Les « Gilets jaunes » maintiennent leur campement au dépôt pétrolier de Saint-Pierre-des-Corps

Avec notamment des barrages filtrants.

 

Depuis le début du mouvement, le 17 novembre dernier, la zone du dépôt pétrolier de Saint-Pierre-des-Corps était un objectif fixé par les « Gilets jaunes », conscients de l’importance stratégique de l’endroit. Après plusieurs tentatives de blocage, empêchées par l’intervention des forces de l’ordre, les « Gilets jaunes » ont réussi à s’y installer en début de semaine.

Depuis ce lundi matin, ils organisent des barrages filtrants sur tous les accès menant à la raffinerie. Les chauffeurs des camions citernes (et seulement eux) sont alors bloqués une dizaine de minutes et doivent prendre leur mal en patience, souvent avec un café offert par les « Gilets jaunes ». « Dans l’ensemble ça se passe bien, les routiers sont compréhensifs et beaucoup partagent nos revendications », remarque une « gilet jaune » présente ce mercredi après-midi.

Afin d’être pleinement opérationnels, en deux jours, c’est toute une logistique qui a été mise en place. Ils sont une quarantaine à se relayer chaque jour et nuit. Une cabane a été montée à la hâte avec des palettes et des bâches, pour se protéger du froid et avoir un lieu de convivialité. Son nom : l’auberge des « Gilets jaunes », permet de faire la cuisine, avec un réchaud à disposition, de se reposer grâce à la banquette apportée. Autour un feu a été allumé pour aider à supporter les froides températures du début de semaine.

Des « Gilets jaunes » qui se disent plus motivés que jamais et prêts à passer à l’Acte V programmé samedi avec une nouvelle manifestation en centre-ville de Tours. Le discours du président Emmanuel Macron ne les a ainsi pas convaincu, loin de là même. Sur une affiche à l’entrée de l’auberge, une caricature d’Emmanuel Macron disant : « J’ai décidé de vous donner 100 balles et un mars » résume leur pensée. « Lundi je n’avais qu’une tablette de beurre dans mon frigo, avec ce qu’il a annoncé je vais pouvoir ajouter deux carottes » raconte avec ironie un retraité présent. « Il se fout de nous » poursuit son voisin. Encore une fois, tous ceux avec qui on échange, expliquent leurs difficultés quotidiennes, les fins de mois à boucler avec appréhension et toujours ce sentiment d’injustice et de mépris de classe.

Au loin un routier patiente puis repart avec sourire quand les « Gilets jaunes » enlèvent la barrière de fortune pour le laisser passer. Un geste répété plusieurs fois depuis le matin et qu’ils comptent bien renouveler encore plusieurs jours.

 

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