A Tours, les Cogitations Citoyennes veulent rénover la démocratie locale

Et préparent un projet pour les élections municipales de 2020.

Comment rénover la démocratie ? Vaste question, mais ô combien importante, la crise des « Gilets jaunes » qui secoue le pays ces dernières semaines, en étant une nouvelle preuve.

Depuis l’été 2017, c’est en partie pour répondre à cette question que le collectif des « Cogitations Citoyennes » s’est créé. Sous l’égide des deux élus écologistes de la Métropole, Emmanuel Denis et Didier Vallée, c’est d’abord pour faire un bilan du mandat en cours que les premières réunions ont été organisées. « Le but était de préparer la suite parce que les politiques locales menées ne prennent pas en cause la triple crise écologique, sociale et démocratique » explique Emmanuel Denis.

Répondre à la « crise écologique, sociale et démocratique »

Avec l’envie de réfléchir à un projet de territoire, mais aussi de le construire en dehors des cercles habituels d’élus et de militants politiques, les Cogitations citoyennes, sont nées avec l’idée d’ouvrir les réflexions à un maximum de monde, avec des personnes « en dehors des partis ».

Depuis, à raison d’une réunion toutes les 6 semaines en moyenne, les Cogitations citoyennes ont réussi à intriguer et fédérer et revendiquent aujourd’hui 250 membres. Répartis dans des « cercles », au nombre de 12 pour répondre à l’ensemble des compétences de la Métropole, les membres travaillent à mettre en place une cinquantaine de propositions, qui serviront de base à l’élaboration d’un programme pour les Municipales de 2020.

Parmi ces propositions, certaines ont été dévoilées la semaine dernière, sur le thème de la démocratie locale justement. Les membres des Cogitations citoyennes avancent notamment l’élaboration d’un budget participatif afin de renforcer les conseils de quartiers qu’il estiment insuffisamment dotés aujourd’hui (80 000 euros par an pour l’ensemble des 8 conseils à Tours). Ce budget participatif s’éleverait à 5% du budget d’investissement de la ville (environ 1 million d’euros), afin de faire émerger « de vrais projets portés par les citoyens ».

Le droit d’interpellation : un RIC local

Autre mesure retenue, la tenue de forums ouverts, réunissant sur une journée tous les acteurs d’une thématique précise ou d’un projet. Enfin dernière proposition dévoilée, et non des moindres, la mise en place d’un « droit d’interpellation », déclinaison locale du RIC (Référendum d’initiative populaire) réclamé par les « Gilets jaunes ». Un dispositif encadré et en plusieurs étapes : une pétition répondant aux compétences de la commune, pour demander l’adoption ou le retrait d’un projet, qui doit réunir 2000 signatures en 6 mois. Si c’est le cas, le sujet sera débattu en Conseil municipal et adopté éventuellement par le maire. Si ce n’est pas le cas, une votation citoyenne aura lieu, avec un seuil d’adoption correspondant au nombre de voix récoltées par la majorité municipale aux élections précédentes.

Des propositions ambitieuses donc, bousculant les fonctionnements actuels de la démocratie locale. Reste la question de le faire appliquer et avant cela de se faire élire donc. Cela passera également forcément par des discussions préalables avec les autres forces de gauche. Et à cette question Emmanuel Denis de se montrer clair : « Nous y viendrons le moment venu, mais le plus important c’est de construie un projet. »

Mathieu Giua

 

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