Après le bracelet, Weecop expérimente le paiement avec le doigt

Et présentera son concept à la Foire de Paris.

Depuis son lancement en 2015, Weecop s’est faite remarquer à plusieurs reprises. La jeune pousse tourangelle (qui fait actuellement travailler 4 associés et 5 stagiaires) a imaginé un bracelet connecté permettant de payer sans sa carte bleue, simplement en approchant son poignet d’un terminal de paiement. Utilisable par exemple pendant des soirées, il fonctionne grâce à un compte dédié rempli à l’avance par l’utilisateur, qui peut ainsi maîtriser ses dépenses.

200 000€ de chiffre d’affaire sur une année

Développé à la pépinière d’entreprise du Sanitas puis dans les locaux de la Cité de la Création et de l’Innovation à Mame, le concept a séduit les jurés du concours Lépine de Strasbourg d’où l’entreprise est repartie avec 3 prix en 2017. Un tremplin, puisque dès ce vendredi 27 avril l’équipe va avoir son stand à la Foire de Paris, là où sont remis les prix les plus prestigieux du concours Lépine auquel elle participe une fois de plus. Forcément, une telle vitrine c’est un cadeau pour les jeunes inventeurs qui espèrent nouer des contacts et étendre leur marché.

« Aujourd’hui, Weecop c’est 200 000€ de chiffre d’affaire sur une année » explique Julien, qui dirige la société. Déployé dans plus de 20 villes, le bracelet de paiement revendique 55 000 utilisateurs, et ses créateurs cherchent depuis peu à le proposer à des parcs d’attraction ou des campings : ils doivent rencontrer les équipes de Disneyland d’ici juin et ont déjà convaincu les organisateurs du gala de Polytech Tours (700 étudiants) : « on a fait évoluer la technologie. Il n’y a plus forcément besoin du web pour l’utiliser, ça peut également permettre de gérer une billetterie ou choisir une place, dans un stade par exemple. » Et si vous n’aimez pas le bracelet, il y a une version porte-clefs, badge ou carte (en revanche l’idée d’une bague de paiement a été abandonnée).

Un prototype pour payer avec les doigts

Quelle sera la prochaine étape ? La petite bande de Weecop est déjà en train d’y réfléchir sérieusement… L’idée de base reste la même : pouvoir sortir et payer sans son portefeuille encombrant, et que l’on peut perdre, oublier ou se faire voler. « On se disait que ce serait énorme de ne plus avoir la contrainte du bracelet, pour sortir les mains dans les poches. Alors on a déliré en se disant qu’un jour on paierait avec ses empreintes, nos techniciens nous ont pris au mot et ils ont réalisé un prototype » se souvient Julien.

La machine en question, pas forcément très esthétique avec ses fils, est composée d’un petite capteur pour poser son doigt (semblable à celui des mairies quand vous faites une demande de carte d’identité) et d’une sorte de smartphone reliée aux serveurs de l’entreprise : « c’est la même chose que le bracelet sauf que l’identification passerait par le doigt plutôt que par le numéro » précise encore le co-créateur de Weecop.

Bientôt aussi populaire que le paiement sans contact ?

Même si l’utilisation des empreintes digitales se démocratise pour déverrouiller une porte ou un smartphone, la société tourangelle a bien conscience que son modèle va être compliqué à commercialiser : « il y a ceux qui trouvent ça génial… et ceux que ça fait flipper. »

En France, le développement pourrait ainsi être limité car la législation sur la protection des données personnelles est assez restrictive, notamment pour le stockage des empreintes des futurs utilisateurs. « On a contacté la Commission National Informatique et Liberté (CNIL), ils ne sont pas forcément contre mais ne donneront les autorisations qu’au cas par cas » annonce Julien, persuadé de son côté que cette solution est plus sécurisante que bien d’autres systèmes, « et on utilise notre propre technologie ce qui est très important. »

En fait Weecop parie sur l’avenir : « au début la carte bleue inquiétait, le paiement sans contact aussi mais aujourd’hui la plupart de gens trouvent ça pratique » résume Julien qui va emmener son prototype à la Foire de Paris pour tester les réactions des visiteurs et – peut-être – tenter des clients potentiels, « ça va aussi permettre de montrer que l’on ne se repose pas sur nos acquis, que l’on cherche encore à aller plus loin. »

Olivier Collet

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