Un court-métrage tourangeau en compétition mondiale à Atlanta

Il a été réalisé lors du 48h Film Festival de Montpellier.

On a déjà eu l’occasion de vous parler du « 48h Film Festival », notamment parce qu’il y en a eu un à Tours. Le concept est simple : réaliser un court-métrage en deux jours, et pas une seconde de plus. A chaque fois, l’équipe gagnante se voit sélectionnée pour la finale mondiale aux Etats-Unis, la prochaine est prévue à Atlanta début mars 2016 avec près d’un millier de participants. Sachant qu’il y a 146 « 48h Film Festival » dans le monde, c’est autant de chances pour des cinéastes de se faire remarquer. Ainsi, certains n’hésitent pas à concourir dans plusieurs villes pour maximiser leurs chances. Mathieu est l’un d’eux, et il vient de gagner son pari.

A Tours, tout le monde le connait sous le nom d’Atalow et sous le sigle de son petit robot. Fondateur il y a 4 ans de Tronatic Studio, et installé à la pépinière d’entreprises de Joué-lès-Tours, c’est un spécialiste des effets spéciaux et de l’infographie : « j’en fais depuis l’âge de 12 ans. J’ai commencé des études de maths puis j’ai compris que de toute façon j’allais finir dans l’infographie donc je me suis lancé » explique-t-il aujourd’hui. « Je travaille seul mais j’ai beaucoup de partenaires : maquilleuse, compositeur… J’ai de plus en plus de clients comme François Descraques qui a créé la web-série Les Visiteurs du Futur, l’humoriste Ludovik ou la société de production Endemol. »

Une équipe de passionnés

Spécialiste des effets spéciaux et des animations 3D et reconnu pour cela dans la région, Atalow est aussi scénariste et passionné de cinéma. Voilà pourquoi il participe aux différents festivals quitte à réaliser ses productions à distance, avec juste une personne sur place pour récupérer le sujet le soir du lancement et remettre le film au jury à l’issue du temps imparti. « En février, j’ai voulu faire le « 48h » de Tours pour la deuxième fois. Je me suis entouré d’une équipe de pros que je connaissais et de jeunes avec qui je voulais avancer. Et on a eu deux pris grâce à Mariage sans Fin pour lequel on avait inventé un distributeur de mariages. »

Sur cette lancée, Atalow a envie de se perfectionner et d’avancer en groupe. Au total c’est pas loin d’une vingtaine de personnes qui le suivent : essentiellement des Tourangeaux, une actrice, un acteur et un assistant réalisateur de Poitiers + une actrice de Paris. Avec Aurélien, Aymeric, Baptiste, Céline, Gaëlle, Lucas, Magdelaine, Marine, Marion, Maxim, Méanie, Nicolas, Quentin, Tania, Jessica, Liv Laps, Tommy et Wendy mais aussi des photographes impliqués plus ponctuellement, ils enchaînent les week-ends de tournage : Dijon, Clermont-Ferrand, Paris, Montpellier, Lyon et bientôt Nancy.

Une organisation bien rôdée

« On reçoit le thème du film le vendredi à 19h. En général, on travaille le scénario avec une équipe réduite jusqu’à 2h du matin. On l’explique à l’équipe le samedi à 7h, on trouve les lieux, les accessoires auxquels on accorde une importance particulière, puis on tourne jusqu’à 22h. Tout le reste, c’est de la post-production avec notamment la réalisation de la musique en direct pour le film, et bien sûr la création des effets spéciaux » raconte Atalow qui sait que sa spécificité l’aide beaucoup à se faire remarquer lorsque les jurys visionnent les films, dont la durée est inférieure à 10 minutes.

C’est donc un week-end marathon comme celui-ci que l’équipe de Tromatic Studio a vécu tout récemment pour le 48h Film Festival de Montpellier. Restée à Tours, elle devait réaliser un projet historique avec un objet imposé : le saucission. C’est là qu’est né Histoire de Forme, « un grand père raconte à sa petite fille comment il a eu l’idée d’inventer les Zeppelins (ballons dirigeables)… grâce à un saucisson. »

Cette idée totalement hors du temps a plu au jury : franchement drôle et illustré par une bonne fournée d’effets spéciaux (explosions, sol qui se découpe…), le résultat repart avec le premier prix synonyme de ticket pour la finale mondiale d’Atlanta : « à Dijon on avait eu 4 prix mais pas celui du meilleur film, à Paris c’était vraiment difficile car il y avait 150 équipes… » se souvient Atalow, fier que son rêve d’aller aux Etats-Unis aboutiosse enfin. Et qui sait, peut-être qu’il pourra défendre une autre réalisation maison car il attend encore les résultats du 48h Film Festival de Lyon ce mercredi 19 novembre avant de concourir à Nancy : « une année, une équipe avait présenté 4 films » raconte-t-il avec envie.

Car le jeune homme n’en fait pas mystère : l’Amérique, ça le fait rêver. « La qualité graphique française est très connue aux Etats-Unis » nous dit-il. Mais Atalow pense aussi à la réalisation d’un premier long métrage : « le but de l’équipe actuelle, c’est aussi de la former en vue d’un autre projet. Pour ça, les 48h c’est très formateur, on apprend beaucoup de choses. L’équipe progresse même si on commence à arriver à nos limites. » Désormais bien repéré grâce à ses différentes participations aux concours de courts-métrages et son travail au quotidien, voilà donc notre tourangeau prêt à gravir une marche de plus. Une marche bien réelle, mais qu’il décorera sans doute de ses effets spéciaux maison.

Olivier COLLET

La chaîne YouTube de Tromatic Studio est accessible via ce lien.

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