Tout savoir sur les ambitions de la Cité de la Gastronomie de Tours

Elle s’installe dans ses locaux sur le Boulevard Béranger.

Le projet de la Cité de la Gastronomie de Tours est piloté par une association. Cette dernière emploie une personne, sans doute 2 l’an prochain. Petite entreprise, mais grandes ambitions (une centaine de membres, personnes physiques ou morales). Il faut dire que Tours et la Touraine comptent sur cette vitrine et ce label pour attirer étudiants, professionnels de la cuisine, chercheurs et touristes. « Nous sommes extrêmement ambitieux » insiste Emmanuel Hervé, président de l’association, agacé que l’on compare toujours Tours aux autres Cités de la Gastronomie que sont Dijon, Lyon et Rungis. Toutes 3 ont annoncé de grands chantiers immobiliers à plusieurs dizaines de millions d’euros quand Tours y a renoncé… « Avec les autres villes nous nous réunissons tous les 6 mois. Ce que l’on cherche c’est la complémentarité. Nous sommes au niveau des autres projets. Le plus important ce n’est pas le contenant mais le contenu. Et nous sommes la seule Cité avec des actions concrètes immédiates pour la formation, la recherche, l’éducation à la santé et au bien-être, la culture, le tourisme et la valorisation des producteurs. »

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Le contenu parlons-en… C’est la Villa Rabelais, ancien site universitaire du Boulevard Béranger à Tours, daté de la fin du XIXème siècle (1884) et assez unique en son genre. Il ouvrait ses portes pour la première fois ce vendredi devant plusieurs centaines d’invités.

Avec ses 3 000m² (dont 1 700m² de construction), lui aussi est « au niveau » de la surface dédiée à la Gastronomie en Bourgogne, à Lyon ou près de Paris d’après Emmanuel Hervé. « Le rez-de-chaussée sera ouvert au public. D’ici septembre 2017, on y installera une bibliothèque gourmande pour emprunter ou acheter des livres avec également la possibilité de boire un café. Ce sera dans une salle d’environ 30m². Une autre partie – une salle plus le hall – sera consacrée à des expositions temporaires. Nous sommes par exemple en relation avec le président de l’Association Française des Arts de la Table. La dernière salle sera consacrée à des conférences ou réunions pouvant accueillir une cinquantaine de personnes. On espère aussi y installer une résidence d’artistes » Bref, « un centre de curiosité et de dégustation. »

Ambition : rapprocher formations et entreprises

Rénovée par la ville ces derniers mois après plusieurs années d’inactivité, la Villa Rabelais va aussi retrouver son rôle de site de formation : « dès octobre elle va accueillir la vingtaine d’étudiants du master européen et culture de l’alimentation de l’Université de Tours » précise Emmanuel Hervé. En novembre, l’IEHCA (institution de recherche à l’origine du classement du repas traditionnel des Français au Patrimoine Mondial de l’UNESCO) installera sa bibliothèque sur le rez-de-jardin avec l’objectif d’en faire un site « unique en Europe ». « plus de 7 000 ouvrages » sont déjà annoncés sur le domaine des sciences de l’alimentation et la Cité de la Gastronomie espère des dons ou des legs, notamment de la part de grands chefs (une donatrice a déjà promis sa collection de près de 300 livres). L’IEHCA aura également ses bureaux au premier étage du bâtiment avec ceux de l’association, le deuxième étage sera,quant à lui, dédié à la recherche. Du côté de la Rue Victor Hugo, dans un autre bâtiment, il y aura deux cuisines professionnelles et une cuisine au rez-de-chaussée pour faire des cours et des formations (pour les étudiants ou le grand public, les touristes…) puis deux amphis au 2ème étage à l’horizon 2018.

Ce n’est pas tout : à partir du printemps 2017, un « jardin sensoriel » de 1 300m² en accès libre sera aménagé autour de la Cité. « Nous sommes en relation avec les acteurs du territoire pour qu’ils soient en lien avec ce jardin. Comme les Jardins de Villandry, de Chaumont-sur-Loire, du Rivau ou de la Bourdaisière. » Le lieu sera en fait découpé en plusieurs espaces, inspirés des différents jardins remarquables du Val de Loire. 

Des partenaires multiples

Aménager la totalité du site, ça représente un coût d’un million d’euros d’après Emmanuel Hervé qui parle « d’une montée en puissance » progressive de la Cité de la Gastronomie d’ici deux ans. Outre des fonds publics, le projet est soutenu par des entreprises comme Orange ou la célèbre école Ferrandi (pour l’aménagement des cuisines et l’organisation de cours à Tours). « On va aussi faire des connexions avec les CFA, les lycées professionnels, le Vinopôle d’Amboise, l’INRA… On travaille avec le rectorat de l’Académie Orléans-Tours pour que le campus des métiers « Tourisme et art de vivre » soit domicilé à la Villa Rabelais. » Le pari est aussi de garantir des emplois dans la région aux différents étudiants rattachés à la Cité de la Gastronomie : « il faut rapprocher les formations et les entreprises » pour Emmanuel Hervé afin que Tours ne soit pas seulement une vitrine mais un acteur essentiel, y compris économique. Sans doute l’enjeu le plus important.

Ce qu’il faut aussi, c’est que les Tourangeaux s’impliquent dans ce projet et y participent ce qui semble encore un peu long à venir… Enfin, il faudra que les touristes soient attirés. Pour cela, la Cité de la Gastronomie parie sur l’évenementiel en soutenant des initiatives extérieures (Fête de la Gastronomie aux Halles, Grand Banquet… une centaine revendiqués au total) ou en mettant en place ses propres événements comme le Grand Repas.

Un lien avec les Halles de Tours ?

Après une première édition en début d’année, un second menu unique sera ainsi proposé en Indre-et-Loire et ailleurs dans la région le mercredi 13 octobre (l’hôpital de Blois participe par exemple aux côtés de celui de Tours. Objectif : que 100 000 personnes mangent la même chose le même jour : « on va aller chercher le citoyen là où il se restaure. Dans les établissements scolaires, au restaurant, dans les entreprises, chez lui… » explique Emmanuel Hervé qui a confié l’élaboration du menu à Sébastien Brun, chef de cuisine au collège de Bléré, et déjà honoré à Vitiloire à Tours en mai dernier. Au final, un grand repas sera organisé chaque année avec l’ambition de réunir toute la région Centre-Val de Loire.

« Ce que l’on veut c’est valoriser l’image de notre territoire » argumente encore Emmanuel Hervé qui réfléchit déjà à la manière d’étendre encore l’influence de la Cité de la Gastronomie, notamment sur le terrain en créant un lien fort avec le quartier des Halles de Tours. Leurs 150 ans seront célébrés l’an prochain et des actions d’envergure se profilent.

Découvrez un reportage photo complet sur le site cet après-midi sur Info-Tours.fr

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