Tours Métropole : un budget sous contraintes

Et un gros défaut sur les investissements réalisés

Un an après sa création, Tours Métropole est toujours en phase de digestion de son nouveau statut et des transferts de compétences liées. Le vote du budget 2018 et les débats qui l’ont entouré l’ont montré ce jeudi soir.

La séance s’est ouverte par une inquiétude de Philippe Briand, le président de Tours Métropole. L’inquiétude en question c’est la contractualisation avec l’Etat qui oblige à une limitation de la hausse des dépenses de fonctionnements à hauteur 1,2%. Une véritable contrainte selon le président de Tours Métropole en raison du récent passage à ce statut de l’intercommunalité : « C’est une contrainte budgétaire lourde pour les collectivités comme la notre, qui viennent de franchir le cap, parce que l’installation d’un tel dispositif demande des moyens y compris humains que nous ne pourrons pas mettre en place ».

Conséquence de cet encadrement, qui demande à être affiné encore avec l’Etat explique Philippe Briand, les économies à faire cette année sur le fonctionnement sont de l’ordre de 4,5 millions d’euros. « L’environnement budgétaire n’est pas stabilisé » a poursuivi Philippe Briand. En cas de non-respect de cette règle de 1,2%, les collectivités devront payer une pénalité à l’Etat à hauteur de 75% des dépenses supplémentaires.

Un encadrement qui intervient donc au mauvais moment pour la métropole, dont les services ont du absorber de nombreuses nouvelles contraintes en un an, sans que les moyens humains suivent en conséquence nous explique-t-on.

73% des investissements non réalisés

L’autre point noir du budget, c’est le montant des investissements prévus en 2017 et non réalisés. Des reports à hauteur de 49 millions d’euros inscrits donc dans le budget 2018, soit 73% des investissements inscrits en 2017. « Il y a un problème dans la gestion » s’est exprimée l’élue socialiste Cécile Jonathan, « c’est dommageable pour la crédibilité de notre métropole ». Un point soulevé également par l’élu écologiste Didier Vallée pour qui « on ne peut pas afficher une ambition métropolitaine et ne pas faire les investissements que l’on inscrit ».

« Ce n’est pas glorieux et on ne masque pas les difficultés » leur a répondu Christian Gatard, le vice-président en charge des finances, tandis que Philippe Briand reconnaissait de son côté que « l’execution n’était pas pas bonne, c’est vrai », tout en justifiant ce chiffre important par l’importance de la charge du passage en métropole en 2017, « Je manque de moyens humains mais je suis bloqué en recrutement », mais aussi par des « difficultés de travail avec certaines communes dont les projets prennent parfois du retard » a-t-il déclaré.

Concernant les investissements 2018, 72,8 millions d’euros de dépenses ont été inscrits pour cette année (auxquels il faut ajouter le report). Les principaux postes concernés : le développement économique et politique agricole (10,2 millions), les ordures ménagères (10,1 millions), l’habitat (7,7 millions), les infrastructures (6,8 millions), les équipements sportifs (6,7 millions d’euros).

Dans le détail, le plan piscines avec le financement des piscines de Luynes et de Fondettes sera cette année à hauteur de 5,4 millions d’euros. 3,4 millions d’euros seront investis pour le nouveau centre de tri de l’agglomération, 2,2 millions d’euros pour le site Mame (dans le cadre de son rachat sur 10 ans), 1,1 millions d’euros pour le plan de mise en lumières du patrimoine de la ville de Tours et l’aménagement de la Villa Rabelais, 1,2 millions pour celui de la place Coty à Tours-Nord. Enfin 4,9 millions seront consacrés aux logements sociaux…

A noter que les investissements intégrés dans le transfert de charges avec les villes (voirie, éclairage public espaces verts…) s’élèveront à 19 millions d’euros.

Au total, le budget de la Métropole s’élève à 358 millions d’euros pour le budget principal, 126,8 millions pour le budget transports, 46 millions d’euros pour celui de l’assainissement, 30,9 millions d’euros pour le budget annexe de l’eau et 1,9 millions pour celui du crématorium.

La dette de la métropole s’élève de son côté à 401 millions d’euros contre 407 millions d’euros au 1er janvier 2017. La capacité de désendettement est elle de 8,29 années, une situation jugée satisfaisante, la fourchette communément admise pour une dette saine étant entre 8 et 11 ans.

Mathieu Giua

photo à la une : image d’archive

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