Tours Métropole traîne pour utiliser les subventions de la région

On parle quand même de plus de 42 millions d’euros.

Quand de grands projets comme la Passerelle Fournier de Tours ou le réaménagement de la Place Châteauneuf voient le jour, il y a souvent plusieurs financeurs. Mairies, Conseil Départemental, Conseil Régional, Union Européenne, Banque Publique d’Investissement… Les possibilités d’obtention de subventions pour partager des enveloppes à plusieurs millions d’euros sont multiples, un vrai avantage pour des collectivités ce qui évite, par exemple, de trop gros recours à l’emprunt.

Afin de soutenir ses investissements, l’agglo de Tours a signé un Contrat Régional de Solidarité Territoriale avec la région Centre-Val de Loire début 2014, juste avant les élections municipales. D’un montant de 42 870 000€ (une somme définie notamment à partir du nombre d’habitants), il permet à l’ex communauté d’agglomération devenue métropole de bénéficier de crédits régionaux pendant 5 ans pour accompagner des chantiers comme la construction de La Parenthèse à Ballan-Miré, l’isolation du gymnase de Rochecorbon ou l’ouverture d’un magasin de producteurs locaux à Joué-lès-Tours. C’est par ailleurs le plus gros des CRST de la région, des documents similaires étant également rédigés avec les autres communautés de communes, « ce qui n’est pas obligatoire » souligne le conseiller régional socialiste Jean-Patrick Gille, le sujet fait d’ailleurs débat au sein de l’hémicycle à Orléans.

20 000€ d’investissements perdus chaque jour

4 ans après la signature du CRST Tours Métropole / Conseil Régional, les élus ont fait le bilan des actions menées lors de leur conseil ce vendredi soir. On savait déjà que l’agglomération avait des difficultés pour engager les investissements votés dans son budget annuel (49 millions d’euros en 2017), on constate désormais qu’elle n’est pas beaucoup plus douée pour utiliser les subventions mises à sa disposition. Ainsi, sur 42,8 millions d’euros attribués par les équipes de François Bonneau, seuls 23% ont été engagés. « On se prive de 20 000€ d’investissement par jour » a résumé la socialiste Cécile Jonathan.

Le vice-président de Tours Métropole en charge du dossier a tenté d’expliquer ça devant ses collègues. Selon Wilfried Schwartz, une des raisons c’est que des projets qui auraient pu être éligibles à une aide régionale ont été remis en cause après les élections municipales de 2014. « Nous avons auditionné les maires pour voir ce qu’ils souhaitaient intégrer dans le cadre de la révision du CRST » a expliqué l’élu qui est également maire de La Riche. « Il faudrait subventionner moins de projet mais les soutenir plus fort » a proposé de son côté le maire de St-Etienne-de-Chigny Patrick Chalon (sachant que pour chaque chantier supérieur à 500 000€, une clause est prévue pour que 5% des heures travaillées se fassent en insertion).

11 nouveaux millions d’euros engagés

Cette révision, adoptée vendredi soir, prolonge le CRST d’un an (jusqu’à janvier 2020) pour donner une chance supplémentaire à la métropole d’exploiter au maximum le soutien de la région. Parmi les nouveaux projets mis en route on trouve la rénovation de Mame à Tours (la Cité de la Création et de l’Innovation), la future piscine de Fondettes, l’isolation de la mairie de Tours, la rénovation de l’éclairage public pour le rendre moins énergivore, les travaux prévus aux écuries de Cangé à St Avertin, la nouvelle maison intergénérationnelle de La-Membrolle-sur-Choisille ou encore le programme de développement des Îles Noires à La Riche.

A cela s’ajoutent des dossiers poussés par le Conseil Régional comme la rénovation d’une salle des cinémas Studio ou la création d’une enveloppe de 400 000€ dédiée aux projets imaginés par les citoyens (le dispositif A VOS ID).

Ce nouveau programme décidé par l’assemblée métropolitaine vendredi soir devrait permettre de consommer 11 millions d’euros supplémentaire du CRST, pour atteindre 19 millions, soit près de la moitié de la somme allouée initialement (on notera que l’agglo de Tours n’est pas un cas isolé, en moyenne 40% des enveloppes des CRST sont utilisées par les autres communautés de communes). En tout cas ce débat a renforcé une fois de plus l’agacement du président Philippe Briand face à la lenteur administrative avant la réalisation de grands projets : « on atteint des délais jamais égalés avec les concertations et les recours. Ce que l’on pouvait faire en 2-3 ans s’étend désormais sur deux mandatures. »

Olivier Collet

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