A EELV, la question de la candidature de Yannick Jadot peut se poser

Entretien avec David Cormand, secrétaire national du parti écologiste.

Suite à la victoire de Benoit Hamon dimanche à la primaire de la gauche vous évoque « une situation politique nouvelle », vous pouvez nous expliquer cela ?

Jusqu’alors, la ligne politique du Gouvernement n’était pas compatible avec l’écologie que nous défendons. Or, avec Benoit Hamon, c’est une toute autre ligne qui a gagné, ce qui n’est pas sans ouvrir des perspectives nouvelles, inespérées. On doit prendre tout cela en compte.  Je viens aussi aborder avec eux la question des parrainages nécessaires à cette dernière.

Pour se présenter à l’élection présidentielle, Yannick Jadot doit bénéficier de 500 signatures d’élus provenant d’au moins 30 départements différents. Les a-t-il ?

Nous avons renforcé le dispositif de collecte des promesses de parrainage. Si on maintien à ce rythme-là, nous devrions avoir 550 promesses de parrainage d’ici la fin février.

J’ai lu dans le quotidien Le Monde du mercredi 1er février ces propos de Noël Mamère : « Hamon nous a siphonnés. Il faut maintenant se poser la question de la pertinence d’un candidat écolo à la présidentielle ».  Un candidat écolo à la présidentielle, c’est encore pertinent pour vous David Cormand ?

Tout va dépendre de Benoit Hamon. Soit celui-ci choisit de retourner dans le lit du PS à l’ancienne. Soit il choisit de continuer dans la direction qui est la sienne depuis qu’il s’est porté candidat aux primaires de la Belle Alliance Populaire, qui fait une large part à l’écologie. Si c’est la deuxième option qui prévaut, la question de la candidature de Yannick Jadot se pose. Après, il faut aussi que Jean-Luc Mélenchon accepte d’envisager de faire le choix de cheminer ensemble. Il ne suffit pas de gagner la présidentielle, encore faut-il pouvoir compter sur une majorité parlementaire sincère à l’Assemblée nationale, ce qui suppose une plateforme législative.

Cécile Duflot qui félicite Benoit Hamon et se félicite de sa victoire, vous en pensez quoi ?

Cécile Duflot a le même positionnement que Yannick Jadot et moi. Si la primaire de la Belle Alliance Populaire avait été gagnée par un candidat représentant la ligne gouvernementale de ces cinq dernières années, elle se serait moins félicitée…

Cela n’a rien à voir avec le fait qu’elle lorgne sur une circonscription que la victoire de Benoit Hamon lui permettrait d’obtenir, ceci pour rester députée ?

Si le souci de Cécile Duflot était de se garantir une carrière confortable, elle n’aurait pas quitté le Gouvernement. Cécile Duflot n’est pas opportuniste, contrairement à ceux qui ont quitté EELV pour entrer au Gouvernement…

J’ai pris connaissance des premières mesures écologistes de Yannick Jadot pour l’élection présidentielle 2017. Qu’est-ce qui, dans tout cela, est primordial pour vous, David Cormand ?

Pour moi, la question majeure est celle de la transition énergétique. La France est prisonnière d’un modèle qui la rend dépendante énergétiquement parlant. En outre, ce modèle pose deux types de problèmes : celui de la sécurité ; celui de la viabilité économique, qui n’existe pas. Je fais référence aux EPR. Engager la transition énergétique permettrait par ailleurs de créer de l’emploi.

Si vous me le permettez, j’aimerais aussi insister sur le renouvellement démocratique porté par les propositions de Yannick Jadot. Yannick Jadot propose de renforcer le rôle du Parlement, ce qui passe nécessairement par le retour de la proportionnelle.

Propos recueillis par Samuel Bon

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