Aux Prébendes, les arbres dangereux vont être abattus

Après la chute d’un cèdre sur un enfant l’an dernier.

Suite à la chute imprévisible d’un cèdre le 26 juillet 2017 au jardin des Prébendes de Tours, des expertises complémentaires ont été menées sur tous les bosquets de cèdres du parc doublement classé (inventaire des monuments historiques et jardins remarquables). Ils ont été réalisés par 2 cabinets d’expertise spécialisés au niveau national et les conclusions du rapport indiquent de manière très ferme les risques et donnent des préconisations d’abattage. Leur travail et les plans de la ville ont été présentés aux habitants du quartier ce mardi soir lors d’une réunion publique.

Pas d’anomalie détectée sur l’arbre en amont

Au final, selon la ville, il en ressort que la chute du cèdre n’était pas prévisible: des tests de traction avaient été effectués en 2013 et ils montraient un ancrage suffisant de l’arbre dans le sol au niveau des racines et sur la tenue du tronc. Cet arbre ne montrait aucun signe extérieur de fragilité : physiologie et croissance normales, feuillage persistant.

Alors qu’un tilleul est aussi tombé l’an dernier, les résultats des études faites ciblent deux agents responsables de ces chutes : l’armillaire couleur miel, un champignon mangeur de bois mort mais qui s’attaque également au bois de coeur et aux racines (tue l’arbre au pied sans le faire tomber) et le phéole de schweinitz, plus récemment apparu, qui se nourrit également de bois mort et des racines de l’arbre, et qui pénètre dans l’arbre par une blessure ou au cours d’un stress…

D’après l’espert de la mairie Monsieur Boutaud, les jardiniers du parc, bien informés du sujet, exercent une surveillance constante des arbres du jardin. Ils surveillent l’apparition et l’évolution de fructifications de champignons afin de pouvoir anticiper les risques d’atteinte des arbres mais cela n’a donc pas empêché le drame.

Pour éviter d’autres accidents, l’expertise a été commandée sur l’ensemble des 8 cèdres restant au jardin. Les chiffres sont tombés, avec une nécessité d’abattage des arbres dont le faible ancrage dans le sol présente un risque pour la sécurité, mais aussi pour ceux qui présentent des risques de rupture du tronc, et ceci dans les mois à venir (à proximité du kiosque et en lisière sud du jardin côté rue de Boisdeniers).

Abattage en juin

En 4 ans, date du dernier rapport d’expertise effectué en 2013, la présence de phéole a été constatée avec une grosse dégradation de l’état de santé de ces arbres. A noter que l’abattage d’un arbre situé dans un bosquet entraine la fragilisation du bosquet dans son ensemble, d’où la nécessité de démonter les arbres du bosquet.

12 cèdes replantés

Pour cette opération, envisagée au mois de juin 2018, un imposant matériel sera prévu, avec des nacelles de 50 mètres de hauteur, de façon à découper les arbres par tronçons jusqu’à la souche. Les souches seront ensuite retirées du sol et la terre contaminée évacuée en périphérie de manière à repartir sur un sol fertile et sain, bien que cela n’élimine pas totalement le risque de contamination des sols et de récidive, reconnait Monsieur Boutaud.

A la place, 12 cèdres seront plantés d’après le Plan de Gestion qui va être déposé auprès de l’Architecte des Bâtiments de France, en charge de l’étude du dossier. Comme en matière d’urbanisme, l’architecte des ABF reste prioritaire dans la décision finale du devenir du jardin, sauf en matière de sécurité où le maire reste décideur principal.

Devant l’inquiétude des citoyens présents à la réunion, qui soulignent que le visage du jardin va totalement changer, et cela pour des décennies, l’adjointe au maire Myriam Le Souef affirme que cette opération va demander du temps, « c’est comme dans la nature » avoue-t-elle. Les citoyens veulent être rassurés sur le fait que les arbres concernés par l’abattage vont être replantés. Ils se souviennent de ce noisetier de Byzance abattu en 2014 et jamais replanté comme promis par les élus locaux.

Les autres arbres en question

Myriam Le Souef se veut rassurante : Ce plan de gestion, très complexe, envisage des solutions à long terme pour restituer le paysage du jardin, tel qu’il a été pensé par les frères Bühler. Seule consolation, les jeunes cèdres replantés, d’une taille de 4 à 5 mètres (soit deux fois moins hauts que les cèdres originels), pourraient être issus des cèdres originaux du jardin (leurs bébés en quelques sorte). Leur taille leur garantira une bonne implantation au niveau de l’enracinement assure Monsieur Boutaud. Selon lui, implanter un spécimen adulte de 10 mètres de hauteur présenterait des risques à long terme. « Les arbres remarquables doivent durer dans la longévité, et il s’agit là de penser pour l’avenir de nos enfants. »

Le plan du jardin.

Qu’en est-il des autres arbres, les séquoias géants par exemple, ou encore le cèdre isolé près de l’entrée principale du jardin ? Les séquoias, qui n’existaient pas sur le plan initial des frères Bühler, ne sont pas pour l’instant impactés par ces champignons, mais il s ne sont pas à l’abri pour autant souligne Monsieur Boutaud. Des mesures ont été prises comme l’abandon de cette zone de pelouse au profit des aiguilles, de façon à dissuader les badauds de piétiner les racines des arbres. Le piétinement, comme le souligne Madame Chapacou, est un phénomène aggravant dans le sens où il empêche la bonne oxygénation des racines.

Quant au cèdre qui trône majestueusement proche de l’entrée du jardin, il n’est heureusement pas touché aujourd’hui du fait de son isolement des spécimens contaminés. Pour l’instant, la mairie se réserve le droit de fermer le jardin en cas de vent fort mais il faut rappeler que la chute du cèdre en juillet n’était pas due à une tempête…

Delphine Nivelet

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