[Sans filtre] Confinement en Touraine : les éleveurs laitiers contraints de réduire la production

La Laiterie de Verneuil doit s’adapter à la situation.

On ne compte plus les conséquences économiques du confinement. Entreprises fermées, salariés au chômage partiel, chantiers à l’arrêt… Dans l’agriculture, l’activité se poursuit mais les débouchés peuvent manquer. Ou l’organisation se complexifier. Ainsi la viticulture se trouve confrontée à un problème de stockage avec l’effondrement des ventes et des maraîchers qui travaillent en grande partie avec la restauration ont dû réorienter leur production vers les particuliers en urgence en trouvant des solutions.

Des emballages qui manquent

Le secteur laitier n’échappe pas à la règle. Pour la Laiterie de Verneuil installée dans le Lochois en Sud-Touraine, 40% de la production part vers la restauration collective ou les restaurants, « une partie qui a complètement disparu » observe, président de la filière laitière à l’échelle régionale et président de ce regroupement de producteurs locaux. « On a aussi une part de nos clients de l’agroalimentaire qui ont baissé leur production » dit-il. Donc fini les envois de beurre en portion de 25kg, pareil pour la poudre de lait souvent exportée dont le prix a baissé de 30%. Petit espoir : « On commence à entrevoir des signes de reprise dans certains pays. »

En attendant, il faut trouver des solutions car les vaches continuent de produire du lait… d’autant qu’avril et mai sont les mois où la quantité qui sort de leurs pis est la plus importante. Réorienter le marché de la restauration vers la vente directe ou les supermarchés ? Pas si simple… Par exemple, les emballages viennent à manquer : « Nous sommes à flux tendus, nos livraisons ne sont pas considérées comme prioritaires. Il nous est arrivé de manquer de pots pour la crème » déplore Philippe Bruneau.

Des embauches d’intérimaires à Verneuil

Alors Verneuil fait comme la plupart des laiteries en France : elle demande aux éleveurs de baisser la production, en l’occurrence -4%. « Il y a plusieurs solutions envisageables comme le départ de certains animaux en fin de carrière, la réduction des compléments alimentaires ou rallonger le repos des vaches entre deux vêlages. Globalement ils ont pris compris l’objet de notre demande et appliquent souvent plusieurs mesures en même temps » éclaire le président de la coopérative tourangelle.

Pour les professionnels la situation est frustrante « car on était en progression après la crise des années passées » nous dit Philippe Bruneau, « inquiet » si ce nouveau coup d’arrêt dure plusieurs mois. Parmi les risques : que les acheteurs attendent, attendent, attendent… Jusqu’à ce que producteurs et laiteries baissent les prix, contraints et forcés. D’autant que le stockage est complexe, et peu rentable. Cela dit, pour l’instant, la filière semble tenir le choc. A Verneuil, on applique les règles de distanciation sociale et on a embauché des étudiants intérimaires pour remplacer les 7 à 8% de personnels absents. Les salariés voient également leur température contrôlée.

Olivier Collet / Photos : Delphine Nivelet

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