La forte hausse des violences sexuelles en Indre-et-Loire

En 2016, la délinquance a nettement augmenté dans l’agglo tourangelle : forte hausse des cambriolages ainsi que des agressions sexuelles. La situation s’est également tendue dans certains quartiers.

Il y a de bons résultats mais aussi beaucoup de chiffres qui augmentent dans le bilan 2016 de la délinquance en Indre-et-Loire. Des données qui inquiètent, aussi. Faisons le point de manière détaillée, avec le bilan communiqué par les représentants des forces de l’ordre, du parquet de Tours et de la préfecture ce jeudi…

Déjà, les atteintes aux biens progressent de 5,4% avec 17 006 faits constatés l’an dernier (900 de plus qu’en 2015 mais 400 de moins qu’en 2014). Dans ce bilan, tout est compté : les cambriolages mais aussi les tentatives. Seuls les vols avec violences diminuent (563 plaintes). En revanche, 3 791 véhicules à moteur ont été dérobés (+5%), +10% pour les destructions et dégradations. Concernant les vols, ils ont plutôt tendance à reculer dans les communes rurales (-2%) mais progressent dans l’agglomération de Tours (+14%), chez les particuliers comme pour les entreprises.

Cependant, le préfet pondère : « le taux d’atteinte aux biens en Indre-et-Loire est de 28 faits pour 1 000 habitants contre 33 au niveau national. » Le Directeur Départemental de la Sécurité Publique Stéphane D’Hayer note lui le repli des cambriolages dans les résidences depuis 2012-2013 (400 faits de moins). Selon lui, les vols sont par ailleurs bien moins nombreux dans les secteurs où des réseaux de voisins vigilants ont été mis en place (comme aux Douets à Tours Nord). « Les cambriolages sont souvent l’œuvre d’équipes qui en font en série et nous en avons interpellé plusieurs l’an dernier, notamment en provenance de l’Europe de l’Est » explique pour sa part le Colonel Quentin Cotton de Bennetot. 4 équipes différentes ont également été arrêtées en ce mois de janvier : « le taux de résolution des cambriolages est de 30% ce qui est beaucoup » précisent encore les autorités.

Autre point sensible : la hausse des agressions. Et cette fois encore, on constate une nette progression de la délinquance dans l’agglomération tourangelle : +4,6% alors que c’est -4,4% en zone gendarmerie. 3 391 faits ont été enregistrés en 2016, dont 315 faits de violences sexuelles, presque une par jour, un chiffre qui bondit de 21% : « c’est un phénomène inquiétant mais qui peut aussi être dû à l’augmentation du nombre de personnes qui décident de porter plainte suite à une agression » pointe le procureur Jean-Luc Beck. Cependant, ce n’est peut-être pas la seule explication. Ces agressions impliquent semble-t-il pas mal de mineurs, de nombreux cas ont aussi été signalés en sortie de boîtes de nuit.

Les violences dans le cadre de la famille sont aussi en nette augmentation : +19%. « Là encore c’est peut-être lié à la hausse des plaintes. Nous avons notamment mis en place un système de relance des victimes qui ne souhaitaient pas déposer plainte. 10% d’entre elles choisissent finalement de le faire » note le représentant du parquet.

L’année 2016 a aussi été marquée par les actions de lutte contre le terrorisme : 30 000h de surveillance dans le cadre du plan Vigipirate (9 000 en 2014), la surveillance de 80 personnes de près aussi en Indre-et-Loire (3 assignations à résidence ont été décidées), plus 5 individus présents sur les zones de combats et susceptibles de regagner le département « dont un qui nous inquiète particulièrement » dit le préfet Louis Le Franc.

Afin d’assurer toutes ces missions, et notamment la surveillance, les agents des forces de l’ordre ont été mis à contribution tout comme les réservistes de la gendarmerie qui ont fait l’équivalent de 6 500 jours de travail l’an dernier, notamment dans les zones commerciales. « Il faut qu’on reste vigilant » insiste encore le préfet qui prévient : vu l’attentat de Nice, les feux d’artifice de 2017 devront être bien mieux sécurisés que ce qu’ils n’étaient l’été dernier, « je regarderai en détails les dispositifs… » Et les dispositifs de sécurité doivent toujours être renforcés pour les événements rassemblant plus de 2 000 personnes. L’année a aussi été marquée par l’arrivée du GIGN à Joué-lès-Tours, 2017 verra l’arrivée de nouveaux armements pour les policiers et les gendarmes.

Au quotidien, c’est enfin la situation de 3 quartiers qui préoccupe police et préfecture : le Sanitas à Tours, la Rabaterie à St-Pierre-des-Corps et la Rabière à Joué-lès-Tours. « Ca ne se reflète pas forcément mais en Touraine, les quartiers sensibles sont vraiment sensibles. On a eu des tirs par balles en décembre au Sanitas, ça c’est nouveau. Les victimes ont eu de la chance, elles ont seulement été blessées. » Cette situation avait nécessité l’envoi de CRS pendant plusieurs jours.

Pour tenter de calmer le jeu, outre les descentes de police (340 000€ d’avoirs criminels saisis l’an dernier, surtout de la drogue), deux solutions se dégagent : plus de caméras de surveillance, « car là où on en met, en général la délinquance baisse » selon le préfet qui plaide pour un réseau sur toute la métropole de Tours, avec un renvoi des images vers le commissariat et l’arrivée de vidéosurveillance là où il n’y en a pas encore (comme St-Pierre-des-Corps). Deuxième axe : « il faut plus de prévention, car on ne peut pas tout régler avec le répressif. » Et là, l’Etat en appelle à l’aide des maires pour créer des réseaux dans les quartiers.

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