Les parents tourangeaux veulent plus de bio et de local à la cantine

C’est ce qui ressort d’une enquête menée par les élus écologistes.

Avec 20 écoles de Tours visitées en quelques semaines et un questionnaire disponible sur Internet, les deux élus Verts de l’opposition municipale (Emmanuel Denis et David Chollet) ont réussi à recueillir l’avis de près de 750 parents sur l’avenir des cantines scolaires de la ville, ce qui représente tout de même près de 15% des 5 000 familles qui ont des enfants scolarisés dans les écoles publiques tourangelles.

Le sujet leur tient à cœur. « Ce projet nous l’avions depuis l’été mais aussi depuis que l’on sait que la ville a inscrit 50 000€ de budget pour une étude sur l’avenir de la cuisine centrale des Fontaines » (dont les locaux sont assez vétustes). Ce qui inquiète les deux hommes : que la fabrication des repas actuellement gérée par la ville avec du personnel municipal soit confiée au privé suite à cette réflexion : « même si on leur fixe des contraintes dans le cahier des charges au départ, ils disent oui à tout pour décrocher le marché mais ensuite le service se dégrade. »

Actuellement, 17% des aliments achetés par la cuisine centrale de Tours et servis dans les cantines tourangelles sont issus de l’agriculture biologique (soit environ 300 000€ sur un budget total de 2 millions), et 30% sont locaux (pommes, poires, fromages…). Avec leur sondage, les élus EELV ont voulu savoir si les parents tourangeaux étaient désireux de voir ces proportions augmenter. Apparemment, c’est le cas : 92% des personnes interrogées souhaitent que le pain blanc soit remplacé par du pain bio fabriqué à partir de farine locale, 96% sont pour plus de fruits et légumes (bio) dans les menus, 94% veulent savoir d’om viennent les aliments, 95% plaident pour plus de produits de saison (pas de tomates en hiver !) : « les parents nous ont fait remarquer qu’il n’y avait pas toujours de produits frais. On ne peut pas forcément faire sans conserves mais on peut sans doute faire mieux » estime Emmanuel Denis.

Un sujet pour lequel le consensus est moins évident, c’est celui de la viande. Les deux élus proposaient qu’elle soit remplacée, une fois par semaine, par un repas végétarien avec des œufs ou d’autres formes de protéines. 10% des sondés s’y opposent, « pourtant on peut se priver de protéines animales sans problème » répliquent les élus. Reste que parfois c’est aussi à la cantine et seulement là que les enfants ont l’occasion de manger de la viande si leur famille n’a pas beaucoup de moyens. Par ailleurs, seuls 70% des familles valident le fait que ce soit de l’eau de la ville qui soit servie à table dans les écoles : « il y a des pistes à explorer sur la qualité, par exemple pour voir si l’on pourrait se passer du chlore pour améliorer le goût mais cela entraînerait des risques sanitaires » relève David Chollet.

Suite à cette étude, on constate aussi qu’un chantier va être essentiel : la lutte contre le gaspillage. 90% des parents tourangeaux sont pour renforcer la lutte contre ce fléau… « On estime que l’équivalent de 0,70€ est gaspillé par repas entre la valeur de la nourriture et le coût de la main d’œuvre » pointent les élus qui s’inquiètent notamment du fait que viande et légumes soient servis ensemble ce qui pousse certains enfants qui ne mangent pas de viande ou seulement de la viande halal à jeter tout le contenu de l’assiette, « alors qu’ils pourraient au moins prendre les légumes. » Un gros gâchis d’autant qu’il serait plus malin de ne servir aux petits que ce qu’ils sont sûrs de manger, au lieu de leur imposer mécaniquement un plat qui risque de finir à la poubelle, juste pour respecter la règle.

Maintenant que les résultats sont connus (ils seront bientôt affichés dans les écoles), Emmanuel Denis et David Chollet veulent rencontrer le maire et son adjointe en charge de l’éducation pour travailler avec eux sur l’avenir des cantines. Parmi leurs propositions : une régie agricole locale pour produire les aliments servis aux enfants, une idée qui semble plaire au président de l’agglomération Philippe Briand : « ça pourrait bénéficier à plusieurs communes et ça existe déjà dans le Gard ou en Isère » affirment les écologistes, rassurés de sa voir que « les propositions que nous portons sont attendues par les familles. La ville ferait une erreur de ne pas mettre en place de concertation. » D’autant que dans le sondage, près de 300 personnes se sont dites prêtes à participer à un grand forum de réflexion sur le sujet.

Olivier COLLET

 

La FCPE s’exprime aussi :

« Les parents d’élèves s’interrogent sur la future qualité des repas, la tarification, l’augmentation des produits biologiques, la favorisation des circuits courts. Une dizaine d’écoles primaires sont mobilisées sur cette question.

La Mairie respectera-t-elle son engagement d’« atteindre une haute qualité alimentaire dans la restauration collective » avec « l’objectif de 25 % de produits bio et/ou locaux et/ou issus de l’agriculture raisonnée dans la restauration scolaire d’ici à 2020 » (action n°17 du plan climat 2014-2020) ?

Ce projet dépasse le seul aspect technique et financier. C’est un enjeu global à l’échelle de la ville de Tours : éducatif, citoyen, social, de santé publique, écologique, économique et culturel.

Nous souhaitons, en tant qu’acteurs de la communauté éducative et citoyens, être consultés et associés aux futurs choix municipaux de façon éclairée, en ayant la possibilité de débattre autour d’un projet nécessairement transparent. »

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