Davy et Baptiste vont porter leurs déchets pendant un mois… et se transformer en poubelles vivantes

Une grande opération tourangelle de sensibilisation à la réduction des déchets.

Aujourd’hui quand tu manges une glace, tu jettes le papier à la poubelle. Après avoir acheté un pantalon, tu jettes l’étiquette et le sac du magasin à la poubelle. Quand un parti politique te tend un flyer dans la rue, tu le jettes à la poubelle. La dernière publicité de la voyante du quartier laissée dans ta boîte aux lettres, tu jettes à la poubelle. La banane que tu n’as pas mangée assez vite, aussi. Jeter à la poubelle, c’est facile. Il faut juste penser à la vider de temps en temps (sinon, ça pue, et bonjour les mouches)…

Pour Davy Cosson et Baptiste Dubanchet, les semaines qui vont suivre ne vont pas être aussi simples… Ces deux jeunes gens qui habitent Fondettes vont vivre avec l’intégralité de leurs déchets pendant un mois. Du 1er au 31 mai, ils ne jetteront rien et garderont tout dans leurs poches. A une différence près :

  • Fondateur de la société Kiwi Nature (qui organise des formations sur les plantes), Davy va consommer comme un français moyen : il produira environ 1kg de déchets par jour
  • Salarié de la Ressourcerie La Charpentière et connu pour avoir traversé l’Atlantique en pédalo en consommant uniquement des produits « périmés » (mais encore bons en réalité) Baptiste va tenter de tendre vers le zéro déchet

« On a pris ça comme un jeu, en s’inspirant du défi d’un Américain, Rob Greenfield » nous explique Davy à quelques jours du début de cette aventure baptisée « Poubelle la vie, le défi » qui fait écho à une série tourangelle du même nom racontant la vraie vie de poubelles installées Rue Bernard Palissy à Tours.

Les deux jeunes tourangeaux s’attendent à ce que ce soit « aussi dur pour l’un que pour l’autre. » Dur pour Baptiste au début, parce que manger une pizza sans produire de déchet implique de la faire soi-même en achetant tous les ingrédients en vrac. Dur pour Davy à la fin, quand il devra porter près de 30kg de déchets sur lui et se déplacer avec. Son défi : réussir à grimper en haut de la Tour Eiffel avec sa combinaison-poubelle.

Garder sur soi 1kg de déchets chaque jour implique une certaine organisation. Pour ça, Davy sera équipé d’une combinaison créée par une couturière locale : un bleu de travail avec de grandes poches transparentes pour y mettre canettes, emballages et autres détritus. Même les épluchures ? Non. « On va les remplacer par des copeaux de bois d’un poids équivalent pour éviter les odeurs » rassure Davy.

Tout de même, le jeune homme va grossir à vue d’œil. Sa combi, il compte la porter 3 à 5h par jour : « à la fin du mois je serai handicapé, je ne pourrais plus me gratter le nez ou monter dans une voiture. » Pour le fun et pour faire parler du défi, il compte la mettre pour faire des courses, sortir dans un bar ou prendre le tram… Quitte à se faire virer. Les 25 et 26 mai, il présentera son accoutrement aux visiteurs du 2ème festival de la permaculture qu’il organise à Fondettes.

Pendant ce temps, Baptiste devrait pouvoir vivre une vie paisible… : s’il réussit à refuser les flyers dans la rue, à limiter les tickets de caisse et à ne pas craquer pour une paille en plastique Place Plum’ il se sentira tout léger le 31 mai. Sauf si d’ici là il crève à vélo, que sa chambre à air n’est pas réparable et qu’il doit la porter autour du cou…

Mais pourquoi font-ils tout ça ?

« L’objectif c’est d’avoir une image choc à la fin. Imaginez si ça ce sont juste mes déchets d’un mois ce que cela peut représenter dans le monde entier avec 7 milliards d’humains. On va aussi tenir les comptes, et démontrer que consommer zéro déchet c’est moins cher. Par exemple, le bio est vendu avec énormément d’emballages, donc c’est plus cher. Quand on sait ça, on comprend que les gens ne mangent pas bio. »

Davy Cosson

Tout au long du mois de mai, Davy et Baptiste feront des points réguliers sur l’évolution du projet via des vidéos sur Facebook, avec au passage des conseils pour réduire ses déchets (fabriquer ses produits d’entretien, par exemple).

A la fin, ils rejoindront Paris pour tenter de gravir la Tour Eiffel avec les ordures accumulées depuis le 1er mai. Une action choc et ludique pour diffuser un discours écolo essentiel : montrer que chacun peut faire quelque chose pour la planète. « Il est facile de passer d’1kg de déchets par jour à 500g. Le plus dur, c’est de passer de 500g à 0 » plaide Davy qui ne veut pas à tout prix convaincre la France entière d’aller d’un coup vers le zéro déchet mais au moins de l’encourager à consommer de manière plus responsable. De prendre conscience de ses actes.

Olivier Collet

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