Ils vont faire de la bière tourangelle dans des fûts de vin

Après avoir conquis les bars puis les chefs, les créateurs de la CTB veulent séduire les amateurs de raisin.

Aujourd’hui, on prend des nouvelles de la CTB. A l’approche de l’été 2016, la Compagnie Tourangelle de Bière lancée par Maxime et Karim décapsulait ses premières bouteilles… 5 trimestres plus tard, « nous avons produit 5 500l, commercialisé 7 bières et sommes présents dans une trentaine de points de vente ici et à Paris » résume Maxime, l’un des deux artisans de la marque qui brasse son breuvage en petite quantité à Montlouis-sur-Loire. « Actuellement nous ne sommes pas en capacité de répondre à une demande supérieure et nous devons freiner les ardeurs de nos clients car nous avons beaucoup de demandes. »

Des accords mets et bières

A la carte du Court Circuit ou de la Réserve de Tours, présente dans les rayons du Coin Bière, la CTB a également posé ses bouteilles à Pocé-sur-Cisse (Amicalement Vin) et, plus surprenant, dans deux restaurants gastronomiques très courus en Indre-et-Loire : l’Orangerie du Château de Chenonceau et La Roche Le Roy à Tours. « Notre démarche c’est de faire la promotion de la bière à table et ça on ne peut pas le faire sans le concours des chefs. L’idée c’est donc de proposer une bière qui se marie bien avec un de leurs plats ou que eux conçoivent une recette en accord avec une de nos bières » raconte Maxime, qui se dit agréablement surpris des retours des clients de ces établissements.

« Quand on présente nos bières avec Karim, on met toujours des suggestions de plats avec lesquels elles peuvent se marier. Ainsi, notre bière d’été baptisée Diane est parfaite avec une salade niçoise ou des crustacés. » Fine et légère, elle accompagne aussi parfaitement un apéritif à base de charcuterie et de fromage. Bref, la CTB joue avec les codes de la gastronomie pour s’inviter au cour des repas, et non plus seulement au milieu d’une soirée foot-pizza. « On est au cœur d’une tendance qui s’inscrit dans la durée » estime Maxime. Et la profusion de brasseurs artisanaux observée ces derniers mois (La P’tite Maiz’, La Loirette, la MBT…) semble lui donner raison (pour en savoir plus, lisez cet article sur 37 degrés).

Des bières aromatisées à la mûre, au pottimaron et bientôt au mout de raisin

« Avant, les gens avaient l’habitude de boire de la bière classique, maintenant ils ont une approche plus moderne » poursuit le trentenaire brasseur, ancien agent d’assurance qui bosse aujourd’hui à plein temps sur le développement de son entreprise (son associé Karim conserve son emploi, pour le moment). Depuis leur atelier montlouisien, les deux hommes multiplient les expériences : « on a dû faire 25 tests de bières différentes, là nous sommes en train de finaliser nos bières d’automne qui sortiront en novembre. Nous brassons aussi des bières spécifiques pour des lieux ou des événements comme un studio de musique ou le M Fest de La-Ville-aux-Dames. »

Capables de marier le malt et le houblon avec la figue, la mûre voire le potimarron, Maxime et Karim s’apprêtent à faire encore plus fort : ils vont jouer avec les codes de la viticulture pour produire des bières à priori inédites en Touraine. « On veut relier la bière à notre terroir. » Un processus qui prend corps depuis leur rencontre avec Peter Hahn, vigneron à Vernou-sur-Brenne : « un tout petit de l’appellation vouvray, mais un très grand en même temps » insiste Maxime.

Un financement participatif déjà réussi

De leur première discussion sur un marché gourmand de Rochecorbon est née l’envie de monter des projets ensemble : « là on va faire les vendanges, récupérer le mout du raisin et brasser une bière aromatisée directement sur son exploitation. » De quoi produire Le Brassin des Vignes, une série limitée qui sera exclusivement proposée en bouteille de 75cl, comme un bon vin.

Et ce n’est pas tout : depuis quelques jours, la CTB a lancé un financement participatif en vue d’acheter des barriques d’occasion. Des tonneaux de rouge, de blanc voire de spiritueux et de vin jaune du Jura qui permettront de faire vieillir de la bière en cave, comme on laisse le temps à un millésime de se bonifier avant de l’embouteiller et de le servir. « On veut créer le produit qui sera le chainon manquant entre le vin et la bière » justifie Maxime. Ainsi, la recette reposera 3-4 mois voire plus longtemps (alors que les bières classiques de la marque sont bonnes à consommer 6 semaines après la production). « On bénéficiera alors des arômes des barriques. Ce sera parfait pour les accords mets et bières. »

Un déménagement envisagé pour s’agrandir

Plus de 4 000€ ont déjà été rassemblés, soit plus que les premières espérances chiffrées à 3 500€. Désormais, la CTB espère recueillir plus de 5 000€ pour acquérir une dizaine de barriques (et leurs accessoires) qui seront stockées dans ses caves de Montlouis. L’idée est de commencer à produire dès 2018. « Cela fait un an que l’on réfléchit, que l’on se renseigne sur ce qui a déjà été fait. On espère avoir un produit rare et exceptionnel. » Si le succès est au rendez-vous, la brasserie tourangelle finira par déménager pour s’agrandir. « La question se pose déjà » reconnait Maxime, un passionné d’histoire en passe de faire date dans l’épopée de la bière tourangelle.

Olivier Collet

Pour faire honneur aux bières tourangelles, une Oktober Fest est prévue ce week-end, plus d’infos ici.

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