« Une action équitable dans tous les quartiers »

D’ici le 1er juillet, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire va revoir sa politique d’accompagnement dans les quartiers prioritaires. Explications.

L’Indre-et-Loire compte toujours dix quartiers prioritaires (à Tours, Joué, St-Pierre-des-Corps, Amboise) dans lesquels un dispositif d’accompagnement social particulier est mis en place. Cependant, cette « carte » a été réaménagée ces derniers mois avec notamment le déclassement de deux quartiers de Joué-lès-Tours (Morier et Vallée Violette, désormais en « veille ») ce qui pousse le Conseil Départemental à redéployer ses moyens : « nous allons revoir la répartition de nos éducateurs » explique Nadège Arnault, vice-présidente en charge des affaires sociales. Conséquence : l’APSER – association jocondienne partenaire historique du département sur la ville – voit sa subvention passer de 540 000 à 440 000€ cette année vu qu’il n’y a plus que la Rabière qui est défini comme quartier prioritaire sur la ville. Et en 2017, cette participation publique pourrait encore chuter de 200 000€.

« Nous sommes en négociations » explique Nadège Arnault : « notre souhait c’est de dire à l’APSER ‘on ne vous abandonne pas car vous avez toujours été nos partenaires’. Nous leur avons donc proposé de faire travailler trois éducateurs sur d’autres quartiers de Tours (Bords de Loire, Rochepinard, Maryse Bastié) mais ils n’ont pas voulu considérant que les besoins restaient les mêmes à Joué-lès-Tours. On accepte leur intervention mais nous diminuons notre participation. Le service est là mais avec un coût trop élevé. On ne rompt pas un partenariat de façon abrupte mais on peut repenser le fonctionnement, faire du social aussi bien avec moins d’argent. »  

Educateur : un travail de terrain

Aujourd’hui, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire emploie 14 éducateurs et en recrutera 3 de plus d’ici l’été : « ce que l’on veut, c’est pouvoir avoir une action équitable sur tous les quartiers. Avant, certains étaient plus accompagnés que d’autres. Par exemple, le Sanitas avait un nombre d’éducateurs moindre qu’ailleurs. Nous allons donc réétudier cela en fonction du nombre d’habitants des quartiers, du taux de chômage ou encore de la nature de la population. Le but c’est de bien connaître les habitants et les institutions. Les éducateurs font un travail de terrain : ils rencontrent les jeunes, interviennent dans les écoles et les collèges, mènent des actions de prévention de la délinquance ou des conduites addictives par le dialogue et la médiation » ajoute encore l’élue Nadège Arnault.

Autre dossier à arbitrer : les subventions aux associations. « Nous soutenons une cinquantaine d’associations de quartier avec une enveloppe d’1,2 million d’euros. Nos axes prioritaires : la protection de l’enfance, la petite enfance, l’insertion sociale et l’économie. Nous travaillons aussi sur l’accompagnement des personnes au RSA » énumère Nadège Arnault. Les décisions sur les crédits à allouer seront rendues cette semaine. « Nous faisons tout pour que les gens retrouvent un emploi, on essaie d’y mettre les moyens comme en favorisant l’accueil en crèche des enfants des personnes vivant du RSA ou via un travail avec les professionnels de l’hôtellerie-restauration sur les emplois saisonniers. Notre objectif c’était de trouver du travail à 30 personnes sur l’agglomération de Tours entre mai et septembre, et nous devrions arriver à 50. » Globalement, le Conseil Départemental explique « agir avec [ses] moyens. La volonté c’est que ce soit supportable. »

Le département veut investir dans la rénovation des logements

Dernière question, et non des moindres : quel rôle va jouer le département dans le cadre du grand chantier de rénovation urbaine qui va démarrer dans les prochains mois (lire notre article à ce sujet paru vendredi) ? « Lors du précédent plan de rénovation urbaine (PRU) nous avions surtout financé des programmes de démolition » explique Thierry Mispoulet, le directeur de l’action sociale, de l’habitat et du logement, « là, nous partons plutôt sur l’accompagnement d’une gestion urbaine de proximité via le réseau des Maisons Départementales de la Solidarité. Nous allons aussi continuer le travail sur la réhabilitation énergétique des logements dans les quartiers encore non traités comme Maryse Bastié, la Rabière, la Rabaterie ou le Sanitas. »

Pour encadrer et expliquer ce dispositif, un appartement témoin ouvrira bientôt au Sanitas : « jusqu’ici il était installé à la Rabaterie où nous avions mené les derniers travaux dans les tours de l’Aubrière » rappelle Thierry Mispoulet, « il s’agit d’un appartement pédagogique pour amener les habitants à se positionner sur une bonne utilisation de leur logement. Si on veut faire baisser ses factures, il faut apprendre à bien gérer sa consommation énergétique, parler des écogestes, des façons d’économiser l’eau… Nous avons également un rôle de formation auprès des travailleurs sociaux qui interviennent chez les particuliers ou des gardiens d’immeubles afin qu’ils aient les bons réflexes. »

Olivier COLLET

Et si Tours devient métropole ?

Depuis plusieurs semaines le président de l’agglomération de Tours Philippe Briand cherche à obtenir le statut de métropole pour Tours et ce dès le 1er janvier 2017. Si c’est le cas, plusieurs compétences seront transférées à cette nouvelle institution. Dont l’accompagnement social dans les quartiers actuellement dévolu au Conseil Départemental ? « C’est techniquement possible mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour Il y a autant d’arguments pour que contre » détaillent Nadège Arnault et Thierry Mispoulet. A noter que la question ne se posera pas si Tour(s)Plus se transforme simplement en communauté urbaine.

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