Accueil périscolaire à Mirabeau : Telligo répond aux critiques

L’entreprise reprendra la gestion des animations pour les enfants à la rentrée.

L’organisation de l’accueil avant et après la classe dans les écoles du quartier Mirabeau de Tours vire au débat juridique… Pour la rentrée 2018, la ville a lancé un appel d’offres afin de déterminer qui allait s’occuper des enfants le matin, en fin de journée et le mercredi. L’association Courteline, en place jusqu’à présent, n’a pas vu son contrat renouvelé et c’est une société parisienne – Telligo – qui l’a emporté, grâce notamment à ses tarifs moins élevés (130 000€ d’écart).

Dans un cas comme ça, en théorie, le nouveau délégataire doit reprendre les salariés en place sans distinction… Et c’est là que ça coince : cette semaine, la CFDT a lancé une pétition dans laquelle elle affirme que « Telligo refuse de reprendre les salariés de ce lot malgré de nombreux échanges avec la direction de l’Association Courteline. Cette entreprise fait bloc à toutes les propositions de reprise du personnel. » Le syndicat reproche aussi à l’entreprise de ne pas informer tous les salariés de ses offres, et de publier des annonces en externe pour recruter. De son côté, Courteline assure aussi que la structure francilienne refuse ses propositions et réfléchit à saisir la justice pour faire valoir les droits de son personnel.

Joint ce mercredi, le président de Telligo Cédric Javault se défend : « on me prête des intentions qui ne sont pas les miennes. Nous estimons que les conditions pour une reprise totale du personnel ne sont pas remplies par Courteline. Pour cela il faudrait une entité économique autonome pour l’ensemble des personnes et des moyens. Or, 100% des animateurs qui travaillent sur Mirabeau ont d’autres fonctions au sein de l’association. Le travail est totalement imbriqué. Seules 2 personnes sont à 100% sur le lot, pour les autres ce sont des bouts de temps partiel donc nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour une transmission automatique. »

En dehors de cette interprétation juridique, Telligo estime avoir fait un geste en direction du personnel:  « toutes les personnes qui nous envoient leur CV on les reçoit, et celles qui veulent travailler avec nous on les embauche. » Pourquoi suggérer au personnel de faire la démarche lui-même ? « On a demandé deux fois la liste à Courteline qui nous a opposé une fin de non-recevoir » se justifie Cédric Javault qui ajoute avoir reçu 6 des 40 salariés : « 2 ont été embauchés, 2 réfléchissent et 2 ont refusé de travailler avec nous. » Il leur a proposé des conditions salariales identiques à aujourd’hui « sans période d’essai », quant aux contrats ils vont de 9 à 28h en fonction des missions. Du côté de Courteline, le discours est le même mais en sens inverse, on affirme sue Telligo ne répond pas aux demandes de l’association… 

Le président de Telligo a aussi une explication sur le lancement de recrutements en externe : « on a besoin de monde pour la rentrée, on ne peut pas attendre le 31 août pour savoir si les salariés actuels vont vouloir poursuivre avec nous. J’ai besoin de 40 personnes pour encadrer 300 enfants, donc évidemment je prends les devants, j’ai d’ailleurs appelé tout le personnel actuel dont j’ai eu les coordonnées. » Le dirigeant promet qu’on cherche à lui faire « un mauvais procès » alors que dans le même temps « peu de personnes voudront rester à Courteline si on leur diminue leur nombre d’heures dans le cadre du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (lancé par l’association suite à la fin de la semaine de 4 jours dans les écoles de Tours, ndlr). »

Sur l’arrivée même de sa société sur le marché tourangeau, mal vue parce qu’elle n’est pas intégrée au territoire et que d’autres villes semblent avoir déjà eu de mauvaises expériences avec elle, « je peux entendre les critiques » explique le président, sans s’étendre sur la question. « On met les moyens à Tours » assure-t-il simplement, évoquant le recrutement d’un service de direction sur place. Sur la qualité, les familles jugeront sur pièce une fois l’année scolaire entamée. En attendant, ce qui est sûr, c’est qu’en espérant faire des économies, la ville de Tours a surtout pris un gros risque en déstabilisant une organisation relativement bien rôdée.

Olivier Collet

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