A Tours, les murs des casernes Beaumont-Chauveau vont tomber

Un nouveau quartier doit voir le jour d’ici 2022-2023.

Le quartier des casernes Beaumont-Chauveau de Tours a déjà entamé sa transformation. A côté du restaurant universitaire et à proximité des bureaux de la direction de l’Université François Rabelais, ont déjà poussé le Bio3 (institut de recherche sur les médicaments), la Maison de l’Alternance ou encore des logements étudiants qui seront prêts pour le printemps prochain. Ce n’est que le début. Juste derrière, il y a encore des bâtiments militaires dont l’armée s’est retirée massivement à partir de 2009. Ils vont enfin être transformés en vue de l’édification d’un nouveau quartier.

Pourquoi « enfin » ? Parce que ça fait un bon moment qu’on en parle de ce grand projet immobilier. Le terrain est grand : près de 10 hectares. Avoir ça pas loin du centre-ville, c’est une aubaine pour une municipalité qui veut mettre du dynamisme dans sa cité, et le maire de Tours Serge Babary a donc tout fait pour accélérer les délais administratifs, jusqu’à se plaindre publiquement (et à plusieurs reprises) du temps que l’Etat mettait à officialiser la vente des terrains dont il est propriétaire. Désormais, tout est réglé. Le délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat Thierry Repentin est venu signer le document officiel ce mercredi, un an après une première visite dans la ville.

Le prix ? 2,6 millions d’euros. C’est moins cher que la valeur estimée, Tours a obtenu un rabais d’1,9 million d’euros car dans son projet urbain il y a la construction de 10% de logements sociaux et de 10% de logements proposés en accession à la propriété. Mais au tout début, la ristourne était encore plus importante. Sauf que depuis le nombre de logements sociaux envisagés a été divisé par deux (les ex élus PS rappellent aujourd’hui qu’ils voulaient 20% de HLM et 20% d’appartements en accession à la propriété quand l’ancien maire Jean Germain préparait le dossier).

Alors, concrètement, qu’est-ce qui est prévu dans ce secteur (où se dressait ausis une abbaye il y a 1 000 ans). Primo : tous les bâtiments militaires ne seront pas mis à terre, « pour conserver le côté historique » a précise Pascal Gomes, le directeur général de la SET, la société qui sera chargée d’aménager le quartier (pour un coût estimé à 20 millions d’euros, hors constructions des immeubles de logements).Secondo, de nouveaux bâtiments vont voir le jour : des petits immeubles de 1 à 2 étages, « peut-être avec des toits » à proximité des maisons de ville actuelles mais aussi des immeubles de « 4-5-6 étages » (les projets architecturaux ne sont pas encore définis) repartis autour d’un vaste parc d’un hectare, les espaces publics étant pensés par l’architecte urbaniste Bruno Fortier

« Ce que l’on veut c’est favoriser les déplacements doux dans ce quartier » explique Pascal Gomes. Place aux piétons et aux vélos, donc, la voiture se voyant reléguée sur des axes périphériques (de nouvelles rues qui devraient d’ailleurs rappeler le passé militaire des lieux, selon le souhait émis par le maire de Tours). L’idée c’est aussi de préparer l’éventuelle arrivée d’un tram ou d’un bus à haut niveau de service qui pourrait traverser la zone en direction de l’hôpital Bretonneau, par exemple. L’idée est d’ailleurs d’en faire également un quartier exemplaire en matière d’environnement (autonome en énergie, éclairage public intelligent…).

Tout compris, ce sont plus de 550 logements qui devraient être édifiés dans 53 000m² (plus de 90m² en moyenne). Mais pas que. On nous parle aussi de commerces, d’activités artisanales, de services publics… On nous parle d’un quartier « ouvert », donc fini les muirs de 3m50 qui le bordent et lui donnent un aspect inquiétant et austère…

Les premiers travaux devraient débuter en 2017-2018 pour une livraison des constructions à partir de 2019 et jusqu’en 2022-2023 (premières commercialisation annoncées l’an prochain). L’objectif : tout inaugurer plus ou moins en même temps, avec les bureaux, les activités économiques… En filigrane, la municipalité voudrait éviter ce qu’elle critique tant pour les quartiers des Deux-Lions et de Monconseil : des secteurs remplis de logements mais où la vie de quartier manque. Du coup, on nous promet d’ores et déjà une « fête » au printemps 2017, « un nom » pour ce projet afin d’aider les habitants des alentours à accepter ce vaste chantier (le dossier de presse évoque « une co-conception » et la fameuse notion de « partage »).

Olivier COLLET / Illustrations : Bruno Chartier Architecte / Photos aériennes : Yves Chardron

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