[A chaud] 11 propositions tourangelles contre les violences conjugales

Elles ont été présentées ce jeudi à la préfecture d’Indre-et-Loire.

Le gouvernement organise en ce moment un Grenelle pour lutter contre les violences conjugales, autrement dit un grand événement pour réfléchir aux solutions à apporter à ces drames qui touchent en particulier les femmes. L’Indre-et-Loire s’est associée à l’initiative en organisant un Grenelle local ce jeudi 19 septembre à Tours, en présence de représentants des forces de l’ordre, du procureur de Tours, d’élus ou encore d’associations. Seulement une matinée pour envisager des actions. Un peu court pour une partie des personnes présentes… Mais suffisant pour élaborer des propositions qui vont être étudiées, remontées à Paris et pourquoi pas testées dans le département. Nous avons assisté à la restitution des ateliers, voici ce qu’on a entendu :

Nadine Lorin, délégué départementale aux droits des femmes :« Il faut améliorer la sécurité des femmes, même de celles qui ont quitté leur compagnon. Les fémincides ne surviennent pas forcément lors de crises mais parfois beaucoup plus longtemps après. La séparation ne les empêche pas. Nous sommes par exemple intéressés pour tester les dispositifs anti-rapprochement que le gouvernement envisage de mettre en place (une sorte de bracelet électronique qui alerte si le conjoint ou ex violent s’approche de la victime alors qu’il n’en a pas le droit, ndlr). Il faut également continuer le suivi des auteurs après leur sortie de prison. »

Le manque de moyens a été abordé : « En 3 ans le nombre de prises en charge de femmes a augmenté de 70% mais avec le même nombre de professionnels ce qui entraîne des délais d’attente. Nous devons trouver des solutions d’hébergement pérennes et sécurisées pour les victimes qui quittent le domicile. Les hôtels ce n’est pas possible, surtout avec des enfants. A une époque nous avions un dispositif d’accueil en famille, des familles formées, et cela fonctionnait bien. On pourrait réfléchir pour le faire de nouveau. »

Autre problème identifié par Nadine Lorin : le prix des dépenses médicales… « Aujourd’hui les violences conjugales ne sont pas considérées comme un problème de santé, donc les soins ne sont pas remboursés, sauf pour les mineurs. Les victimes sont obligées de les faire passer sur d’autres types de soins. »

Les personnes participant à ce Grenelle local ont aussi proposé :

  • La mise en place de coffres forts ou de coffres forts numériques pour que les victimes stockent leurs papiers personnels sans avoir besoin de retourner à leur domicile si le conjoint violent y vit toujours
  • La nomination d’une personne référente pour suivre chaque femme victime
  • Ne pas saupoudrer les moyens entre les structures pour plus d’efficacité
  • Lancer une campagne de communication pour faire connaître le 39 19
  • Reconnaître les enfants comme victimes lors des procès au pénal, en raison de leur traumatisme psychologique
  • Mettre en place des lieux pour organiser les passations de garde entre parents afin que cela se déroule sans accros
  • Former les personnels éducatifs à l’écoute des enfants
  • Renforcer la sensibilisation aux violences conjugales lors de la Journée d’Appel et de Préparation à la Défense, créer un module dédié dans le futur Service National Universel, mettre en place des binômes d’enseignants mixtes pour parler de ces questions avec les classes
  • Créer un label pour récompenser les établissements scolaires qui mettent en place des solutions originales pour sensibiliser les jeunes à ces questions

Une restitution plus complète sera disponible d’ici le 25 novembre, date de fin du Grenelle et surtout Journée de lutte contre les violences faites aux femmes.

Olivier Collet

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