en stage à la SNCF, Philippe (venu d’Orléans) à l’Agence Départementale du Tourisme. Leurs bureaux sont à dix minutes l’un de l’autre et dès qu’ils peuvent ils se retrouvent pour se promener, partir à la chasse aux images (pendant tout notre rendez-vous, le Réflex de Philippe est d’ailleurs resté bien en évidence sur la table).

« Avant l’école on ne se connaissait pas mais on s’est découvert une passion commune pour la photo » racontent les deux amis. « Ca fait 4 ans que je fais de la photo. On m’a offert un premier appareil, et j’ai commencé à prendre des images tout le temps » complète Philippe. Avec Laura, le voilà aujourd’hui à la tête du projet Aux Alentours, et du compte Instagram qui va avec : « on voulait présenter la ville de Tours et ses alentours avec notre vision, et notre marque de fabrique : le noir et blanc qui donne un certain cachet. C’est notre façon de nous démarquer des autres jeunes photographes et de la tendance qui consiste à faire des photos aux couleurs très vives. » Des photos retraitées après la prise de vue, mais pas retouchées.

N’étant pas Tourangeaux, les deux amis ont donc entrepris de marcher ou de prendre le bus pour aller partout, dans toutes les petites rues : « on voulait vraiment sortir des sentiers battus. » Y compris à La Riche ou St-Cyr-sur-Loire. Bientôt, ils vont étendre leurs investigations photographiques à St-Pierre-des-Corps « où il y a plein de choses à photographier. » Ce qu’ils cherchent ? Ces signes urbains qui ne paraissent pas forcément élégants au premier regard mais qui, si l’on s’attarde sur un détail, finissent souvent par dégager un style inattendu : « quand on a fait la série sur Joué-lès-Tours, beaucoup de gens nous ont dit qu’ils ignoraient en partie ce qu’il y avait dans leur ville. »

La devise de Philippe et Laura : « ce n’est pas parce que c’est moins connu que c’est moins photogénique. » Leur série sur le béton, qui met à l’honneur les différents quartiers d’habitation, compte aujourd’hui une soixantaine de clichés, souvent minimalistes. « Maintenant, on réfléchit à une série de portraits pour faire ressortir les expressions, mais toujours autour du paysage urbain de Tours. On veut montrer l’énergie de la ville. On ne cherche pas à transmettre un message, juste à se faire plaisir, à donner envie de lever les yeux dans sa ville. » « La photo des cheminées de Bretonneau par exemple : je suis passé devant pendant un an sans les voir. Et puis un jour je les ai repérées, c’est là que je m’y suis intéressé » ajoute Philippe. Une histoire de déclic.

Olivier COLLET

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