US Tours Rugby : « cette situation fatigue tout le monde »

Mal en point, le club est menacé de relégation en Fédérale 3 la saison prochaine. Malgré de bons résultats sur le terrain.

A quoi ressemblera l’US Tours la saison prochaine ? A l’heure actuelle, personne ne le sait. Les portes sont ouvertes mais la situation est délicate. Le club qui évolue actuellement en Fédérale 2 (la 4ème division), pourrait descendre en Fédérale 3 la saison prochaine. Une décision de la Fédération car la structure est toujours en déficit : il lui reste 180 000€ à rembourser. Cette menace, les dirigeants du club l’ont bien intégrée mais espèrent encore la faire annuler : « s’il le faut, on ira jusqu’à faire appel auprès du CNOSF (le Comité National Olympique et Sportif Français, ndlr) » nous expliquaient en fin de semaine dernière Ali Kefif et Jean-Luc Brayé, respectivement président et vice-président charg des finances.

Selon le tandem, cette sanction administrative compliquerait les affaires de l’US Tours et sa capacité à rembourser ses dettes : « les dépenses sont les mêmes si vous évoluez en Fédérale 3 ou en Fédérale 2. On continuera par exemple à faire de longs déplacements. Seules les primes versées aux joueurs seraient un peu moins élevées. En revanche, le niveau est beaucoup moins attrayant pour les partenaires… »

Les partenaires, le nerf de la guerre. Aujourd’hui ils sont une soixantaine. Combien à la reprise en fin d’année ? Pour voir qui était vraiment intéressé par la situation du club, Ali Kefif et Jean-Luc Brayé avaient convié les sponsors au Stade Tonnelé jeudi soir dernier pour faire un point d’épate. Au moment d’installer les chaises, ils hésitent sur le nombre : 10, 20 ? « On sait bien que tout le monde ne va pas venir… » L’enchaînement de mauvaises nouvelles refroidit les entreprises et leur couverture médiatique enfonce le clou : « les gens ne nous connaissent qu’à travers les critiques » déplorent des dirigeants usés, agacés, mais qui veulent rester combatifs, pour maintenir leur club « la tête hors de l’eau. »

En ont-ils la capacité ? « En 4 ans, nous avons remboursé 750 000€, c’est plus que notre budget annuel qui est de 650 000€. Nos 4 derniers bilans sont positifs et les résultats sportifs sont bons. Nous sommes en capacité d’accéder aux phases finales. » Un discours qui ne semble pas convaincre les institutions et même les joueurs : vendredi, dans les colonnes de nos confrères de la NR, ils menaçaient de ne pas se déplacer pour le dernier match de la saison ce dimanche 24 : « pour éviter le pire il faut un geste concret de la part des dirigeants, plus de paroles qui ne sont pas tenues. On veut un acte fort ! C’est pourquoi nous demandons au président Ali Kefif d’organiser une assemblée générale extraordinaire pour tout remettre à plat. » Pour autant, les rugbymens ne souhaitent pas un départ du président.

Ali Kefif ne semble d’ailleurs pas avoir l’intention de lâcher l’affaire : il a réuni les joueurs la semaine dernière, puis les partenaires et de nouvelles réunions avec les spécialistes du rugby tourangeau sont prévues dès ce lundi. Consulter pour chercher des solutions, mais aussi recruter des bonnes volontés. Malgré une association forte de 400 bénévoles, « on peine à trouver 10 membres pour le bureau. » « Cette situation fatigue tout le monde mais on a la foi » lancent les dirigeants de l’UST : « tout ça ne va pas nous empêcher de bosser », ils évoquent même l’hypothèse d’une montée en Fédérale 1 dans les prochaines années, c’est dire. Un discours offensif, tourné vers l’avenir, pour éviter que la fatalisme ne décourage les investisseurs. Le message envoyé : « je rêve que le club ait 300 partenaires qui déboursent chacun 1 000€. » La bouteille à la mer est lancée, malgré la tempête.

Olivier COLLET

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