A Tours, le festival WET° réveille le théâtre

Il a accueilli un public jeune et curieux tout au long du week-end.

On en vient presque à regretter que ce soit si court. Pour sa deuxième édition ce week-end, le festival WET° du Théâtre Olympia de Tours, porté par les comédiens du programme Jeune Théâtre en Région Centre, a proposé une riche sélection de pièces à la mise en scène novatrice voire carrément décalée.

On n’a pas pu tout voir mais l’échantillon présenté devant nos yeux a suffi à notre bonheur. Dimanche soir, on a ainsi pu rire comme rarement grâce à Carter est un porc de la Cie du 7ème étage, avec une mise en scène de Sébastien Chassagne.

Voilà une pièce surréaliste : par son écriture, par son humour, par son ton, par son histoire, par sa gestuelle… Dans un espace temps que l’on a un peu de mal à situer, un enfant roux (dans l’intrigue, c’est important) et vraiment très gourmand (entre tarte aux pommes et jambon) apprend que son père et sa mère ne sont pas vraiment ses parents et qu’il est le résultat d’une relation que l’on a bien du mal à se représenter dans un monde rationnel. Dans cette pièce où l’on cache les clefs dans les recoins les plus malodorants, ou la simple évocation de la ville de Quimper déclenche des flots incontrôlés et où la porte d’entrée est symbolisée par du scotch, l’incongru côtoie l’insoupçonnable, les rebondissements prévisibles sont enrichis par des jeux de scène délicieusement grotesques. Il faut la regarder sans filtre, sans jugement, juste pour ce qu’elle est : une farce à dévorer sans se poser de questions.

Des questions, on peut en revanche en avoir en sortant de 2 ou 3 choses que je sais de vous de Marion Siéfert. Ce projet franco-allemand met en scène une comédienne et des images issues de Facebook. Des posts publics, visibles par tous : nos soirées arrosées, nos doutes politiques, nos photos de vacances, nos engueulades entre amis… Mixant des diapos de profils d’inconnus avec des captures d’écran tourangelles (et même une avec un partage d’un article d’Info-Tours.fr), la comédienne – qui erre dans le public en observant lentement chaque spectateur – interroge notre rapport à l’intimité. Avec une superbe voix douce sans émotion particulière mais lourde de sens, elle nous amène à prendre conscience de notre monde hyperconnecté qui a la mémoire longue, et qui peut révéler à tout moment n’importe quel secret ou détail gênant de notre vie, y compris (et surtout) devant une foule d’inconnus.

Au moins aussi séduisant pour sa deuxième édition que lors de son coup d’essai en 2016, le festival WET° de Tours semble avoir attiré à lui un public plus nombreux qu’espéré par ses organisateurs, en témoigne notamment l’affluence à la soirée de clôture du collectif Catastrophe organisée dans le hall du Théâtre Olympia ce dimanche soir (photo). Un public jeune, curieux, captivé… qu’on ne voit pas toujours dans les salles de spectacle et qui s’est bien bougé pour l’occasion. Bref, que des signaux positifs en vue d’une troisième édition d’ores et déjà actée pour 2018.

Olivier COLLET

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