Iles Noires : Le campement de La Riche évacué entièrement

85 personnes bulgares vivaient ici.

Il y avait du monde ce jeudi matin aux Iles Noires. En arrivant sur place sur les coups de 9h, on retrouve en effet une quinzaine de policiers, des représentants de la Préfécture, de la ville de La Riche, de la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Sociale), mais aussi une petite dizaine de bulgares… Ces derniers vivaient encore ici la veille, dans des campements de fortune ou des caravanes.

Après une nuit où ils ont été pris en charge par le dispositif d’hébergement d’urgence de l’association Entraide & Solidarités, ils sont revenus sur site pour récupérer certaines affaires qu’ils avaient laissé la veille quand ils ont été priés de quitter les lieux. L’ambiance est plutôt calme devant les derniers baraquements encore debout. Du moins en apparence car la moindre petite tension peut faire dégénerer les choses. A notre arrivée, nous assistons d’ailleurs à l’arrestation d’un jeune homme de 16 ans qui se fera conduire au commissariat de Tours pour s’être rebellé.

Familles récupérant leurs affaires ce jeudi 16 mai matin

Si les policiers et les représentants publics sont présents dès le matin, c’est qu’ils procèdent au démantèlement des dernières habitations de fortune. Depuis plusieurs jours, le bidonville qui s’était installé ici s’est vidé ainsi peu à peu.

Sur les 85 habitants qui avaient été recensés, 42 sont accompagnés dans le cadre d’une Maitrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale et se sont vus proposer des logements fixes et une procédure d’accompagnement social. Pour la deuxième moitié, la situation s’annonce plus précaire. Une partie d’entre eux ont d’ailleurs quitté les lieux pour s’installer ailleurs dans l’agglomération tourangelle, dans un nouveau campement. Enfin pour la dernière quinzaine de personnes, ils vont rentrer dans les dispositifs d’urgence en attendant mieux. Cette situation inquiète les militants de RESF 37 qui réclament des situations durables. « C’est anormal de démolir ces habitations devant ces gens, alors qu’on leur à rien proposé de mieux » s’agace une militante sur place ce jeudi matin. A ses côtés, un homme qui possède un jardin voisin. « Ils ne dérangeaient personne, on échangeait avec eux, on s’aidait parfois même », témoigne-t-il.

Ici se trouvaient plusieurs habitations.

Pour les autorités, la vision est toute autre. « On ne peut laisser vivre des personnes dans ces conditions insalubres » témoignait il y a quelques semaines la Préfète d’Indre-et-Loire, lors d’une conférence de presse. Et cette dernière de saluer le travail d’accompagnement fait depuis un an.

Aujourd’hui, du côté des représentants des pouvoirs publics, on signale que les dernières familles présentes sont arrivées il y a peu, environ un mois et donc n’ont pas encore été intégrées au dispositif, mais on nous promet que ce sera fait. Quant au calendrier, plus précipité que ce qui avait été annoncé (La Préfecture avait évoqué le mois de juin ou septembre), on le justifie entre autres par la rixe qu’il y a eu il a une quinzaine de jours entre populations bulgares. « Ce fut violent, avec même des tronçonneuses de sorties, la situation devenait très tendue » nous explique-t-on.

Destruction d’une des dernières caravanes encore debout.

En attendant, à chaque départ les autorités ont procédé au démantèlement des parcelles et les habitations ont été détruites et les espaces sécurisés pour éviter de nouvelles installations. Reste une impression de fin du monde sur place avec des gravas qui s’accumulent et au milieu des chats, derniers habitants sur place, qui courent et serpentent entre les débris. Ce jeudi soir, le bidonville des Iles Noires n’existe officiellement plus.

Pour tout comprendre sur la situation, retrouvez l’ensemble de nos articles sur le sujet

Mathieu Giua

 

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