Precious Plastic : passion recyclage au Fun Lab de Tours

Il monte un projet pour transformer des déchets en objets utiles ou rigolos.

Une bouteille plastique jetée dans la poubelle jaune à Tours peut devenir une nouvelle bouteille ou un pull : c’est cool, mais on le savait déjà. En revanche, avec ces mêmes bouteilles, des bouchons, des jouets d’enfant ou tout autre objet à base de plastique on peut aussi faire des saladiers, des pots à crayons, des étuis pour les lunettes et plein d’autres trucs qui ne demandent qu’à être imaginés. La différence c’est que dans le premier cas le processus est industriel, dans le second il est artisanal voire artistique.

On va donc s’intéresser à la deuxième option : transformer des déchets plastiques en nouveaux objets utiles, et faire ça soi-même. En ce moment, les esprits du Fun Lab de Tours fusionnent pour que cette utopie écolo et zéro déchet friendly devienne réalité. L’idée, répondant au nom de code de Precious Plastic Touraine, est portée par la salariée de l’association (Catherine Lenoble), par un jeune de 21 ans qui y a fait son service civique (Quentin) et par la Ressourcerie La Charpentière, association basée à la frontière entre Tours et La Riche depuis 3 ans et dont la spécialité est de trouver des solutions pour réutiliser tout ce qui aurait pu finir dans une décharge.

Un projet à 30 000€

En ce moment, le duo et ses soutiens se bougent pour obtenir des fonds du ministère de la transition écologique qui a lancé un appel à projets national pour des actions en faveur de l’environnement. L’idée est de montrer que le concept fédère pour que l’État le subventionne et lui permettre de démarrer rapidement (l’enveloppe nécessaire est estimée à 30 000€).

Quentin nous explique l’histoire : la réflexion a commencé en janvier quand le jeune homme encore étudiant a voulu participer à l’atelier cosplay du Fun Lab et qu’il a eu besoin de plastique pour son costume : « en trouver de dispo comme j’en avais besoin c’était soit très dur, soit très cher et ce n’est pas dans la philosophie de l’association. On s’est donc demandé comment faire pour obtenir du plastique facilement. » C’est là qu’on en vient aux déchets et à l’imagination d’une chaîne permettant de les transformer immédiatement pour des besoins précis : « on cherche à trouver des réponses en local au défi du recyclage du plastique que l’on trouve partout, qui est source de pollution et de tracas mais peut aussi être une source potentielle de revenus. »

Des machines faites maison pour créer de nouveaux objets

Après quelques recherches, Quentin est tombé sur le parcours d’un designer néerlandais qui a imaginé 4 machines capables de transformer des plastiques dont on n’a plus besoin et il a eu envie de dupliquer l’initiative à l’échelle tourangelle. « Faire soi-même c’est plus simple, moins coûteux et écolo » explique celui qui s’investit également dans le Repair Café, atelier de réparation d’objets électroniques organisé une fois par mois par le Fun Lab : « dans un appareil on sait démonter, revendre et valoriser les composants électroniques mais le plastique on le jette sans rien en faire » s’alarme-t-il.

Voici donc son projet soutenu par la structure aux 150 membres : construire 4 machines capables de recycler le plastique. Dans le détail, la première est une broyeuse qui fait des copeaux de plastique à partir de bouteilles, bouchons, carcasses d’appareils (télé, grille-pain) et même de polystyrène. Une autre machine peut transformer ces broyats en filaments utilisables dans les imprimantes 3D dont le Fun Lab est déjà équipé pour faire des prototypes de nouveaux produits, des trophées, des luminaires… ou des moulages de clitoris : « on peut également faire des briques de plastique d’une ou plusieurs couleurs ou une sorte de semoule de plastique uniforme. »

Une concrétisation possible dès 2019

Une fois cette nouvelle matière première obtenue, deux autres machines seraient nécessaires pour fabriquer des objets : l’une, équipée d’une fraiseuse, fait fondre le plastique aggloméré en cubes de 10cm maximum, le moule puis le solidifie pour que ça devienne un porte-savon ou une toupie, la seconde dite « à compression » dispose d’un four et permet de faire de plus grosses pièces à partir de moules en deux parties qu’elles peut rassembler afin d’obtenir de spots de fleur ou des corbeilles à papier.

Ce que le Fun Lab de Tours – basé à la cité Mame – compte faire c’est construire lui-même ces machines, pas les acheter : « si l’appel à projets marche on pourra embaucher Quentin en alternance et monter un chantier participatif » explique Catherine Lenoble qui imagine alors un aboutissement du programme Precious Plastic Touraine d’ici un an, et beaucoup plus si les fonds doivent être trouvés d’une autre manière.

L’idée serait ensuite de se rapprocher de la Ressourcerie pour que des objets en plastique qu’elle récupère soient transformés sur place à l’aide des machines, quitte à collaborer avec des artistes (ce qui se fait déjà à petite échelle via des imprimantes 3D pour concevoir des objets), « à terme on espère avoir plus de machines pour nos activités et vendre aussi certains articles » ajoute la salariée de l’association souhaitant promouvoir le do it yourself et le recyclage.

Olivier Collet

Pour soutenir Precious Plastic auprès du gouvernement, on se dépêche : il faut voter ici avant le 11 mai sachant que c’est le seul projet tourangeau sur les plus de 400 retenus par le ministère.

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