Incendie du Pont de Verdun : que faisait ce tas de bois au bord des rails ?

Nous avons cherché à comprendre pourquoi la SNCF avait entreposé des traverses sous l’édifice.

Dans la nuit du vendredi 10 juillet au samedi 11 juillet, un stock de traverses que la SNCF entreposait sous le Pont de Verdun à Tours s’est enflammé endommageant grandement les caténaires et fragilisant la structure de l’édifice. Depuis, le trafic des trains est interrompu tout comme la circulation routière et celle des trams au dessus du pont. La ville est donc coupée en deux à cause de la fermeture de cet axe et, forcément, on cherche les responsabilités dans cette affaire.

Selon les premiers éléments, un vigile aurait aperçu des individus en train de jeter des pêtards par dessus le parapet du pont ce qui pourrait avoir déclenché le feu. Mais ce qu’on peut aussi légitimement se poser comme question c’est : pourquoi la SNCF a-t-elle laissé ce matériau à cet endroit, qui plus est s’il est vulnérable ?

Ce mercredi, le service de presse de la compagnie, sur les dents depuis le sinistre, nous a apporté un éclairage. Ces derniers temps, l’entreprise menait un chantier de modernisation des voies et du ballast sur ce secteur avec notamment l’installation de nouvelles traverses (ces bandes de bois ou de béton posées sous les rails). Des travaux qui se font par étapes et qui nécessitent d’entreposer du matériel. Selon toute vraissemblance, ce dernier n’a donc pas été oublié là par des ouvriers. Il s’agit de traverses en bois retirées des rails et prêtes à être dirigées vers une usine de traitement. Des déchets industriels en somme. Mais des traverses neuves faisaient également partie du lot.

Pourquoi sous le pont ? Parce que cela permet notamment de les protéger. Et que normalement ce matériel ne s’embrase pas comme ça. Le bois est traité aux hydrocarbures pour résister, comme le sont aussi des bateaux de Loire, par exemple. Un argument qui renforce donc un peu plus l’hypothèse criminelle d’autant que la SNCF nous explique qu’elle savait depuis longtemps qu’il y avait des intrusions sur ce site au bord des rails puisqu’il y a des tags ou des déchets. Plusieurs plaintes avaient été déposées.

Nous avons également interrogé des syndicats de cheminots pour savoir s’ils confirmaient l’existence de telles pratiques de stockage en cas de chantier ou si l’entreprise avait tendance à faire preuve de négligence en oubliant des stocks au bord des voies. Tous nous ont confirmé que ce n’était pas rare et plutôt normal et qu’en général les équipements ne restaient pas des lustres. En revanche, il y a peut-être une réflexion à entamer sur la sécurité des accès aux rails… Surtout si les problèmes étaient connus de longue date… En attendant, l’enquête judiciaire suit son cours.

Olivier COLLET

Le point sur le trafic :

TOURS -SAUMUR

La circulation ferroviaire reprend en matinée et en fin de journée avec un temps de parcours allongé de 30 à 40 minutes en raison d’un passage des trains à vitesse réduite pendant la durée des travaux et d’une modification de l’itinéraire habituel (via Saint Pierre des Corps). La gestion du trafic avec une partie de la signalisation habituelle, ne permet pas le passage de plus de 4 trains par heure uniquement sur les pointes du matin et de fin d’après-midi. Pour permettre la poursuite de la remise en état des voies, la liaison Saumur – Tours ne sera pas assurée entre 9h et 17h. Les trains circulent de Saumur à Nantes.

TOURS – LE MANS

Le service ferroviaire reste interrompu entre Tours et Château-du-Loir. Un service d’autocar assure la liaison sur cette partie du parcours. Les trains circulent entre Château-du-Loir et Le Mans.

La reprise des circulations ferroviaire entre Tours et Le Mans est prévue vendredi en fin de journée si le passage des trains est à nouveau autorisé sous la partie nord du pont endommagé.

TOURS – VENDÔME (TER)

La liaison ferroviaire reste fermée entre Tours et Vendôme (TER). Un service de substitution par autocar est proposé aux voyageurs.

SNCF attire l’attention de ses clients sur le fait que la capacité de transport des autocars est restreinte et que les temps de parcours routiers sont supérieurs à ceux réalisés en train. Il est donc prudent, pour toute correspondance ultérieure, de prendre en compte ce paramètre.

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