En échec scolaire, il devient prof sur YouTube

Portrait de Victor Delaleu, un passionné de science de 17 ans audacieux et plein de ressources.

« Un soir après avoir joué aux jeux vidéo, je suis sorti prendre l’air. C’était en plein été, j’ai levé les yeux au ciel et je me suis dit ‘wow ! C’est magnifique !’ Je connaissais peu de choses sur l’espace et ça m’intéressait. Alors en rentrant, j’ai demandé à mon père de me ramener des bouquins. Maintenant, j’en ai une cinquantaine que je potasse tout le temps. » Cette histoire, c’est celle de Victor Delaleu. L’anecdote qu’il raconte remonte à ses 11 ans, quand il était en 6ème. 6 ans plus tard, le jeune tourangeau a débuté une carrière de youtubeur centrée sur la science et le cosmos et il commence à avoir sa petite notoriété sur le site de partage de vidéos, avec 1 300 abonnés.

Peut-on dire que Victor est un miraculé ? Peut-être… Dans deux mois, cet élève du lycée Albert Bayet passera son bac pro de graphiste et compte rentrer à l’école ESTEN en septembre. Mais il y a à peine trois ans, il était en plein échec scolaire, seules la SVT et la physique remontaient sa moyenne au collège. « J’étais à 6 ou 8 de moyenne générale… A la fin de ma 4ème on a voulu me mettre dans une voie de garage, je suis parti vers la mécanique sans grande conviction. C’est là qu’on m’a dit que j’avais des compétences. On pouvait vraiment parler avec les professeurs, il y avait un échange et ça m’a fait oublier mes difficultés en orthographe. »

Déjà intéressé par le graphisme et auteur de vidéos YouTube sur le thème des jeux vidéo, l’adolescent choisit alors de s’orienter vers ce monde-là pour ses études avec désormais l’objectif de créer une agence de communication à 360° et le rêve de finir par travailler à Los Angeles (il compte créer son auto-entreprise dès cet été avec déjà des promesses de commandes) : « j’ai été autodidacte pendant plus d’un an j’ai donc pu prendre de l’avance sur les cours » explique celui qui profite de son expérience acquise au lycée et en solo pour muscler les vidéos qu’il produit. Quand le professionnel se conjugue avec le personnel : « j’ai toujours envie d’essayer de nouvelles choses. Le graphisme c’est ma raison de vivre, la science ma passion. »

C’est donc tout naturellement que devant la caméra de son smartphone posée dans le salon de ses parents, Victor parle de sujets à la base bien complexes comme le paradoxe de Hubble, l’existence de son dans l’espace ou les extraterrestres : « j’ai publié les premières vidéos de la chaîne Scicos il y a deux ans. J’ai bossé pendant un an dessus à écrire, tourner des essais… Ce que j’ai envie c’est d’apprendre aux autres, expliquer des choses de manière simple à ceux qui n’y connaissent rien, sans prétention. Je ne suis pas forcément assez calé pour en parler alors je fais de longues préparations, parfois un mois. Je lis des bouquins, je vais voir des scientifiques à la fac ou à l’IUT… »

Scicos, c’est la conjonction entre science et cosmos, une idée d’un copain : « j’ai créé un personnage. Un peu hautain, rigolo, supérieur. Qui ne me représente pas dans la vraie vie. Ca demande beaucoup de travail d’écriture en amont. » On est donc presque à mi-chemin entre le travail de fiction dans la réalisation et le côté pédagogique du contenu. Un mariage que le jeune Victor souhaite amplifier en allant sur des formats plus longs pour expliquer des trucs encore plus compliqués mais aussi en s’imaginant en train courts métrages via d’autres chaînes. Ses inspirations ? « Entre Einstein et Alexandre Astier. » Niveau grand écart, on n’a pas fait mieux depuis un sacré moment !

Olivier COLLET

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