Une maison de retraite pour chèvres à Nouans-les-Fontaines

Une centaine d’animaux y coulent des jours heureux.

C’est une commune située au carrefour des départements de l’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et de l’Indre, au cœur du Lochois et à quelques minutes de Montrésor… A Nouans-les Fontaines, Alexandra Dupont élève une centaine de chèvres dont le lait sert à la fabrication de fromages bio vendus sur place ou à des AMAP, 5 d’entre elles étant situées en région parisienne.

Créée il y a 7 ans, sa ferme s’est enrichie d’un refuge, en mars 2014 : Les Croq’Epines. « Pour moi c’était impossible d’envoyer les chevreaux à l’engraisseur et les chèvres improductives à l’abattoir » nous explique l’agricultrice. Pour les mâles qui ne font naturellement pas de lait et les femelles qui ne produisent plus, elle a donc imaginé cette structure capable de leur offrir une vie sereine jusqu’à leur mort naturelle « mais je n’y accueille que les chèvres de mon exploitation » précise-t-elle, car les demandes pourraient vite s’accumuler.

« Je cherche à promouvoir un autre type d’élevage, plus respectueux » plaide Alexandra Dupont qui a rassemblé plus de 80 animaux castrés, handicapés ou en retraite en un peu moins de 5 ans. Un chiffre amené à augmenter car ses premières chèvres vont bientôt atteindre l’âge de 8 ans / 8 ans et demi et se tarir. Sauf que la fin de leur période de production de lait ne signifie pas du tout que leur mort approche puisqu’une chèvre peut vivre 12 à 14 ans.

Malgré une vingtaine de décès d’animaux par an, l’éleveuse caprine est amenée à voir la population de son refuge progresser de manière conséquente dans les années qui viennent. Cet hiver, elle entreprend donc de trouver le moyen de faire perdurer cette partie de son activité. Car s’occuper de deux troupeaux au lieu d’un pèse sur les comptes de l’exploitation : « comme le refuge est adossé à la ferme, il n’est pas éligible aux subventions et ne fonctionne qu’avec des dons ou des parrainages d’animaux par des particuliers » note Alexandre Dupont.

Des boucs au chômage qui veulent brouter

De grandes associations comme la Fondation 30 Millions d’Amis ou la structure de Brigitte Bardot ayant refusé d’aider la Tourangelle, elle se tourne aujourd’hui vers le financement participatif. Objectif : récolter 45 000€ qui serviront notamment à acheter une remorque et à embaucher une personne salariés dédiée au refuge. Son rôle : s’occuper des animaux malades ou en fin de vie mais aussi trouver des activités aux 60 boucs en pleine force de l’âge… « Ils ne demandent qu’à sortir, on pourrait donc les utiliser en écopâturage, pour débroussailler des terrains appartenant à des propriétaires privés ou des collectivités. »

 

Très en vogue en ce moment, l’écopâturage consiste à laisser des chèvres (ou des moutons) sur un terrain le temps nécessaire pour que les végétaux envahissants qui y sont présents finissent dans le ventre des bestioles, avec l’avantage que les animaux accèdent parfois sans problème à des endroits difficiles d’accès pour les humains et leurs machines. Alexandra Dupont a déjà tenté l’expérience avec l’Institut Médico-Educatif de Mareuil-sur-Cher, et ne demande qu’à multiplier les contacts : « les enfants ont adoré et les agents d’entretien étaient ravis car cela a permis de nettoyer une zone située autour de la station d’épuration. Je voudrais maintenant relancer cela de façon plus structurée et professionnelle avec un chevrier attitré. »

En plus de servir au transport des animaux, la bétaillère que l’agricultrice envisager d’acheter pourrait être utilisée comme abri nocturne entre deux sessions de broute. Une clôture électrifiée mobile sera également acquise afin d’encadrer les boucs et éviter qu’ils divaguent. « Ce projet est viable » assure Alexandra Dupont. Elle a jusqu’à fin mars pour rassembler la somme nécessaire pour le faire démarrer officiellement.

Olivier Collet

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