Le maire de Tours candidat au Sénat, un nouveau départ pour la ville ?

Serge Babary est tête de liste Les Républicains pour les sénatoriales. Et il y a du monde qui attend pour le remplacer…

L’année électorale n’est donc pas encore terminée. Le 24 septembre, 1 544 Tourangeaux sont appelés à voter pour désigner les trois sénateurs qui représenteront le département dans ce qu’on appelle la Haute Assemblée. Actuellement, Jean-Jacques Filleul (En Marche, ex-PS), Stéphanie Riocreux (En Marche, ex-PS) et Marie-France Beaufils (PCF) occupent la place. Seule Stéphanie Riocreux aimerait bien poursuivre l’aventure.

Les sénatoriales, voilà un scrutin particulier… Sans sondage, on peut souvent avoir une idée du résultat en observant le corps électoral composé de citoyens nommés par les conseils municipaux, souvent marqués politiquement. Et même si une dizaine de listes se présentent en Touraine, il y a de bonnes chances pour que la droite s’en sorte assez bien dans cette affaire. Un élu minimum, peut-être deux, grâce au jeu de la proportionnelle.

Alors qui mène la liste de droite ? Qui est candidat dans un fauteuil pour Les Républicains ? Un poids lourd, forcément. On parlait du président du département, Jean-Gérard Paumier. Mais non, c’est le maire de Tours Serge Babary qui a officialisé sa candidature vendredi. Pas une surprise, cela fait des mois qu’on le disait intéressé par ce poste. La seule originalité, c’est qu’il a officialisé tout cela à Crissay-sur-Manse, la plus petite commune du département. Une sorte de clin d’oeil pour dire que l’homme de la ville pensera aussi à la ruralité une fois sous les ors du Palais du Luxembourg (rhétorique politique classique…).

Serge Babary sénateur, ça veut aussi dire que Tours perdrait son maire. Autrefois le socialiste Jean Germain avait cumulé les deux postes. Mais une loi est passée par là et son successeur n’en aura pas le droit. Donc selon toute vraissemblance, Tours devra se choisir un nouveau maire à l’automne. Cela se négociera en coulisses, la majorité LR-UDI du conseil municipal devant voter parmi ses membres pour éire le nouveau pensionnaire du grand bureau du 5ème étage de l’Hôtel de Ville. Forcément, le maire actuel aura son mot à dire. Adoubera-t-il publiquement son successeur ?

En tout cas, depuis plusieurs semaines, les candidats potentiels comptent leurs points, leurs soutiens, et s’épanchent plus ou moins ouvertement sur leur ambition. Trois noms reviennent avec insistance : Thibault Coulon (aujourd’hui en charge de l’économie), Christophe Bouchet (tourisme) et Xavier Dateu (sports). On évoque aussi Jacques Chevtchenko (le 1er adjoint) ou Olivier Lebreton (sécurité). Des réunions internes sont prévues début septembre pour faire le point.

Selon le profil du successeur de Serge Babary, on aura une idée de la stratégie pour Tours dans les prochaines années. Dans le lot, certains ont une forte personnalité et des ambitions qui peuvent leur permettre de marquer en peu de temps leur passage à la mairie et de faire naître des projets d’ici la fin du mandat en 2020. D’autres seraient plutôt du style à poursuivre sur le tempo engagé depuis 2014, c’est-à-dire une gestion sans trop de bousculades (remise en ordre des finances, investissements mesurés et accompagnement de grands travaux sans méga coup de pouce).

Voilà donc le dilemme qui se profile pour la majorité politique tourangelle. Le départ de Serge Babary – critiqué et critiquable après sa promesse d’être 100% maire de Tours pendant 6 ans – pourrait alors être une chance à saisir. Celle de donner une nouvelle dynamique à une équipe pour pousser sur l’accélérateur et profiter du statut de Métropole pour faire naître de nouvelles idées jusqu’ici restées en sommeil. Le tout sans forcément faire déraper les finances. L’imagination, les décisions symboliques, ça ne coûte pas toujours cher.

Clairement, le nouveau maire de Tours sera attendu au tournant. Mais en plus d’être visionnaire, il devra être capable de mener une équipe, d’être un bon stratège politique. Tout simplement parce qu’il sera aussi le candidat naturel pour conduire une liste aux élections municipales de 2020. Et si la droite veut rester aux affaires dans la première ville du département, il ne doit pas se rater. Au risque de faire réapparaître au grand jour les divisions qui ne manquent pas dans cette majorité. Celles qui font aujourd’hui que le conseil municipal zigzague. Et, surtout, celles qui font que la droite tourangelle n’a plus gagné aucun scrutin depuis 2015.

Olivier COLLET

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