Aéroport de Tours : Ryanair en sursis

La compagnie irlandaise va proposer des vols au départ de Tours jusqu’en 2023. Et après ?

On l’a dit, et redit, Ryanair a le chic pour s’attirer à la fois la sympathie des Tourangeaux heureux de voyager pour pas cher mais la compagnie low cost est aussi une pro pour les agacer quand elle annule subitement des vols. Par ailleurs, d’un côté elle satisfait les élus et acteurs économiques qui se félicitent des près de 200 000 passagers transitant chaque année par la piste tourangelle, mais de l’autre son modèle de société gourmande en subventions malgré d’énormes bénéfices fait tousser…

Ce lundi soir, on a pu assister à un nouvel épisode dans ce débat engagé il y a déjà plusieurs années. En conseil métropolitain, l’écologiste Emmanuel Denis a vertement critiqué les façons de faire de Ryanair. Vice-président en charge des transports, Frédéric Augis lui a répondu en défendant la compagnie : « on peut critiquer les annulations mais je n’ai vu personne s’esclaffer quand 6 vols ont été ajoutés chaque semaine sur 3 mois parce qu’il y avait plus de demandes. »

Plus généralement, l’élu a défendu bec et ongles l’existence de l’aéroport : « Entre Paris, Nantes et Lyon qui sont saturés, il y a une ville : Tours. Beaucoup d’avions se posent ici avec des décideurs et cela il faut le développer car cela peut nous apporter des avantages économiques. Des sociétés viennent aussi nous voir pour implanter des activités de maintenance. Et puis il ne faut pas oublier l’aspect sanitaire avec 200 greffes par an. »

Et même si l’armée a annoncé le départ de son école de chasse pour 2021 obligeant les financeurs de l’aéroport à trouver 3 millions d’€ de plus par an pour assurer son fonctionnement, il est prêt à remuer ciel et terre pour les trouver : « mais ce ne sera pas 3 millions de plus pour Ryanair » a-t-il promis. D’ailleurs, Frédéric Augis affirme « regretter » également ce modèle mais un contrat lie l’aéroport et la compagnie jusqu’en 2023…

Après ? « Il y aura une autre convention et d’autres compagnies sont intéressées pour venir en Touraine » assure le vice-président. Ryanair pourrait donc ne plus décoller de Tours d’ici 6 ans, en tout cas les élus ont bien l’intention de la mettre en concurrence avec d’autres entreprises. « L’aéroport de Tours doit pouvoir être autonome mais il doit continuer à faire du trafic passager » a conclu le président de la métropole, Philippe Briand, citant par exemple le succès des liaisons vers le Portugal et se disant convaincu que cette piste « est une très grande chance ». Avec ou sans Ryanair.

Olivier Collet

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