Production de vaccins anti-Covid : dans les coulisses de Recipharm à Monts

L’usine tourne 24h/24 pour fabriquer des flacons de Moderna.

Ce matin, nouvel exercice de communication gouvernementale en Indre-et-Loire, avec visite de Ministre ou secrétaire d’Etat, rituel quasi hebdomadaire en ce moment. Le gouvernement avait dépêché Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat à l’économie et aux finances, chargée du renforcement des moyens de production des matériels liés à la santé : masques chirurgicaux, respirateurs, et bien sûr vaccins, l’objet de sa visite matinale.

En effet, le site Recipharm de Monts, spécialisé dans le remplissage aseptique, a été choisi avec une autre usine Recipharm espagnole comme site de production du vaccin Moderna contre la Covid-19. C’est sur ce site que démarre cette semaine la production de 50 000 premières doses, pour un rythme de croisière qui sera atteint à la mi-mai de 250 000 doses hebdomadaires. 

Un processus simple en apparence mais demandant énormément de maîtrise technologique. En effet il s’agit de traiter les concentrés d’ARN messager reçus d’une usine de production suisse, enfermés dans des cassettes sécurisées à -70 degrés celsius dans de la carboglace, puis stockés dans 16 super-congélateurs avant une dilution selon des normes très précises. Dernière étape : la mise en flacon. Tout le processus étant réalisé dans un environnement parfaitement stérile. Une fois ces opérations réalisées, les stocks de vaccins sont prêts à être expédiés et administrés.

Alors que l’agrément de l’ANSM sera délivré mi-mai pour la distribution des vaccins actuellement en production, tout va très vite. Cette chaîne de production qui prend habituellement 18 mois pour être opérationnelle a été mise en service en seulement 4 mois, Recipharm recrutant au passage près de 100 nouveaux collaborateurs pour supporter les cadences de production d’une usine qui va fonctionner 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 dans les prochains mois.

Engageant près de 50 millions d’euros pour cette chaîne, Recipharm est aidé par près de 35 millions d’euros de l’Etat qui souhaite voire les moyens de production nationaux perdurer, pour lutter contre d’éventuelles futures pandémies. Même si l’intention gouvernementale de préservation des moyens sur long terme est louable et nécessaire, on peut s’interroger tout de même sur l’allocation d’une aide si conséquente à une entreprise dont le marché est captif et les bénéfices pré-Covid déjà confortables (1,4 milliard d’euros en 2020).

Pascal Montagne

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