Grève du 22 mars : les raisons de la colère en Touraine

7 syndicats appellent à descendre dans la rue.

En septembre et octobre 2017, au moment de la mobilisation contre les ordonnances réformant le code du travail, 2 à 4 000 personnes avaient manifesté à Tours lors des différents défilés organisés par les syndicats. Une mobilisation conséquente, mais pas suffisante pour intimider le gouvernement.

Combien seront-ils ce jeudi 22 mars pour la grande grève de la fonction publique ? 2 000 ? 4 000 ? 7 000 comme lors des grandes manifestations contre la loi Travail de Myriam El Khomri ? Réponse dès 10h au départ de la Place de la Liberté de Tours en direction de la Rue Nationale, des Tanneurs puis des Halles et de Jean Jaurès (et aussi à 17h30 à Chinon). On sait déjà qu’une grève importante se profile à la SNCF, les syndicats d’enseignants annoncent jusqu’à 60% de grévistes avec au moins une trentaine d’écoles fermées (à Tours, Joué, St-Pierre-des-Corps ou Villedômer)… Dans les écoles ouvertes, les cantines seront perturbées ou inactives, les crèches publiques fonctionneront sûrement au ralenti.

Tester l’état du rapport de forces avec le gouvernement

Si certains syndicats ne signent pas l’appel commun à battre le pavé (comme la CFDT et l’UNSA), le front est conséquent : CFTC, FO, CGT, CFE-CGC, Solidaires, FSU, FAPT. Le Collectif Santé ou encore les étudiants appellent à grossir les rangs, signe que la colère dépasse le simple seuil de la fonction publique (certaines boîtes privées pourraient aussi venir en soutien).

Bon, alors c’est quoi le problème ? « On demande un dégel du point d’indice des fonctionnaires, cela fait des années que l’on n’a pas eu d’évolution de salaire qui réponde au moins à l’inflation » commence Stéphane Desplobin de la CGT37

Quoi d’autre ? « La question des suppressions d’emplois est toujours présente. Avec la fin des emplois aidés, le gouvernement disait qu’il voulait supprimer la précarité mais il y a un recours massif aux emplois contractuels ce qui crée une contradiction » poursuit le représentant syndical estimant qu’« il y a une marche vers le privé » et « une programmation de la précarité. »

A ces deux premiers points, on ajoutera que les syndicats réclament l’abolition du jour de carence en cas d’arrêt maladie et l’arrêt des femretures de services publics en zone rurale, « on fera par ailleurs le lien avec la mobilisation dans les Ehpad ou contre les suppressions de postes et de lits au CHU de Tours. »

Les postiers vont aussi se mobiliser « parce que La Poste est l’entreprise publique qui se privatise le plus de l’intérieur » et les salariés des offices publics de l’habitat « où il n’y a presque plus de fonctionnaires » sont également annoncés. « Ce sont des attaques frontales et brutales du gouvernement qui s’empresse de réduire la fonction publique à peau de chagrin. »

La visite du président n’a rien arrangé, au contraire

Dans les écoles, Paul Agard du SNUIPP espère lui « de véritables emplois » pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Pour ne rien arranger au ressentiment des syndicats, la visite d’Emmanuel Macron en Touraine les 14 et 15 mars a été vue comme « un leurre, un contrefeu », « l’Indre-et-Loire a été protégée avec des moyens pour dédoubler les CP et CE1 en zone rurale, c’est très bien mais il faut généraliser cette mesure. Dans l’Indre ou le Cher les coupes sont dures et le maillage territorial disparait. »

Première grande journée d’action de l’année avant la série de mouvements de la SNCF, cette mobilisation de la fonction publique et des syndicats est un test pour ceux qui portent les revendications autant que pour le gouvernement. L’ampleur du mouvement et son éventuelle durée dans le temps (jusqu’au 1er mai ou après) permettront d’établir le rapport de forces et de déterminer le côté vers lequel penche l’opinion.

Olivier Collet

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