Trump président aux USA : les réactions en Touraine

Beaucoup d’élus sont choqués, le FN y voit un espoir.

Malgré des sondages qui disaient le contraire, c’est officiel : Donald Trump sera le 45ème président des Etats-Unis à partir du 20 janvier 2017. Le milliardaire du parti républicain a battu Hilary Clinton, et largement. Qu’en penses les responsables politiques en Touraine ?

Au Parti Socialiste 37, le secrétaire fédéral adjoint Franck Gagnaire n’est « pas complétement surpris » : « je le craignais. Les Etats industriels de la côte Est exploitant le pétrole oue le gaz et qui votaient pour le Parti Démocrate ont basculé et choisi Trump. L’électorat ouvrier traditionnel qui votait plutôt à gauche se met à voter pour une droite très réactionnaire. Ca s’inscrit dans une vague de repli de l’Europe à l’Amérique du Nord, incluant aussi le Brexit. On vit dans une civilisation au bord de la régression. On est sur un retour en arrière avec Trump qui veut construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, veut sortir du dispositif de lutte contre le réchauffement climatique… En matière de droits humains ce qu’il propose est également une vraie régression. Le fera-t-il ? Pas sûr car le système politique américain fait qu’il ne peut pas agir tout seul. Mais ce sera clairement le chef d’Etat le plus réactionnaire des pays démocratiques et il va diriger le pays le plus puissant du monde. Le peuple américain s’est fait dupé car il pense que c’est le candidat anti-système mais c’est pourtant le système tout entier. Quand on veut dire merde à l’élite on ne vote pas Trump. »

Au Front National d’Indre-et-Loire, l’élue régionale Véronique Péan est sur une toute autre longueur d’ondes et surfe sur la vague Trump en vue des prochaines élections de 2017 : « c’est une bonne nouvelle pour les Américains, pour la planète, pour les Français. Un peu comme la victoire du Brexit en juin sonnait comme une bonne nouvelle. J’y vois le signe qu’un peuple souverain peut reprendre en main sa destinée malgré les pressions de prétendues élites bénéficiaires d’un système qui ne profite plus aux électeurs. C’est très sain pour la démocratie, c’est aussi un signal que peuvent entendre les autres peuples comme les Français. Marine Le Pen n’est sûrement pas la Donald Trump française mais la seule candidate qui présente une véritable alternative. » 

Que dit-elle à ceux qui estiment que le nouveau président américain fait partie des élites vu son empire économique ? Mr Trump est un homme d’affaire qui a réussi. » Et sur ses multiples dérapages quand il parle des femmes ou des minorités ? « J’ai horreur d’entendre des âneries mais j’en entends plus dans la bouche de ceux qui refusent d’entendre la colère populaire. Pour moi « populiste » est un mot insupportable qui résume à lui seul le mépris des élites envers l’opinion. »

A la gauche de la gauche, l’ex-candidat aux municipales de Tours et visage du mouvement C’est au Tour(s) du Peuple Claude Bourdin voit l’accession de Trump à la Maison Blanche comme « la victoire du populisme et de la xénophobie. C’est la défaite du progrès humain, de la démocratie, du social et de l’écologie. C’est grave. Grave aussi pour la France car ceux qui soutiennent Trump c’est l’extrême droite qui va en profiter. Il faut organiser la résistance pour combattre ces idées là. Je suis inquiet car on observe le même phénomène en France : trop d’élus corrompus, le rejet des élites, trop de problèmes sociaux, le milieu rural qui se sent délaissé… Mais ça me donne encore plus de motivation pour défendre les idées pour lesquelles on se bat. L’enjeu c’est maintenant de se fédérer. Dans les luttes sociales mais aussi dans les organisations politiques. »

Chez les écologistes d’EELV, à Tours, Christophe Dupin voit ce succès électoral comme « le produit de la téléréalité » : « Les citoyens abreuvés de ces émissions ont perdu leurs repères et fait ce choix. Ne pas oublier aussi l’abstention très forte. C’est en lien aussi avec les résultats d’une dérive du libéralisme économique : le rejet ultralibéralisme, de l’ouverture à tout va des frontières, un manque de protection des emplois… C’est un paradoxe car Trump en est le produit de cet ultralibéralisme mais il a les codes pour le dénoncer et toucher la partie de la population qui est dans la protestation… sans forcément apporter de réponse. On est sous le choc. On essaie trouver réponses rationnelles… Mais après Brexit, Trump… On a presque l’impression que ça devient inéluctable en France. La question c’est quand ? Sauf qu’on ne peut pas s’abaisser à parler aux citoyens comme il le fait. On doit continuer à faire appel à leur intelligence. »

Autres réactions :

Jérome Tebaldi (LR, Tours) : « C’est un message fort qui est envoyé aux démocraties du monde entier, à leur peuple et à leurs élites politiques. Si certains ont cru aux discours populistes de D.Trump, beaucoup ont voté aussi contre Hillary Clinton, symbole même de l’establishment politique depuis 30 ans et femme tellement clivante.

Les Etats-Unis ce n’est pas seulement New York et la Californie mais c’est aussi des millions de personnes qui ne se sentent pas suffisament ecoutées par les décideurs politiques qui préférent rester à Washington DC.

Pour qu’un tel cataclisme n’arrive pas en France, il faut absolument changer la maniere de faire de la politique mais aussi les profils de nos hommes et femmes politiques, dans un esprit de renouveau. »

Pierre Commandeur (conseiller régional UDE) :  » je suis un peu sidéré et inquiet de la victoire de Trump. C’est celle du racisme et du populisme. Ça montre une fois de plus que ce mouvement est mondial et que quand on cherche essentiellement des causes locales on se trompe. Je m’interroge également beaucoup sur le rôle des réseaux sociaux sur la montée de cette tendance. »

Julien Alet (LR, élu à Tours) : « Je n’ai aucune sympathie pour Trump, candidat qui se dit hors système alors qu’il en n’est la parfaite illustration!. Une seule bonne chose à retenir de ce scrutin à mon sens, c’est que la démocratie a parlé. Ce n’était ni le candidat des journalistes ni le candidat des stars, et encore moins celui du sortant ! »

David Chollet (EELV, Tours) : « La victoire de Trump ne m’étonnerait qu’à moitié. Celle de Marine Le Pen ne m’étonnera pas du tout.« 

Vincent Tison (PS, Joué-lès-Tours) : « Journée au goût de cendre. Le candidat de la haine, du repli, de la bouffonnerie politique l’emporte sur l’égalité, l’espoir, le progrès. Mes pensées vont ce matin à nos amis démocrates. Les peuples ne supportent plus les vainqueurs autoproclamés. Ayons-le en tête pour les mois qui viennent !« 

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