LEGISLATIVES : La deuxième vie politique de Marc Lelandais

Derrière Fillon mais avec de grosses nuances, le chef d’entreprise veut qu’on arrête d’oublier l’Amboisie et se lance dans une campagne pour être député.

On n’a pas encore sorti toutes nos affaires pour retranscrire ses propos que Marc Lelandais attaque : « cette circonscription n’a pas été assez travaillée. » Il parle du territoire de Claude Greff, élue Les Républicains candidate à sa succession pour représenter Amboise, Château-Renault, Montlouis-sur-Loire, Bléré ou Vouvray au Palais Bourbon.  « C’est un territoire de centre-gauche où 66 élus de droite ont été battus en dix ans. » Et lui qui vit à Amboise espère y faire entendre voire carrément émerger une voix de centre-droit. Pas dans la lignée d’Emmanuel Macron mais plutôt dans les pas de François Fillon, « avec plus de social. »

Marc Lelandais, installé en Touraine il y a 10 ans, est donc en campagne pour les législatives des 11 et 18 juin. Il représente un mouvement baptisé 577 pour la France et porté par l’élu Jean-Christophe Fromantin, d’ailleurs annoncé en Touraine ce 22 mars à Amboise (18h à la salle des fêtes) puis à Tours (20h, hôtel Mercure, Rue de l’Aviation). En Indre-et-Loire, il compte déjà 4 candidats à la députation (il y a aussi Bruno De Jorna, Pierre Polier et Augustin Chazal, que des hommes…).

Chef d’entreprise (il a notamment travaillé dans le luxe et dirigé le groupe Vivarte possédant de nombreuses marques de magasins de vêtements), celui qui est aujourd’hui à la tête de Pacello & Co a déjà fait de la politique, avant. Il était ainsi aux côtés de Raymond Barre de 1986 à 1989 puis attaché parlementaire jusqu’en 1993. Après ça, il s’est mis en retrait : « je trouvais qu’il y avait, en la politique, une culture de la responsabilité, de l’efficacité et du courage insuffisante et je ne me voyais pas devenir un professionnel de la politique. »

Sa philosophie : « que la croissance française soit organisée depuis les territoires. » Il évoque ainsi le cas de la création de Tours Métropole : « elle ne peut pas exister seule. C’est une très bonne chose si les territoires autour sont eux aussi forts, et irrigués par une vision politique et économique. » Et pour l’instant à l’inverse de communautés de communes comme le Grand Lochois au sud, il estime que ce n’est pas du tout le cas pour ce bassin de vie « Loire Touraine ». Autre constat de Marc Lelandais : il y a trop d’échelons administratifs en France. Un avis partagé par Marine Le Pen mais la solution de 577 pour la France est bien moins radicale que celle du Front National qui ne veut plus que 3 échelons administratifs : « il faut choisir entre la région et le département » dit le candidat tourangeau.

Sur le plan économique, il estime que « les marques mondiales de la Touraine ne sont pas suffisamment exploitées. On a trop tendance à regarder les choses de l’intérieur alors qu’il faut s’appuyer sur les forces de notre territoire (la viticulture, les châteaux, ces signatures éternelles pour beaucoup de pays) pour définir une vision. » De quoi faire passer son discours pour celui d’un président de département VRP, plus que celui d’un député qui s’intéresse surtout aux enjeux nationaux. Il rétorque : « le député vote des lois mais surtout défend son territoire sur le plan économique. Il doit avoir une capacité à entraîner. »

Marc Lelandais se définit comme « un homme politique pédagogue. » Et voici sa leçon à lui : « il faut mettre des mots sur les mots : Pfizer, Dassault et Michelin c’est fini. Les implantations industrielles c’est révolu. On ne peut pas les faire revenir car le coût de notre travail est trop élevé. Avant on pouvait cumuler deux temps partiels mais avec la nouvelle loi sur le sujet ce n’est plus possible. On a créé une précarisation de ces temps partiels alors qu’il fallait donner de la souplesse. D’autant que je vous le dit : toutes les entreprises de moins de 5 salariés, toutes, sont prêtes à embaucher (sic). On est assis sur 500 000 emplois très facilement. Il faut juste réduire les charges à 30%. »

En revanche, pas question de transférer cette baisse de charges sur la CSG comme proposé par Emmanuel Macron : « on ne peut plus augmenter les impôts ! » Et s’il expliquait vouloir un programme plus social que proposé par François Fillon, Marc Lelandais estime que l’on a « une mauvaise gestion de la protection sociale. C’est la plus coûteuse au monde devant la Suède (il se base sûrement sur cette étude, un peu plus nuancée que cela…, ndlr), il faut limiter les abus et les effets d’aubaine » qui représentent d’après lui 60 à 70 milliards d’euros. Et il serait partant pour qu’il n’y ait plus forcément qu’un SMIC national et des aides pour le logement modulées en fonction des régions.

Candidat sur un territoire assez rural, Marc Lelandais évoque naturellement l’agriculture : « je ne crois pas qu’on est d’autre solution qu’un certain protectionnisme agricole. Il faut remettre du bon sens dans l’alimentation. Redonner une autonomie aux agriculteurs en leur donnant accès à des circuits de commercialisation différents. La question c’est sur quoi on fonde une nouvelle agriculture ? Une mise en dépendance des filières ou un peu d’économie de marché ? On n’est pas condamné à une économie totalement administrée. » Il estime ainsi que l’Europe est « complètement déconnectée de la réalité agricole » jugeant par ailleurs l’Union comme « malade des normes ». Il préférerait donc la voir s’investir dans la défense avec « une sécurité policière européenne et peut-être une mutualisation de certains services informatiques, pour les cartes d’identité, les empreintes digitales ou le contrôle aux frontières. »

Olivier COLLET

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