[Le Grand Tuto] Tout savoir sur le compost dans Tours Métropole

C’est facile, gratuit et écolo.

Amis des vers de terre, bonjour !

Vous trouvez dommage de jeter à la poubelle les épluchures de pomme de terre, les coquilles d’œuf et les croûtes de fromage ? Vous avez besoin d’un terreau pour votre jardin ou le cactus fraîchement récupéré au CCC OD ? Vous rêvez de créer tout un écosystème en bas de votre immeuble ? Il y a une appli… euh, une solution pour ça : LE COMPOST !

« Quand certains jeunes découvrent qu’on donne gratuitement des composteurs, ils nous disent que c’est génial ce qu’on a inventé » s’amuse Jean-Louis Brasero, Mr Gestion des Déchets à Tours Métropole. Pourtant, vos grands-parents, vos arrières grands-parents, leurs tantes et leurs oncles faisaient déjà du compost. C’est juste qu’avec l’arrivée des poubelles à la maison, on a parfois oublié comment ça fonctionnait. Alors qu’en vrai c’est super simple et ça peut éviter 80kg de déchets par an à une famille qui mange beaucoup de légumes frais. Génial ? Oui. Relou ? Même pas. Pour vous en convaincre, on a demandé à Jean-Louis Brasero de nous organiser un cours privé avec Jonas Manchini, Ambassadeur du Tri de l’agglo, spécialiste du compost, et qui en parle avec passion.

 

  • Vous aiguisez ma curiosité, vous m’en dîtes plus ?

Pour faire du compost, on peut utiliser plein de trucs : des épluchures (pomme, poire, clémentine, orange, patates, courgettes…), des coquilles d’œuf, des croûtes de fromage, des noyaux de cerise, des filtres à café, des plantes mortes… Pas de viande, sauf si votre bac est déjà bien rempli. Et pas d’os, jamais. Pareil pour la litière du chat ou tout ce qui ressemble de près ou de loin à une crotte. Les noyaux d’avocat vous pouvez, mais ils ne se décomposent pas donc ce n’est pas la meilleure idée du monde. En revanche pas de problèmes pour les coques de noix ou de noisettes. Le pain aussi, mais en petits bouts : « pour les bestioles, un morceau de pain ça représente un immeuble, elles vont donc mettre du temps à le grignoter » commente Jonas Fanchini.

  • D’accord, je vais garder mes épluchures. Mais j’en fais quoi après ?

D’abord vous les déposez dans un seau fermé chez vous, votre cuisine par exemple. Qu’il reste fermé c’est important pour éviter les mauvaises odeurs et les bestioles. Si vous êtes plusieurs à la maison, il sera vite rempli. Sinon, ne le laissez pas traîner plus d’une semaine, vous risquez de le regretter.

Une fois ce seau plein, apportez-le dans le bac à compost qui se trouve à l’extérieur, en y ajoutant de préférence un peu d’eau, en particulier l’été. Attention : « ce n’est pas une simple poubelle » prévient Jonas Fanchini. En clair : d’abord vous versez vos déchets dans le compost puis vous y rajoutez IMPERATIVEMENT du broyat (agglomérat de bois) pour apporter du carbone, gaz nécessaire à la décomposition. En gros, ajoutez un tiers de seau de copeaux. Puis MELANGEZ. Ça aussi c’est essentiel pour que l’écosystème se porte bien. Et une fois par semaine, prenez le temps de « brasser » l’ensemble du bac, pour que son contenu soit homogène. Pas de stress ! « Ça prend 30 secondes » assure Jonas Fanchini. Et il vous suffira d’une petite bèche ou d’une fourche pour réaliser l’opération.

Le compost de la Jeune Chambre Economique de Touraine.

  • Et après je fais quoi ?

Une fois que votre bac est plein, en général au bout d’un an, laissez-le macérer tranquillement pendant une année de plus pour avoir un terreau de bonne qualité sans « grumeaux ». Les vers, araignées, champignons, bactéries et virus se chargeront du travail pour vous (surtout l’été, l’hiver ils bossent beaucoup moins vite). Vous pourrez néanmoins continuer d’apporter vos déchets verts dans un autre bac. Notons tout de même qu’au bout de 3 à 6 mois, il est possible d’épandre le compost sur de la terre (dans le jardin par exemple), et au bout de 7-8 mois de le déposer au pied d’une culture.

 

  • Je trouve ça génial. Comment avoir un composteur ?

Ça dépend d’où vous habitez… Si vous avez une maison avec un jardin d’au moins 50m², vous pouvez passer un coup de fil au 02 47 80 12 12 et prendre rendez-vous pour récupérer un composteur Rue Cugnot à Joué-lès-Tours lors des distributions (gratuites) organisées le dernier vendredi de chaque mois. Sachez que vous n’êtes pas seuls : 20 000 composteurs sont déjà répartis dans les 22 communes de l’agglo. Il vous faudra simplement prouver votre motivation, et expliquer ce que vous comptez faire de votre terreau une fois produit pour obtenir le précieux équipement. Cela demande donc d’avoir quelques notions de jardinage, ou des copains qui ont des fleurs.

Si vous habitez en immeuble, c’est un peu différent. L’idéal c’est de convaincre vos voisines et vos voisins de faire comme vous. Cela vous permettra de réclamer un composteur partagé, en appelant le même numéro (02 47 80 12 12). Vous pourrez alors faire la connaissance de Jonas, qui viendra chez vous pour vérifier qu’il est possible d’y installer 3 bacs : 2 pour laisser macérer les déchets, et un troisième pour le broyat offert par Tours Métropole et réapprovisionné dès que la caisse en bois est vide. Protégés par des cadenas, ces composteurs ne sont accessibles qu’aux habitantes et habitants qui ont prouvé leur motivation et ce afin d’éviter d’y retrouver des canettes ou autres cochonneries qui n’ont rien à y faire.

Histoire que personne ne se plante, Jonas vous fera un cours sur place au moment de la mise en place du dispositif, l’occasion d’apprendre par exemple qu’un bac fait autour de 600l. Vous pouvez aussi imprimer cet article et le relire chaque soir avant de vous endormir jusqu’à l’apprendre par cœur.

  • Mais du coup on le pose où ce composteur ? Dans le cave ?

Bah non. Dehors ! De préférence dans un endroit un peu ombragé pour apporter un peu d’humidité, et quoi qu’il advienne sur une surface naturelle (herbe, terre, sol en gravier…) afin que les petits vers remontent vers ce garde-manger mis gracieusement à leur disposition. Une contre-indication : pas de bacs de compost près d’un arbre à épines (genre pin ou sapin) car ils appauvrissent la terre.

 

  • C’est un peu complexe tout ça, non ?

Non, cela nécessite juste une implication collective et un investissement régulier avec un projet naturel. Il faut en général 3 à 5 mois pour implanter un composteur collectif en résidence après le 1er coup de fil à Tours Métropole. On en trouve 6 aujourd’hui dans l’agglo (Paul Bert, Place de la Victoire, Champ de Mars…) et une demi-douzaine d’autres sont en cours d’installation.

Le fameux broyat, ça ressemble à ça.

  • Mes voisins ne sont pas motivés (ou ne mangent pas de légumes) et en plus la cour de notre résidence est toute bétonnée. Je suis foutu…

Non. Vous pouvez aussi appeler le 02 47 80 12 12 et demander un lombri-compost. 450 personnes l’ont fait avant vous. Cela nécessite un peu de place dans votre appart’ car il s’agit d’une caisse fermée dans laquelle vous déposez des vers. Certaines écoles en ont dans l’agglo, et il parait que les élèves ont donné des petits noms en bestiole (même s’il n’y a rien qui ressemble plus à un ver de terre qu’un autre ver de terre, mais ça ils le comprendront plus tard). C’est donc un poil plus contraignant mais tout de même possible. Il faut par ailleurs avoir une solution pour utiliser le compost (plantes, relations privilégiées avec un agriculteur…).

 

  • Je ne mange pas bio, c’est grave docteur ?

Pour le compost, non. Si vous laissez bien la matière se décomposer, les traces de pesticides devraient avoir disparu en deux ans. Vos tomates maison ne seront donc pas contaminées.

  • Ah, j’oubliais : il est vraiment sympa Jonas ?

Oui. Et si vous lui demandez un composteur, il prendra souvent de ses nouvelles en vous passant un coup de fil.  

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda