Denis Schwok, businessman au service du rayonnement de Tours

Le président du directoire de Tours Événements fait le point sur la santé du parc expo et du Vinci, le calendrier des manifestations, ses finances et ses (nombreux) projets…

A choisir entre un congrès organisé par une grande enseigne de magasins de bricolage dans le grand hall du parc des expositions de Tours et un show de Florence Foresti au même endroit, Denis Schwok n’hésite pas à dire qu’il préfère la première option. A la tête de Tours Evénements qui a en charge l’accueil de salons, congrès et concerts sur le site de Rochepinard et le Palais des Congrès, voilà un homme qui aime parler de son business, de ses envies, de ses passions.

Aujourd’hui, le président de cette société à laquelle la ville de Tours délègue l’organisation de ses événements jusqu’en 2023 est à la tête d’une équipe de 74 personnes et qui a en plus tendance à s’agrandir. « Notre point fort, c’est notre cellule organisationnelle. Nous pilotons des événements de A à Z, de l’étude préalable à la mise en place. Nous avons encore fait deux embauches récemment. Il ne faut pas attendre que l’on nous appelle pour nous louer les halls mais faire les choses nous-mêmes. » Et Denis Schwok de noter que depuis la restructuration menée en 2011 (Regroupement du Vinci et du parc expo sans l’Office du Tourisme), le chiffre d’affaire a augmenté de 50% sur le Palais des Congrès « désormais bénéficiaire » et de 15% sur Rochepinard « qui a toujours gagné de l’argent. » Du coup les sommes reversées à la ville (une part des bénéfices) progressent.

La DreamHack du jeu vidéo, gros succès que Tours veut conserver à tout prix

Dans le détail, ce sont aujourd’hui plus de 230 manifestations qui sont organisées par Tours Evénements en une année, un chiffre qui a tendance à augmenter, les équipes travaillant déjà sur 2017 voire à une échéance de 4 ans sur certains points. « Notre travail, c’est créer de l’activité pour le grand public et les professionnels » ajoute Denis Schwok qui veut mettre l’accent sur le fait qu’il a réussi à convaincre les exposants de salons professionnels d’accueillir le grand public (comme le Mondial des Fleurs ou celui du Fromage) : « aujourd’hui, on fait 21 à 24 000 visiteurs au Salon de l’Auto. On pourrait en faire 50 000 en faisant venir 5 Ferrari de plus mais ce n’est pas le but parce que les concessionnaires seraient surbookés. Alors que leur objectif c’est de vendre des voitures, c’est un salon économique. L’an dernier, 400 véhicules ont été achetés en 4 jours. Sans compter les occasions et les camping car. Il y a des gens qui viennent sur ce salon pour essayer et acheter. C’est notre point fort. Chaque année, le public est attiré par la nouveauté. Pour 2015, Renault et Audi ont réussi à convaincre leurs sièges de présenter en avant-première de nouveaux modèles. Le Talisman de Renault, on ne connait même pas encore son prix. »

Denis Schwok le reconnait : aujourd’hui la concurrence est féroce pour pouvoir se vanter d’avoir les plus belles exclus. Un exemple qui a marché très fort dès sa première édition à Tours : la DreamHack, temple du jeu vidéo. « On a signé pour 3 ans mais on réfléchit déjà à la suite. Il faut proposer aux organisateurs une prestation pour leur donner envie de rester car d’autres les veulent quand ils voient que ça marche à Tours. Donc en 2017, la manifestation va déménager du Vinci au parc expo », histoire d’éviter que Paris ne la récupère et l’ajoute par exemple au calendrier du nouveau Bercy.

Les Anglais veulent copier le Grand Hall

Le Salon de l’Auto, la DreamHack… Grand public et populaires, ces rendez-vous fédèrent en Touraine et au-delà. Idem pour des locomotives comme la Foire (250 000 visiteurs) Ferme Expo (40 000) ou l’American Tours Festival en début d’été (37 000 entrées) : « pour 2016, le camping en face est déjà complet. Certains viennent des Etats-Unis » s’amuse Denis Schwok qui cherche du coup le meilleur plateau possible, notamment pour les concerts. Et de préférence des artistes qu’on ne verra qu’à Tours. A l’image de ce qui a été fait au printemps pour la 1ère Nuit Electro, il semble avoir les contacts pour cela : « c’est de l’investissement. Bien sûr ce ne sont pas des manifestations rentables tout de suite, il faut au moins dix ans pour installer quelque chose mais aujourd’hui entre le prix, la qualité de nos équipes ou les experts locaux avec lesquels on s’appuie pour la préparation on a les arguments. » C’est ainsi que des personnalités locales comme le fromager Rodolphe Le Meunier ou l’agriculteur Jean-Marc Mignaut collaborent avec Tours Evénements.

Autre chose dont Denis Schwok parle beaucoup, les courses Nascar : « comme l’American Tours Festival, ce sont des niches. Mais on essaie de rendre ça grand public, de créer de l’interactivité. Les prix peuvent paraître élevés mais c’est juste par rapport au plateau que nous proposons, unique en France. C’est une manifestation qui fait travailler beaucoup de personnes. Notre objectif c’est de remplir les hôtels de la région, que les exposants y trouvent leur compte. C’est également pour ça que nous cherchons à organiser de plus en plus de congrès. »

Ce qui l’intéresse aussi, c’est de faire venir des médias nationaux voire internationaux. Voilà pourquoi depuis un an il s’est adjoint les services d’une agence de communication parisienne : « l’an dernier, D8 est venue faire un reportage sur le Nascar. Pour le freestyle de moto on a eu TF1, France 2, France 3, Turbo… Tout ça fait parler de Tours. » Un rayonnement et une diversité du catalogue qui sont bons pour les affaires : « une entreprise de signalétique lumineuse présente sur le Nascar nous a par exemple demandé un grand stand pour le congrès des pompiers en septembre 2016. Il y a aussi cette société anglaise venue visiter le grand hall avec des architectes pour reproduire ailleurs ce type de salle modulable. »

De nouveaux concours internationaux sur les rails

Gardant un oeil sur ce qu’il se fait chez les voisins d’Orléans ou Angers, Denis Schwok s’estime au dessus de la concurrence (« on est en avance sur tout le monde »), ravi d’être en permanence sollicité pour des réservations de stands ou des créations d’événements (son téléphone a dû sonner une dizaine de fois en 2h). Et il a des idées : 2 nouveaux rendez-vous dans les cartons, peut-être dès 2016. Il espère aussi décliner le concept des « Mondial… ». Après le fromage et les fleurs, il voulait proposer celui de l’élevage pendant Ferme Expo, annulé à cause de règles d’hygiène complexes en ce moment (Clermont-Ferrand a eu le même problème). Mais pour le Salon du Chocolat début 2016 ce sera bon et un concours national de chocolatiers viendra s’ajouter au programme en attendant peut-être d’autres défis : « ils sont reconnus car nous sommes exigeants sur les candidats et les jurés. Au Mondial du Fromage c’était tous des Meilleurs Ouvriers de France. » Denis Schwok rêve même d’un grand salon gastronomique en lien avec la Cité de la Gastronomie. Un projet qu’il a présenté à Emmanuel Hervé qui pilote ce dossier et qui mérite encore d’être affiné. Bref, ambitieux, droit dans ses bottes, le président de Tours Evénements a toujours des cartes à sortir de sa poche. Il aime surprendre, quitte à dérouter. Mais il sait aussi qu’il sera toujours attendu au tournant…

Olivier COLLET

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