1 an après, comment La Barque a redressé la barre

Le café solidaire de la Rue Colbert va bientôt embaucher son deuxième salarié.

On se souvient de la tuile de l’hiver 2016-2017 : en quelques mois, deux structures sociales de la ville de Tours se sont retrouvées menacées suite à des problèmes de gestion. Il y a d’abord eu le Foyer Albert Thomas qui gère de l’hébergement d’urgence d’hommes à la rue : il a failli disparaître avant d’être repris par la Croix Rouge. Ensuite, c’est La Barque qui a chaviré. Le café associatif de la Rue Colbert, qui accueille notamment des sans abris avec son café à 0,80€, a fermé pendant de longues semaines. Puis il a fini par sortir la tête de l’eau grâce à la création d’une nouvelle association et le renouvellement de son bail avec la propriétaire du local, au N°118.

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La Barque a donc repris sa route, aidé par une ferveur militante et des partenaires financiers qui ont renouvelé leur soutien (l’Etat, le département d’Indre-et-Loire, la région Centre-Val de Loire et la ville de Tours, notamment). « Ça n’a pas été facile » concède la présidente de la nouvelle association Flora Léauté, qui doutait même de la possibilité réelle de maintenir le lieu dans les premières semaines du mouvement.

Objectif : avoir 3 salariés très rapidement

Avec un budget estimé de 70 000€ pour 2018 (dont 10 000€ de fonds propres), La Barque a désormais de quoi financer son premier emploi (celui d’un animateur, Romaric), et devrait embaucher le mois prochaine une deuxième personne pour développer ses activités vers l’extérieur. Ce renouveau est symbolisé par un logo tout neuf, forcément à teneur maritime…

Aujourd’hui, La Barque de Tours c’est une association de 56 membres, une grosse dizaine de bénévoles actifs qui se relaient notamment au bar, 13 membres du conseil d’administration et 5 personnes dans le bureau. « Notre projet c’est d’avoir 3 salariés » explique le trésorier Philippe Geiger. Ouvert 5 jours sur 7 (du mercredi au dimanche de 10h à 18h, 9h le week-end), le café est accessibles à toutes et tous (chiens compris), pour boire un coup, bénéficier d’un suivi de sa situation sociale, manger un morceau, jouer, lire, discuter, recharger son téléphone ou simplement se poser. Il est utile de préciser que l’accueil est anonyme, et qu’en cas de très grandes difficultés il est toujours possible de s’arranger pour le règlement des consommations (qui sont sans alcool et dont le coût ne dépasse pas 1€).

Un chantier participatif pour rénover le bar

« Nous sommes très soutenus par les autres associations de l’urgence sociale mais aussi par la ville et la plupart des commerçants du quartier même au départ on voulait nous faire déménager. Ils ont compris qu’il était mieux que les gens soient dedans que dehors, dans la rue. On est garants de la paix sociale » ajoute Philippe Geiger.

Un bénévole et Romaric, le salarié

Si la situation semble stabilisée, elle reste fragile. La Barque a besoin de s’ouvrir le plus possible pour se faire connaître et élargir ses possibilités de financement. Ces jours-ci, l’association va bénéficier d’un coaching pour apprendre par exemple à aller chercher des fonds privés, elle compte également développer des actions pour plus de mixité sociale (avec son jardin partagé de La Riche, l’association La Rabouilleuse ou ses liens avec Entraide et Solidarité). Le 23 juin, elle prépare déjà une soirée concert au Balkanic et voudrait surtout redonner un coup de jeune au local via un chantier participatif prévu avant la fin de l’année. Des travaux qu’il faudra tout de même financer sûrement via une collecte en ligne (l’an dernier, 3 300€ avaient été récoltés par le même moyen).

Olivier Collet

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